Aéroport SSR : l’agrandissement du terminal mis en mode de pause

Ce n’est pas de sitôt que le projet ambitieux pour l’agrandissement du terminal pour pouvoir accueillir 8 millions de passagers démarrera. La Covid-19 est venue jouer les trouble-fêtes.

Au sein d’Airports of Mauritius (AML), propriétaire de l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam, on indique qu’il n’y a pas de visibilité sur les mois à venir. « On ne sait même pas si une fois les frontières ouvertes, les touristes afflueront comme auparavant », affirme un cadre d’AML. Ce dernier affirme que le plan directeur qui couvre une période allant jusqu’à 2040 où nous devrions atteindre la barre de 8 millions de passagers est fin prêt, mais tout a été décalé, souligne notre source. De plus, le coût de ce méga projet n’a pas encore été défini, car, affirme-t-elle, l’aspect financier n’a pas encore été discuté. Mais ce qui est déjà sûr, c’est que le projet absorbera plusieurs milliards de roupies.

L’objectif de ce projet est d’augmenter la capacité d’accueil des passagers et d’améliorer la qualité des prestations. La capacité totale du terminal passager est de 4,5 millions de passagers annuellement. La barre des 4 millions de passagers a été atteinte en 2019. « En temps normal, l’aéroport de Plaisance accueille un peu plus de 4 millions de passagers. Avec l’agrandissement du terminal, on attend un peu plus de 8 millions d’arrivées », fait-on comprendre. 

Hausse de 33 % des arrivées 

Dans les milieux concernés, on indique également qu’il y a eu une hausse de 33 % dans le nombre d’arrivées au cours des dernières années. « Il y a eu une hausse de 41 % des vols vers Maurice. Avec les développements que nous projetons, le pays pourrait accueillir encore plus de passagers au cours des quatre prochaines années. D’autant plus que l’aéroport de Plaisance a une certaine visibilité », soutient notre interlocuteur.

Mais, en 2020, le nombre d’arrivées a drastiquement chuté, car les frontières sont fermées depuis fin mars pour cause de pandémie de Covid-19. De même que le nombre d’avions qui se posent sur le tarmac depuis juin dernier.

AML se trouve dans une situation financière difficile

L’organisme fait face à un gros manque à gagner. La compagnie perçoit des revenus normalement des frais d’atterrissage, des frais payés par les compagnies d’aviation, du parking des véhicules et finalement du ‘passenger fee’. « C’est de cet argent que l’organisme puise pour les projets de développement. Mais, actuellement, tout est stoppé », soutient un cadre d’AML. Du coup, les dépenses seront revues de même que certains projets.

Dans une circulaire interne adressée le 27 avril 2020 aux employés le Chief Executive Officer (CEO) d’AML, Anoop Nilamber, a fait ressortir que les secteurs du tourisme et de l’aviation étant au point mort, la situation financière est très préoccupante pour tous les acteurs du secteur. Il a ajouté que cela a un effet sur les revenus de l’organisme. « Toutes les entités du Groupe AML, à savoir l’Airport Terminal Operations Limited (ATOL), la Mauritius Duty Free Paradise (MDFP), Airport of Rodrigues Ltd (ARL) et l’hôtel Cotton Bay sont également impactées et enregistrent des pertes importantes », a-t-il affirmé.

Les frontières restent fermer jusqu’au 15 février

La décision d’étendre la période de quarantaine obligatoire à Maurice a été prise lors de la réunion du Conseil des ministres, le vendredi 18 décembre. Au départ, elle devait prendre fin le 15 janvier 2021, mais elle sera prolongée d’encore un mois, c’est-à-dire jusqu’au 15 février 2021. Du coup, ce sont uniquement les avions et les navires ayant la permission du chef du gouvernement qui pourront atterrir et accoster à Maurice.