Abdullah Nurmahomed, Head of Treasury d’ABC Banking Corporation, revient sur l’impact de la baisse du taux directeur par le comité monétaire de la Banque de Maurice le 20 juillet. Il estime que cette décision est bien accueillie par les marchés.
Abdullah Nurmahomed rappelle que la crise financière de 2008, la récession qui s’en est suivie dans plusieurs pays, la chute du cours des matières premières ainsi que les politiques monétaires et fiscales « ultra-expansives » ont eu des impacts négatifs sur l’économie globale. « L’île Maurice n’a pas été épargnée, avec nos prévisions de croissance qui sont régulièrement revues à la baisse. Nous tablons actuellement sur une croissance de moins de 4 % dans un futur proche », indique-t-il.
Évoquant la baisse du taux directeur de la Banque de Maurice, Abdullah Nurmahomed souligne que « les banques commerciales doivent jouer le jeu en répercutant cette baisse sur l’épargne et le taux de prêt. L’optimisme des entrepreneurs et des consommateurs est aussi très important, puisque c’est cela qui dira s’ils décident d’investir et de consommer davantage. Par contre, si c’est le pessimisme qui prime, l’impact sera moins important. Cela pourrait même être un échec ».
L’objectif de cette baisse, selon Abdullah Nurmahomed, est de relancer la consommation et l’investissement, et la croissance du Produit intérieur brut (PIB). Un taux directeur moindre, s’il est répercuté par les banques commerciales à travers une baisse des taux d’intérêt, va encourager l’emprunt et la consommation. « Un taux d’épargne plus bas incitera les dépenses pour une consommation immédiate aux dépens de l’épargne. Parallèlement à la consommation, les entreprises auront tendance à investir davantage puisque le coût de financement baissera normalement. Cela favorisera l’activité économique, entraînant des créations d’emplois et de richesses », ajoute-t-il.
Pour Abdullah Nurmahomed, l’idée derrière une baisse du taux directeur est de promouvoir le développement économique à travers le déploiement du capital et la promotion de la consommation. « Soit une personne consomme, soit elle épargne, mais elle fait rarement les deux à la fois. Cependant, c’est l’épargne qui apporte des fonds pour l’investissement. Je n’ai pas de grandes craintes quant à l’épargne puisque nous sommes toujours dans une situation d’excès de liquidités. Ainsi, le capital reste encore à être déployé à Maurice. Il nous reste à voir comment les banques vont passer cette baisse du taux directeur à leurs clients, si c’est partiellement ou pour les 40 points de base. L’histoire a montré que les banques ont tendance à baisser leur taux d’épargne au-delà de leur taux d’intérêt à l’emprunt », explique-t-il. Il précise que si les banques ne baissent pas leur taux d’épargne, mais leur taux d’emprunt, l’épargne sera moins affectée.
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