Libre ! Pravind Jugnauth l’est enfin. La corde qui le reliait aux casseroles bruyantes qu’il traînait depuis le 23 décembre 2010 est rompue. Sans aucun doute, cette date restera gravée dans sa mémoire comme étant celle qui a provoqué sa longue traversée du désert.
Cinq ans et demi pour être enfin débarrassé de ce poids lourd qui a failli lui coûter sa chance de devenir un jour Premier ministre. Le désert est désormais derrière lui, c’est un autre défi que le fils et dauphin de sir Anerood Jugnauth doit relever. Celui-là ne sera guère plus aisé.
Le leader du MSM doit maintenant se lancer à la conquête de l’électorat et se positionner comme une alternative crédible et convaincante au Premier ministre actuel.
Une première tentative avait déjà eu lieu en 2005. Après trois ans comme ministre de l’Agriculture suivi de deux ans dans le fauteuil de ministre des Finances, il avait été présenté comme candidat au poste de Premier ministre aux élections générales dans le cadre d’un nouvel accord à l’israélienne. Paul Bérenger devait assumer les trois premières années.
Cette combinaison (Paul 3 ans et Pravind 2 ans) n’a pas séduit l’électorat. Après cinq années au pouvoir, l’alliance MSM-MMM s’était fait battre à plate couture. La coalition menée par Navin Ramgoolam rafla 42 sièges, contre 24 à l’alliance gouvernementale sortante.
Est-ce que Pravind Jugnauth a gagné en popularité dix ans plus tard ? Ce n’est pas ce que montre le baromètre d’opinion réalisé par DCDM Research en avril. Celui-ci place l’aspirant Premier ministre à la 16e place dans la liste des politiciens locaux les plus appréciés, avec 48 % d’opinions favorables. Même si les sondages ne sont pas des vérités absolues, elles ont quand même le mérite de donner des indications claires sur les tendances du moment.
Précisons néanmoins que dans le même sondage, deux autres prétendants au poste, Paul Bérenger et Navin Ramgoolam, étaient respectivement 15e et 17e. C’est en fait la grande chance de Pravind Jugnauth. Sans challenger solide au sein de l’opposition, il a toutes les chances d’être le successeur de SAJ au Primeministership.
Cependant, s’il veut être populaire auprès de l’électorat, il va falloir que le gouvernement en entier se ressaisisse et commence à appliquer ce pour quoi il a été élu. C’est-à-dire bonne gouvernance, croissance et transparence.
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