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Terra Milling: Incursion dans l’univers des sucres spéciaux

Terra Miling à Mapou produit 13 variétés de sucres spéciaux. Ces sucres roux non raffinés sont tous destinés à l’exportation. I l est 11 h 10. Le beau temps est au rendez-vous à Mapou. C’est ici que Terra Milling fabrique ses sucres spéciaux. Avant même de pénétrer à l’intérieur de l’usine, nous pouvons déjà entendre le ronronnement des moteurs. On sent une odeur à la fois acre, forte et sucrée.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3439","attributes":{"class":"media-image wp-image-2386","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"225","alt":"Terra Miling \u00e0 Mapou"}}]] Terra Miling à Mapou

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/div> «C’est le parfum d’un mélange de tous les produits dérivés de la canne à sucre», précise Reynolds Laguette, Factory Manager, qui sera notre guide. À l’intérieur, la chaleur est étouffante ! Visiblement, les employés se sont habitués à ces conditions. Devant nous, se dressent de gros tuyaux et des cuves géantes. «Chaque récolte est pesée sur une balance automatique placée sous le contrôle de la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA). Le logiciel contrôlant la balance va déterminer quel type de cannes à sucre  sera soumis à l’échantillonnage et à des analyses dans un laboratoire. Le but est d’évaluer le taux de sucre présent dans chaque échantillon afin de pouvoir rémunérer les planteurs », nous explique-t-il. Par la suite, tous les sucres produits appartiennent au Mauritius Sugar Syndicate (MSS). Les revenus sont placés dans un ‘’common kitty’’. « De cette somme 22 % revient à l’usinier pour le sucre roux et les 78 % restants sont distribués aux planteurs. L’année dernière par exemple, nous avons perçu Rs 12 000 par tonne de sucre», ajoute le Factory Manager, qui  travaille dans le secteur depuis 40 ans. La réception fait office de débarquement des cannes à sucre. Les camions arrivent et versent leur contenu sur des ponts roulants. D’ailleurs, Terra Milling dispose de quatre plateformes de transfert de cannes notamment à Mon Loisir, Saint Antoine, Solitude et Beau Plan. «La canne à sucre contient environ 30 % de matières sèches, 60 % d’eau et uniquement 10 % de sucre. Sachez que rien ne se perd dans la canne à sucre », précise-t-il. Les cannes à sucre sont ensuite acheminées sur des convoyeurs vers un défibreur. Ce cylindre rotatif a pour mission d’enlever les matières étrangères. Puis, le produit brut est dirigé vers la station de broyage, à l’intérieur même de l’usine.

Processus de cristallisation

Là, cinq moulins à quatre cylindres attendent  pour extraire le jus de la canne à sucre. «Le défibreur alimente aussi les moulins qui  fonctionnent individuellement  à l’aide de moteurs à vitesse variable », souligne Reynolds Laguette.  Notre interlocuteur ajoute que le jus issu du premier et deuxième moulin est utilisé pour la fabrication du sucre spécial car il est très riche. «De l’eau d’imbibition est ajoutée avant l’entrée des cannes dans le cinquième moulin afin de réduire les pertes au maximum et d’en extraire le plus de sucre possible. Le résidu fibreux qui en sort est appelé la bagasse», précise-t-il. La bagasse est envoyée à la centrale thermique de Terragen qui en retour fournit de la vapeur et de l’énergie électrique nécessaires aux besoins de l’usine. Le jus est tamisé et pesé. Les objectifs sont : établir le contrôle chimique, établir le bilan en sucre de l’usine et répartir le sucre entre les planteurs. Cette pesée est également contrôlée par la MCIA. Le liquide est chauffé à 720 C et traité par la chaux. Il est chauffé une fois de plus et cette fois à 10400 C. Le jus est clarifié par le procédé de décantation. Le jus clair quitte ainsi le décanteur pour se rendre dans les évaporateurs. «Les boues au fond du décanteur sont pompées et envoyées à la station de filtration. Le jus filtré est retourné en fabrication avec le jus clarifié alors que les écumes reviennent aux planteurs. Ces derniers les utilisent dans les champs car elles sont riches en phosphate », fait-il ressortir.
[panel contents="Reyolds Laguette précise que les sucres dits spéciaux sont produits directement du jus de la canne à un taux de pureté de 85 %. Ce sont des sucres roux non raffinés de différents types contenant plus ou moins de mélasse et qui sont simplement traités. Ils ne contiennent pas d’additifs. Les 13 sucres spéciaux de Terra contiennent aussi des minéraux essentiels. Exportés vers 40 pays et 70 acheteurs, ils se différencient par la granulométrie, la couleur, la saveur, l’odeur et la texture. Ils ont pour noms: “Dry Demerara”, “Fine Demerara”, “Golden Dry Demerara”, “Golden Fine Demerara”, “Golden Standard Demerara”, “Dark Demerara”, “Golden Granulated”, “Dark Brown Granulated”, “Golden Caster”, “Fine Caster”, “Light Brown Soft”, “Golden Coffee Crystal” et “Golden Turbinado”. Par ailleurs, le ministre Mahen Seeruttun a annoncé les retombées positives après des négociations ardues. « En effet, pendant longtemps les gouvernements, indien et chinois avaient verrouillé leurs marchés respectifs. À Maurice, 23 kg de sucre sont consommés par tête d’habitant alors qu’en Chine, la consommation s’élève à seulement 6 kg par tête d’habitant ! Ce chiffre a légèrement augmenté. Les Chinois et les Indiens favorisent leurs producteurs locaux. Si nous réussissons à percer ces deux marchés, ce sera bénéfique pour Maurice», dit-il." label="Comment définir ces sucres?" style="info" custom_class=""]
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"2094","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-2387","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"317","height":"511","alt":"Reynolds Laguette est le Factory Manager."}}]] Reynolds Laguette est le Factory Manager.

Des nuées de fumée s’échappent ici et là. Les évaporateurs travaillant sous vide permettent l’obtention d’un sirop ‘’clair’’ qui est pompé vers des appareils à cure opérant également sous vide pour la cristallisation. « Cette opération est contrôlée rigoureusement par un ordinateur afin d’éviter la formation de faux grains. La taille des cristaux dépend de la demande du client », dit-il. La salle de contrôle qui se veut rafraîchissante fait disparaître le bruit. Un jeune homme est aux commandes des ordinateurs. Reynolds Laguette nous invite à goûter la masse cuite. Ce sirop à la couleur caramel est épais et contient les cristaux de sucre. «La masse cuite A est centrifugée pour séparer les cristaux de la liqueur A. Le sucre obtenu est  celui qui est exporté. La liqueur A est cristallisée à nouveau pour obtenir la masse cuite B. Le sucre B est donc refondu et retourné au bac à sirop. La liqueur B est cristallisée une fois de plus pour produire la masse cuite C. Le sucre C est aussi refondu et retournée au bac à sirop. La liqueur C connue comme la mélasse est vendue aux distilleries locales» explique-t-il encore.Le sucre A est finalement séché et refroidi. Puis, il est stocké dans des silos de conditionnement avant d’être mis en sacs de 25 kg, 50 kg ou une tonne  avant d’être  envoyé au ‘Mauritus Sugar Syndicate’ (MSS).
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