Le Prevention of Terrorism (Amendment) Bill a été voté avec des modifications mercredi. Dans son summing-up, sir Anerood Jugnauth a expliqué l’importance des amendements proposés en vue de mettre Maurice au diapason des autres pays. Par contre, le Constitution (Amendment) Bill a, lui, été voté sans changements.
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Cinquante-six députés ont voté pour le Prevention of Terrorism (Amendment) Bill. Huit se sont prononcés contre le projet de loi. Il y a eu deux abstentions et trois députés étaient absents. Quant au Constitution (Amendment) Bill, il a recueilli 58 voix favorables et huit contre. Il y avait trois absents.
Le Premier ministre a souligné l’importance des amendements apportés à la Prevention of Terrorism Act. Il a expliqué qu’après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis, le mode opératoire des terroristes a changé. « Ils utilisent de nouvelles technologies. Ils sont partout à travers le monde. Ils constituent toujours une menace pour les pays. À Maurice, on a été épargné des attaques terroristes jusqu’à présent, mais on doit toujours rester vigilant », a déclaré le chef du gouvernement.
Sir Anerood Jugnauth (SAJ) a trouvé « regrettable » qu’un député du Parti travailliste (PTr) veuille faire accroire que les amendements que le gouvernement propose viseraient une communauté. Le Premier ministre a précisé que Maurice est un État souverain et que le Parlement a le droit de voter des lois. « En 2002, quand le gouvernement d’alors est venu avec le Prevention of Terrorism Bill, il y avait des obligations. Avec ces amendements, le pays s’alignera aux autres pays », a-t-il dit.
Concernant les caméras CCTV à l’Université de Maurice (UoM), SAJ a affirmé que ce projet a été initié par le vice-Chancelier. Il a ajouté que plusieurs fonctions sont organisées au sein de l’UoM et que le vice-Chancelier a estimé qu’il était important de mettre ce projet à exécution.
En ce qui concerne l’arrestation d’un individu suspect sans mandat d’arrêt, le chef du gouvernement a dit que seul un surintendant de police peut le faire. Sur la Counterterrorism Unit, il a expliqué qu’il y aura une structure adéquate. « Cette unité aura son personnel et toutes les informations seront partagées. L’embauche du directeur de cette entité se fera à travers les procédures existantes. On s’assurera que les policiers ont les entraînements appropriés », a soutenu SAJ.
À un certain moment, Alan Ganoo a suggéré au Premier ministre de venir avec un amendement afin qu’il n’y ait pas d’abus. SAJ a répondu que l’unité sera sous le Prime Minister’s Office et que le Premier ministre agira promptement.
Reza Uteem : «Ce n’est pas uniquement en renforçant les lois qu’on pourra combattre le terrorisme»
Le député du Mouvement mauricien (MMM) a indiqué pourquoi en renforçant uniquement les lois, le pays ne pourra pas combattre les actions terroristes. Reza Uteem a expliqué que l’ancien projet de loi a suffisamment de pouvoirs pour la gestion du problème de terrorisme. Il a rappelé que, d’après le Global Terrorism Index de 2015, 29 376 personnes ont trouvé la mort dans des attaques terroristes. Il a aussi expliqué que si un pays subit des attaques terroristes, des touristes ne voudront pas passer des vacances dans ce pays.
« Ce n’est pas uniquement en renforçant les lois qu’on pourra combattre les actions terroristes. On doit connaître leurs causes. Il faut des actions positives. Des amendements n’empêcheront pas des attaques terroristes au pays. On a déjà une loi et le MMM est contre toute action terroriste », a-t-il indiqué. Le député mauve a affirmé que le gouvernement doit protéger la population. « Ce projet de loi vient au mauvais moment, car aujourd’hui les gens s’interrogent sur la force policière », a-t-il dit. Il a souligné « qu’ils sont plusieurs de foi musulmane à utiliser le drapeau de Daesh, car il y a un emblème. On se demande si ces personnes seront questionnées ».
Ivan Collendavelloo : «Une partie de la population fait de la démagogie»
Intervenant sur les amendements à la Prevention of Terrorism Act (PoTA), le leader du Muvman Liberater a qualifié de « démagogiques » certains des arguments avancés par « une section de l’opposition parlementaire ». Selon lui, « l’argent qui émane du trafic de drogue et des armes finance le terrorisme de nos jours. » Le vice-Premier ministre et ministre des Services publics a axé son intervention sur « la monnaie digitale ». Il a avancé que la Financial Intelligence Unit collaborera avec l’unité pour contrer le terrorisme en retraçant les transactions.
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