La justice du Bangladesh a condamné lundi l'ex-Première ministre Sheikh Hasina à une nouvelle peine de cinq ans de prison dans une affaire de corruption à tiroirs, et infligé à sa nièce Tulip Siddiq, parlementaire britannique, deux ans de prison dans le même dossier.
Le tribunal de la capitale Dacca a également condamné la soeur de Mme Hasina, Sheikh Renaha, jugée en son absence, à sept ans d'emprisonnement et quatorze autres fonctionnaires bangladais à cinq ans.
Toutes ces personnes ont été reconnues coupables d'avoir participé à une juteuse fraude foncière qui leur a permis d'acquérir illégalement des terrains en banlieue de la plus grande ville du pays.
Dans une déclaration transmise à l'AFP par une agence de communication britannique, Mme Hasina a rejeté la décision rendue lundi par le tribunal.
"La corruption est présente dans tous les pays. Mais elle doit faire l'objet d'investigations qui ne sont pas elles-mêmes corrompues", a-t-elle argué, dénonçant une enquête "contrôlée par un gouvernement non-élu mené par les adversaires politiques" de son parti.
Depuis la chute de Mme Hasina et son exil en Inde, le Bangladesh est dirigé par un gouvernement provisoire mené par le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, jusqu'aux élections prévues en février prochain.
Sa nièce Tulip Siddiq, 43 ans, a dénoncé un jugement "factice et grotesque" qui, a-t-elle espéré dans un communiqué, "sera traité avec tout le mépris qu'il mérite".
Elle avait démissionné en janvier dernier de son poste de secrétaire d'Etat aux services financiers du gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, après avoir été mise en cause dans cette affaire.
Dans un récent entretien au quotidien britannique The Guardian, Mme Siddiq, s'était présentée comme une "victime collatérale" du conflit politique qui oppose sa tante et M. Yunus.
Sheikh Hasina s'était déjà vue infliger la semaine dernière vingt ans de réclusion dans un autre volet de ce dossier, tandis que sa fille et son fils avait écopé de cinq ans de prison.
L'ancienne cheffe du gouvernement, 78 ans, a par ailleurs été condamnée le mois dernier par la justice de son pays à la peine de mort pour avoir ordonné la répression des émeutes qui ont entraîné sa chute en août 2024.
La "bégum de fer" a démenti avoir donné l'ordre aux forces de sécurité d'ouvrir le feu sur les manifestants et dénoncé un jugement "politiquement motivé".
Selon l'ONU, la répression de ces émeutes a causé la mort d'au moins 1.400 personnes, pour l'essentiel des civils.
AFP
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