
De la pâtisserie de luxe aux macatia coco, Kursley Ramen réinvente un métier presque disparu, offrant aux Mauriciens le goût d’une tradition et l’exemple d’une résilience inspirante.
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Formé en hôtellerie et spécialisé en pâtisserie, Kursley Ramen a parcouru le monde sur des bateaux de croisière avant que la pandémie ne bouleverse sa carrière. De retour à Maurice, il a troqué les desserts raffinés contre un métier presque disparu : la confection artisanale de macatia coco. Depuis 2020, ce père de trois enfants âgés de 9 à 20 ans s’est réinventé en marchand ambulant, redonnant vie à un trésor culinaire mauricien.
À Vacoas, son réveil sonne chaque jour à 4 heures du matin. Tandis que la ville dort encore, Kursley enfile son tablier et se met au travail dans sa petite cuisine, préparant avec soin une trentaine de macatia coco, de petits pains moelleux garnis de noix de coco caramélisée.
« Je gagnais bien ma vie et je pouvais envoyer de l’argent à mes proches. J’étais fier », se souvient-il de ses années à bord des bateaux de croisière. Mais en 2020, le COVID-19 a mis un terme brutal à cette carrière internationale. « J’ai dû revenir à Maurice et trouver une autre voie », dit-il simplement.
Face à ce coup du sort, Kursley a choisi de transformer la crise en opportunité. Son idée ? Faire revivre une tradition : le macatia coco. « Quand j’étais enfant, on en trouvait partout. Mais ce métier a presque disparu. Pourtant, le goût reste gravé dans la mémoire des gens », explique-t-il.
Chaque jour, après ses fournées, il enfourche sa moto pour Curepipe et annonce d’une voix joyeuse : « Chaud, macatia coco ! » Les clients, séduits par le parfum authentique et la texture moelleuse, reviennent régulièrement. « Je mets dans mes macatia la discipline que j’avais sur les bateaux. Mais ici, il y a quelque chose de plus : c’est pour mes voisins, mes clients fidèles, mes amis. C’est personnel », confie-t-il.
Symbole d’avenir
Les compliments sont, pour lui, une véritable récompense. « Quand une cliente me dit que mes macatia lui rappellent ceux de sa grand-mère, c’est le plus beau des cadeaux », sourit-il. Sa clientèle s’est élargie : au-delà des ventes quotidiennes, il reçoit de plus en plus de commandes pour des anniversaires, fêtes familiales, événements professionnels.
Ses enfants sont son moteur. « Quand ils me voient travailler dur, j’espère qu’ils comprennent qu’il faut s’adapter dans la vie, ne jamais baisser les bras », dit-il avec émotion. Sa femme joue également un rôle essentiel : « Elle est mon soutien moral. Parfois, je suis fatigué, mais elle me rappelle pourquoi je fais tout ça. »
Le macatia coco, pour cette famille, est devenu plus qu’un gagne-pain : un symbole d’union, de persévérance et d’avenir. « La demande est là. Les gens veulent retrouver ces saveurs. Tant que je pourrai, je continuerai », promet-il. Son rêve : ouvrir un atelier ou une boutique tout en gardant l’authenticité. « Je veux que les clients sentent la chaleur, voient le processus, comprennent que c’est fait avec amour. »
De la pâtisserie de luxe aux macatia vendus à moto, Kursley Ramen a su transformer une épreuve en opportunité. Avec simplicité, il incarne une vérité fondamentale : le prestige n’est rien face à la joie de partager et au bonheur de faire plaisir. « Ce n’est pas le prestige qui compte, mais le sourire des clients. Et ça, je le retrouve chaque jour », conclut-il, en posant un plateau de macatia dorés et encore fumants.

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