Xplik Ou K Santé - Infection urinaire : une bonne hydratation recommandée

Dr Khalid Jaufeerally Le Dr Khalid Jaufeerally, spécialiste en médecine interne.

L’infection urinaire n'est pas inconnue des Mauriciens. Toutefois, il est possible de l’éviter à travers une bonne hygiène corporelle. Il est aussi recommandé de consommer suffisamment d’eau, afin de pouvoir évacuer les impuretés et bactéries du corps à travers les urines.

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Il y a de plus en plus de personnes qui se présentent dans les centres de santé pour des infections urinaires. Les femmes sont plus affectées par cette pathologie selon les observations, en raison de leur anatomie. C’est ce que qu’a expliqué le Dr Khalid Jaufeerally, spécialiste en médecine interne à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Il était l’invité de l’émission Xplik ou K santé de Radio Plus. « Les femmes sont plus à risques d’avoir une infection urinaire. Leur urètre est plus court que chez les hommes, ce qui facilite la remontée des bactéries au niveau du passage urinaire », explique le spécialiste. Il y a deux pics de fréquence où les femmes sont plus à risques d’avoir une infection urinaire : après le début de l’activité sexuelle et après la ménopause.

L’infection urinaire est causée par des bactéries et les germes qui se trouvent dans les intestins et du périnée. Cette pathologie est surtout liée à une bonne hygiène corporelle. Il est possible d’avoir une infection urinaire en utilisant des toilettes, dont la lunette de la cuvette n’a pas été désinfectée, a souligné le Dr Jaufeerally. Certaines formes de contraception, comme les diaphragmes, peuvent avoir une petite incidence sur le risque d’avoir une infection urinaire, tout comme l’usage du tampon ou serviette hygiénique dans certains cas.

L’infection urinaire est assez rare chez les hommes, selon le spécialiste en médecine interne. Les chiffres du Health Statistics Report 2016 indiquent néanmoins que plus de 7 307 hommes ont été traités pour ce type d’infection en 2016.

Prévention et précautions

Une bonne hygiène de la personne permet une diminution des risques d’infection. Après avoir uriné et être allé à la selle, il faut bien se nettoyer. Chez les femmes, c’est le faire de l’avant vers l’arrière pour ne pas apporter les infections de la selle vers l’urètre, ce qui va favoriser une infection. Il est recommandé de porter des sous-vêtements en coton ce qui diminue le risque d’infection également. Les sous-vêtements ne doivent pas être trop étroits. Une hygiène trop avancée n’est pas conseillée non plus, car cela peut favoriser les infections.  

12 019 femmes ont été traitées pour le même problème dans les centres de santé publique, indique aussi le rapport. Les hommes sont moins touchés, selon le spécialiste, car l’infection prend plus de temps pour remonter jusqu’à l’urètre chez les hommes. Il a aussi fait comprendre que les hommes sont davantage touchés par la prostatite qui est une infection au niveau de la prostate.

Les malformations anatomiques ou congénitales peuvent aussi être la cause d’infection urinaire, a expliqué le Dr Jaufeerally. Cela peut être dû au reflux également, ce qui fait qu’au lieu que l’urine soit éliminé, elle aura tendance à remonter vers l’uretère et cela peut causer une infection. Certaines personnes ont des difficultés pour vider complètement leur vessie, selon le médecin. L’urine restante peut favoriser la prolifération de bactéries et provoquer une infection urinaire.

Cystite simple

Le spécialiste a aussi expliqué qu’il y a plusieurs types d’infection urinaire : la cystite simple qui est au niveau de la vessie ou la cystite qui entraîne des complications dans son sillage. « L’infection urinaire (cystite) simple ne donne aucune complication, ni de fièvre. Il n’y a pas non plus de présence de sang dans les urines. » Le seul inconvénient qui puisse être ressenti, c’est une sensation de brûlure quand on urine. La cystite simple est traitée par des antibiotiques tout simplement. Cela peut aussi être un traitement minute, c’est-à-dire en une seule prise. 

Pour toute personne en bonne santé, boire beaucoup d’eau peut aider à prévenir l’infection urinaire, soit au moins deux à trois litres d’eau par jour. Mais cela inclut toutes les boissons non alcooliques, a précisé le Dr Jaufeerally. Cela permet une bonne hydratation et la personne va uriner dans la fréquence normale.


Couleur de l’urine

La couleur de l’urine ne donne aucune indication de la présence d’une infection urinaire, mais indique qu’on ne consomme pas assez d’eau. Lorsqu’on n’urine pas selon la fréquence normale, chaque trois à quatre heures, le risque d’avoir une infection est plus présente. Si l’urine est mal odorante, il est recommandé de consulter un médecin pour en connaître la cause.  Il convient de noter que l’infection urinaire n’a aucune incidence sur le fœtus pendant la grossesse, sauf dans des cas particuliers. L’infection urinaire peut toutefois augmenter la fréquence des contractions et ainsi provoquer des complications. Quand l’envie d’uriner est présente, il est recommandé de ne pas se retenir, afin de diminuer le risque de pullulation microbienne.


Facteurs de risque

Il y a des facteurs qui contribuent à l’augmentation du risque d’avoir une infection urinaire : la grossesse, la période post-ménopause, les rapports sexuels, la constipation, le diabète (qui est un très grand facteur de risque et tous les traitements qui entraînent une immunosuppression, soit par un traitement médicamenteux). Ceux atteint par le VIH / Sida sont aussi plus à risques. Ajouté à cela, il y a le fait que certaines femmes vont uriner que très rarement, ce qui fait que les bactéries prolifèrent plus rapidement. Le fait d’uriner régulièrement favorise l’élimination des bactéries. Mais les femmes souffrant d’incontinence urinaire sont aussi à risques en raison de la descente des organes.

Le Dr Jaufeerally a également souligné que l’infection urinaire n’est pas contagieuse, mais elle est favorisée par le rapport sexuel à cause du contact et frottement de la peau pendant l’acte sexuel. « La peau est remplie de bactéries. Pendant l’acte sexuel et le contact de la peau avec le système urogénital, une infection urinaire n’est pas à écarter. » Cela peut être à cause des bactéries présentes sur la peau du partenaire ou de la personne elle-même, a précisé le spécialiste.

Pathologie

Symptômes et complications

La cystite est une infection urinaire basse qui survient au niveau de la vessie et sans que l’infection se propage au-delà. Le principal symptôme, c’est surtout un besoin d’uriner en urgence, c’est-à-dire que la personne a du mal à se retenir. C’est un des signes de l’infection urinaire. Il y a aussi une augmentation de la fréquence du besoin d’uriner ainsi que la quantité d’urine qu’on élimine. Cela est accompagné de sensation de brûlure lors de la miction.

Au cours de la cystite simple, il n’y a pas de fièvre.

La fièvre survient dans les cas compliqués, quand le malade souffre de diabète ou dans le cas d’une pyélonéphrite où l’infection remonte vers les reins à travers les uretères. Cela peut donner de fortes fièvres, des frissons et des douleurs lombaires. La personne peut aussi avoir des vomissements et de la diarrhée.

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