La Fête du Travail à Maurice n'en est pas une. Ici, le 1er mai se résume et se réduit à du spectacle et de la surenchère des principaux états-majors politiques traditionnels qui font du tam-tam qui a normalement un coût exorbitant et où il n'est jamais question des droits des travailleurs. Le 1er mai n’est pas, malheureusement chez nous, l’occasion de faire un état des lieux des conditions de travail et du niveau de vie des travailleurs, et à partir de là de voir comment aller plus loin pour améliorer leur qualité de la vie. S'il n'y a pas d'explosion sociale à Maurice, c'est en raison du rapport des forces, de la faiblesse des organisations des travailleurs et fédérations syndicales, des conditions subjectives plus ou moins sclérosées face à un pouvoir sans pitié qui se déshumanise de plus en plus puisqu’il est assujetti à un modèle néo-libéral de développement économique et à tout un arsenal juridico-policier toujours prêt à intervenir pour mater toute forme de révolte et de contestation massive. Pour les jeunes qui veulent s’engager en politique, le 1er mai devrait être une occasion privilégiée pour eux de se pencher sur les lois du travail, sur les secteurs économiques où les travailleurs sont entassés comme du bétail et travaillent comme des esclaves dans des conditions déplorables, où leurs droits humains les plus élémentaires ne sont pas respectés ; sur le mouvement syndical (leur fragmentation, leurs forces et faiblesses, leur maitrise des dossiers et leur combativité relative et marge de manœuvre face à des organisations patronales qui ne leur feront pas de cadeaux dans leur poursuite de la recherche du profit, et partant des dividendes plus conséquentes pour leurs actionnaires, mais – je dis bien mais – en évitant toutefois de faire des généralisations abusives car le ‘patronat’ n’est jamais un bloc monolithique : il existe d’un côté des entrepreneurs éclairés et des entreprises tournées vers l’avenir qui traitent bien mieux leurs travailleurs que d’autres avec tout un Employee Care Scheme en place qui comprend, entre autres, la formation continue et des possibilités pour chaque membre de leur personnel d’avancer dans leur carrière, et de l’autre des patrons qui se caractérisent par une mentalité esclavagiste et qui donc se foutent carrément du burnout – phénomène de plus en plus inquiétant – de leurs « ressources humaines », de leur bien-être et de leur dignité.
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