La police institue une fast track prosecution pour les cas de trafic humain. Cette mesure intervient à la suite du dernier rapport sur le sujet, rendu public en juillet, dans lequel Maurice a été égratigné. Selon le document, le pays ne respecterait pas les normes minimales pour l’élimination du trafic humain.
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Outre les campagnes de sensibilisation, la distribution de 10 000 affiches et la formation de policiers, une autre mesure a été mise en œuvre par les autorités. Elle comprend le traitement prioritaire des cas liés au trafic humain perpétrés sur le sol mauricien. Selon nos recoupements, une quinzaine de cas de trafic humain ont été recensés au Central Criminal Investigation Department (CCID) durant ces cinq dernières années.
Huit cas de trafic humain ont été portés devant la justice depuis 2017. Selon le CCID, ces cas sont principalement liés à l’exploitation sexuelle des mineures. « Tout les cas de trafic humain passeront par la fast track prosecution. On parle ici de la surexploitation des travailleurs étrangers, mais également de l’exploitation sexuelle des mineures menant à la prostitution », indique-t-on.
Divers ministères sont parties prenantes de cette démarche, notamment ceux de la Sécurité sociale, de l’Égalité des genres, du Travail et des Affaires étrangères. Le State Law Office et le bureau de l’Attorney General sont également impliqués.
Situation sous contrôle
La haute hiérarchie du CCID fait ressortir que « le dossier du trafic humain est suivi de près par les organisations internationales », notamment l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime ou encore Interpol. « Maurice participe également à des échanges d’informations entre les divers pays de la Southern African Development Community », souligne-t-on.
Afin de mieux réguler l’embauche des travailleurs étrangers, le ministère du Travail compte introduire de nouvelles mesures. Ainsi à partir de septembre tout travailleur étranger obtiendra dès son arrivée une carte d’identité.
Sollicité, l’inspecteur Shiva Coothen, de la Police Press Office, confirme la mise en exécution de la fast track prosecution. Notre interlocuteur précise, toutefois, que seuls les dossiers « reposant sur des preuves solides » seront traités par ce biais. « À Maurice, les cas de trafic humain ne sont pas répandus, car les institutions fonctionnent correctement. Cependant, la population hésite encore à dénoncer ce genre de trafic », déclare le policier.
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