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Véronique Candahoo, professeur d’éducation physique : le respect des droits de la femme pour un monde plus juste et sain

Véronique Candahoo

Véronique Candahoo est représentative de ces milliers de mères courage qui mènent leurs barques discrètement, mais en sachant où elles vont. Divorcée et mère de deux enfants, elle nous livre ses réflexions sur la journée internationale de la femme et la situation des femmes à Maurice.

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Véronique, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous ?
Je m’appelle Véronique Candahoo, je suis divorcée depuis six ans maintenant et j’ai deux enfants. L’aînée a 20 ans et étudie à l’université, dans la filière « human ressources management » et le cadet, 17 ans, est en Form V. J’habite à Baie-du-Tombeau et je suis professeur d’éducation physique au Collège Père Laval.

Comment conciliez-vous votre profession et votre vie de famille ?
Vu que mes enfants sont assez grands et que ma profession me permet de rentrer assez tôt, c’est gérable. Toutefois, cela me demande d’être bien organisée. Les enfants se débrouillent et aident un peu dans les tâches ménagères. Concernant le suivi scolaire, ils sont autonomes, mais je garde toujours un regard sur ce qu’ils font quand même. En tant que mère, il faut assumer le mieux possible les deux responsabilités (à la maison et au travail) même si les deux ont un rapport avec les adolescents/jeunes. Choses qui ne sont pas toujours faciles et au collège et à la maison.

Il reste toujours des malades qui pensent que la femme est un objet et qu’on les considère toujours comme des êtres faibles.»

Comme vous le savez, aujourd’hui c’est le 8 mars, nous célébrons la journée internationale pour les droits de la femme. Que vous inspire réellement cette journée ? Est-elle spéciale pour vous ? Pourquoi ?
Je l’ai toujours su par les médias, C’est important que cette journée existe pour se rappeler du rôle et de la contribution fondamentaux des femmes dans notre société et pour le développement du pays. C’est spécial dans le sens qu’on doit encourager plus de femmes à prendre leur place dans divers secteurs économiques, les valoriser et leur faire comprendre qu’elles sont tout autant capables chaque jour d’améliorer leur quotidien de par leur courage et leur combativité.

Quel meilleur jour que celui de la journée internationale des femmes pour les mettre en avant ! Oui, je dirai que la situation est globalement positive. Évidemment, beaucoup reste à faire et l’État aide en ce sens. D’autres ONG doivent travailler d’arrache-pied pour rétablir la balance, car il est évidemment qu’on ne peut changer des siècles de domination en quelques années.

Comment voyez-vous la situation de la femme mauricienne ? Est-elle satisfaisante ?
La femme mauricienne est très indépendante, même si dans certains cas, il y a toujours ce côté rétrograde qui prédomine. Cependant, cela va en s’améliorant. L’éducation joue un rôle primordial dans l’avancement et l’émancipation de la Mauricienne. Moi, je dirai ‘oui’ : notre situation est satisfaisante.

D’après les statistiques officielles, en 2017, 582 cas d’agressions sexuelles ont été rapportées, dont la majorité des victimes sont des jeunes femmes, que pensez-vous de cela ?
Ces cas d’agression sont vraiment désolants et navrants, car il reste toujours des malades qui pensent que la femme est un objet et qu’on les considère toujours comme des êtres faibles. C’est un acte de domination, d’humiliation, de violence envers les femmes. Les préjugés à l’égard des femmes vivant dans des réalités particulières - telles que la pauvreté et le handicap mental et physique – subsistent et elles sont les plus vulnérables face à cette violence. Les gens ne devraient plus avoir peur de dénoncer ces cas, même si c’est vrai c’est honteux.

Les hommes doivent être des alliés inévitables, non pas des adversaires, pour changer fermement les attitudes à l’égard des femmes.»

Parlez-nous des femmes victimes de violences conjugales, comment voyez-vous la situation ? Pouvez-vous, un instant, imaginer leurs situations ? Que feriez-vous ?
C’est une situation humiliante et dégradante. Certaines femmes se sentent impuissantes face à cette situation, car dans certains cas, l’homme est physiquement plus fort. De nos jours, il y a de moins en moins de cas, car les femmes ne se laissent plus faire de par leur indépendance financière et leur éducation.

Heureusement, il existe aujourd’hui des associations pour ces personnes qui subissent la violence conjugale. C’est vraiment ignoble de frapper une femme, surtout devant ses enfants. Ce type de violence contre les femmes doit cesser.

D’après vous, les femmes mauriciennes s’engagent-elles suffisamment dans la vie sociale, économique, politique ? Pourquoi ? Sinon, est-ce un problème ? Et que peut-on faire pour y remédier ?
Je trouve que ‘oui’, il y a la volonté et la démarche, même si le nombre de femmes engagées doit augmenter. Elles s’engagent à promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes. Elles veulent absolument faire entendre leurs voix et participer en communauté dans l’avancement du pays. Beaucoup reste quand même encore à faire pour améliorer le statut et la vie quotidienne des femmes. Dans certains milieux, par manque d’éducation, les femmes méconnaissent trop souvent leurs droits.

Que devons-nous faire de plus pour le respect des droits de la femme à Maurice ?
Il faudrait plus de sensibilisation et faire connaître d’abord aux femmes leurs droits pour pouvoir se faire respecter. Le respect des droits de la femme est indispensable pour créer un monde plus sûr, plus juste et plus sain. Des efforts collectifs peuvent modifier les stéréotypes par les pratiques sociales, les médias et les institutions. Les hommes doivent être des alliés inévitables, non pas des adversaires, pour changer fermement les attitudes à l’égard des femmes.

Quel message aimeriez-vous adresser aux femmes aujourd’hui ?
Le combat pour les droits des femmes est essentiel certes, mais sachons affirmer que nous avons les mêmes droits que tout humain. Il ne faut pas que ça soit anormal. Faisons de cette occasion une journée pour valoriser les femmes et rendons hommage à toutes les femmes fortes, courageuses et indépendantes partout dans le monde.


Dis-moi lance la campagne ‘Women rights are human rights’

La campagne de DIS-MOI pour les droits de la femme ‘Les droits de la femme sont des droits humains’ continue avec nos jeunes des clubs DIS-MOI à Maurice et Rodrigues.

Certes, il y a eu durant les dernières décennies des progrès au niveau des droits de la femme, mais beaucoup reste encore à faire. DIS-MOI et ses 1500 membres et supporters à travers l’océan Indien continue cette lutte qui est à la fois politique, culturelle et sociale.

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