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Situation alarmante : le Conseil des Religions soumet un document sur la drogue

Conseil des Religions Les représentants des différentes religions avec, debout au centre, le père Philippe Goupille.

Le Conseil des Religions a remis un document sur le fléau de la drogue à la commission d'enquête sur la drogue. Lors de la présentation du rapport vendredi, le père Philippe Goupille, président du conseil, a fait ressortir que les autorités devraient davantage encadrer les toxicomanes et durcir la loi contre les trafiquants de drogue.

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Les représentants du Conseil des Religions ont réuni la presse, vendredi à Port-Louis, pour dévoiler le rapport d’une étude menée sur la « prolifération de la drogue à Maurice ». Tour à tour, les chefs religieux, ainsi que d’autres représentants des religions, ont fait un exposé sur les méfaits de l’utilisation des narcotiques sur la santé et la société.

Les religions ont le devoir d’accompagner ceux qui souffrent d’addiction

Le document de deux pages fait état de la situation qui prévaut dans le pays concernant l’utilisation des substances illicites et des saisies. Le rapport constate que de 2012 à 2015, les délits liés à l’héroïne sont passés de 488 à 746, les arrestations de 1 600 en à 1 771. Il cite la saisie record de 135 kg d’héroïne en mars de cette année et évoque une croissance dans la consommation de drogues synthétiques,  et une augmentation du nombre de délits, de 96 en 2012 à 246 en 2015.

Amender la loi

« Le fléau de la drogue touche toutes les religions du pays et constitue un problème important pour la société, explique Père Philippe Goupille. D’ailleurs, la commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ex-juge Paul Lam Shang Leen, démontre qu’il y a une prolifération de la drogue dans le pays. La consommation de drogue fait du tort au corps humain. Bien souvent, ceux qui souffrent de ces addictions ne sont pas forcément des délinquants, ce sont des malades et les religions ont le devoir d’accompagner ces personnes. Il faut essayer de comprendre les raisons qui ont contribué à leur chute. Au lieu de condamner les toxicomanes, nous devons plutôt avoir un regard humaniste et de la compassion envers eux. »

Le président du Conseil des religions souligne qu’il faut également revenir sur certains points de la loi (la Dangerous Drugs Act datant de 2000) car celle-ci est basée sur un langage répressif et manque de considération en matière de réhabilitation pour les toxicomanes. Il estime qu’il faudrait amender la loi pour la rendre plus souple envers les consommateurs de drogue.

Le rapport dévoilé à la presse a déjà été soumis à la commission Lam Shang Leen. Les représentants du Conseil des Religions le soumettront au gouvernement dans les jours à venir. Ils ont également sollicité une rencontre avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, afin de lui faire part de leur « désir d’apporter leur contribution dans la construction d’un pays meilleur».

« Il y a beaucoup de pèlerinages, rituels et prières mais la religion ne s’arrête pas là ! Il faut également aider son prochain à grandir et aider les humains à vivre d’une manière plus humaine… », conclut Philippe Goupille.

 

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