Société

Sécurité: dangers à éviter et bons réflexes sur la route

La route a fait 49 morts depuis le début de l’année. Le ministre Nando Bodha a annoncé plusieurs mesures pour éviter les accidents. Toutefois, être un bon automobiliste ne signifie pas uniquement qu’il faut respecter le Code de la route à la lettre. Cela implique aussi d’être constamment prudent. Il ne s’agit pas seulement d’éviter les contraventions, mais aussi les risques inutiles et les erreurs que l’on pourrait croire banales et qui peuvent, en fait, se révéler fatales.

Fatigue, somnolence, maladie, âge…

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"15708","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-26422","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Somnolence"}}]] La fatigue au volant est un facteur à prendre très au sérieux. Savrina Nègre en sait quelque chose. « Je revenais du travail, après des heures supplémentaires. Je savais que je n’étais pas en état de conduire, mais je voulais rentrer chez moi au plus tôt . En chemin, je n’ai pas fait attention en prenant un virage et j’ai heurté un mur. Heureusement, ce n’était pas plus grave et personne n’a été blessé. » L’association Prévention Routière Avant Tout (PRAT) avait lancé une campagne de sensibilisation (Petite somnolence, grosse conséquence) à cet effet pour rappeler les dangers de la fatigue et du sommeil au volant, après avoir effectué un sondage auprès des automobilistes. « Les travailleurs de nuit sont plus vulnérables à cet état de fatigue, mais les autres automobilistes sont aussi concernés. L’étude avait relevé que 57 % des personnes interrogées affirmaient avoir déjà somnolé au volant, et 88 % d’entre elles confirmaient que c’était dû à un manque de sommeil. » Selon la PRAT, les heures les plus critiques seraient de 13 heures à 16 heures et de 1 heure à 5 heures du matin. Afin d’éviter cette situation, il est conseillé de dormir au moins huit heures par jour, de bien planifier ses sorties, de privilégier une bonne aération dans la voiture et d’avoir une bonne alimentation en évitant des repas trop lourds. Il ne faut pas hésiter à s’accorder une pause pour être en mesure de prendre le volant frais et dispo. De récentes études ont démontré que les jeunes sont les plus à risque. Selon les statistiques, les membres de la population âgés de 15 ans à 44 ans représente 59 % des personnes tuées sur les routes au niveau mondial. « Même si, selon la loi, un jeune peut conduire une mobylette à partir de 15 ans et obtenir son permis de conduire à 18 ans, certains ne sont pas prêts à prendre le volant.Il ne suffit pas de connaître le Code de la route. Il faut beaucoup de pratique et surtout savoir anticiper les erreurs des autres », affirme Adil Mohun, moniteur d’auto-école. Il ajoute que le facteur de l’âge s’applique également aux seniors. En vieillissant, poursuit-il, notre corps souffre de plusieurs changements qui affectent plus particulièrement la vue, l’ouïe, la motricité et les réflexes. Ce qui, selon le moniteur, affecte notre aptitude à bien conduire. Il suggère ainsi un contrôle (médical ; NdlR) de la capacité à conduire des personnes, à partir d’un âge avancé. Peu importe l’âge, rappelle Adil Mohun, il est  déconseillé de conduire quand on est malade et qu’on vient de prendre des médicaments.

Reconnaître les signes de fatigue au volant :

  • Des bâillements.
  • Les yeux qui picotent et empêchent d’avoir une bonne vue et de se concentrer.
  • Les paupières lourdes.
  • Des douleurs au dos, au niveau de la nuque et des épaules.
  • Les jambes engourdies.

<
Publicité
/div>
 

Conditions climatiques

Il n’est pas interdit de conduire quand le temps est mauvais. Or, il est important de redoubler de vigilance et de changer certaines des habitudes que nous avons et qui peuvent constituer des risques. Nilen, un moniteur d’auto-école, explique qu’il prend la peine d’expliquer à ses élèves l’importance de respecter le Code de la route. Il leur conseille aussi de réduire la vitesse à laquelle ils conduisent en cas de mauvais temps, et ce, même s’ils roulent à la limite autorisée. « Il faut toujours ralentir, même si on roule à 10 km/h voire 20 km/hr de moins que la vitesse autorisée. Quand il pleut, il est facile de déraper et de causer des accidents. Car une chaussée mouillée réduit considérablement l’adhérence des pneus. Raison pour laquelle il est conseillé, avant de sortir, de vérifier son véhicule, l’état des pneus et de ne pas prendre de risques inutiles, quitte à arriver en retard au travail, par exemple. » En cas de Brouillard Autre conseil important : maintenir une bonne distance entre son véhicule et celui qui est devant soi. Cela, afin d’éviter tout accident. Il importe aussi de réduire la vitesse de conduite si l’on a du mal à voir clairement la route, en raison du brouillard. Dans ce cas-là, il faut utiliser les feux de signalisation correctement et garder ses phares allumés en cas de besoin. « L’on doit également redoubler de prudence en négociant les virages, car les routes deviennent particulièrement glissantes. Plus important encore, il faut apprendre à anticiper et à savoir appliquer ses freins comme il faut, quand il faut ! » Le moniteur précise que les deux-roues sont beaucoup plus vulnérables quand les conditions météorologiques sont défavorables.
 

Conduite de nuit

Les risques d’accident sont très élevés la nuit même si la circulation est moins dense. Selon l’inspecteur Bahadoor de la Road Traffic Branch, il y a moins d’automobilistes sur les routes la nuit. « La plupart des personnes qui circulent la nuit le font parce qu’elles travaillent à des horaires décalés ou parce qu’elles sortent. Au niveau de la police, nous nous assurons que les automobilistes se comportent bien sur les routes le soir. C’est pour cette raison que nous installons régulièrement des barrages dans des zones précises. » L’inspecteur conseille à ceux qui travaillent le soir et qui éprouvent une fatigue intense de ne pas prendre le volant. La meilleure chose, dit-il, c’est de veiller à ce que les employés soient trans- portés dans un véhicule de la compagnie. Maintenant, ajoute l’inspecteur Bahadoor, il arrive souvent que les chauffeurs qui travaillent la nuit dorment très peu durant la journée. « Ils ressentent donc beaucoup de fatigue le soir et cela peut s’avérer dangereux. Puis, il y a les personnes qui sortent en famille ou qui vont faire la fête. » Parfois, souligne-t-il, elles pensent pouvoir échapper aux contrôles policiers ou que les routes sont libres et qu’elles rentreront rapidement chez elles. « Elles se permettent donc quelques verres de trop. Malheureusement, cela peut leur être fatal et se terminer par un accident. »

Quelques Conseils:

  • Éviter  l’alcool.
  • S’arrêter si on ressent des signes de fatigue. Demander à quelqu’un d’autre de prendre le volant.
  • S’assurer d’être bien visible sur la route ; vérifier les stops, les phares et les feux. Pour les deux-roues, le port du gilet s’impose.
  • Régler les phares en position basse pour ne pas éblouir les automobilistes qui arrivent en face.
  • Pour éviter l’éblouissement en croisant un véhicule, il faut regarder le bas-côté droit de la route. Il ne faut surtout pas regarder les feux des véhicules qui arrivent en face.
  • Renoncer à un dépassement en cas de doute (la nuit, un véhicule qui arrive en face semble plus loin qu’il ne l’est en réalité).
  • La nuit, la perception des distances change. Il faut réduire sa vitesse et augmenter ses distances de sécurité.
  • Faire attention aux deux-roues et aux piétons pas toujours visibles la nuit.
  • Prendre un taxi ou demander à quelqu’un de confiance de vous récupérer si vous n’êtes pas sûr de pouvoir conduire.


 

Connaître son véhicule

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"15709","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-26424","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Barlen Munusami"}}]] Barlen Munusami, auteur du Guide complet des conducteurs.

[row custom_class=""][/row] Les observateurs notent que les automobilistes ne sont pas assez formés. Ils ne connaissent pas suffisamment leurs véhicules, ce qui peut causer de nombreux accidents, confirme Rachel V., une jeune conductrice. Elle avance que c’est grâce à la Mohall Driving School qu’elle a appris un peu de mécanique. « J’étais agréablement surprise d’assister sur place à une formation théorique sur mon véhicule. Cela m’a mise en confiance. Il est important de savoir tout ça, quand nous utilisons un véhicule. Cela nous évite non seulement des accidents, mais aussi de payer le prix fort pour un petit problème qu’on aurait pu régler nous-mêmes. Surtout que quand on est une femme, les mécaniciens nous embêtent souvent en nous faisant croire que le problème est grave, alors que ce n’est pas vrai. » Les critiques portent surtout sur les deux-roues. Pour Barlen Munusami, auteur du Guide complet des conducteurs, « les deux-roues sont très accessibles, surtout sur le plan financier et il est très facile d’obtenir un permis provisoire – Learner – ou le permis. Il suffit de réussir à l’examen oral. Il n’est pas nécessaire de toucher une moto. C’est pourquoi les jeunes préfèrent les deux-roues. À 15 ans, vous pouvez conduire une mobylette et à 17 ans, une motocyclette, avec des restrictions. Or, à cet âge, les jeunes manquent de maturité, ne sachant pas vraiment ce qu’est le devoir civique. » 200 000 motocyclettes Gervais Polin, formateur et ex-policier, ajoute, pour sa part, : « Pour apprendre à conduire une voiture, il faut travailler avec un moniteur d’auto-école ou quelqu’un qui sait déjà conduire, tandis que pour les motos, les gens ont tendance à apprendre seuls. » Il déplore l’absence d’une école de formation pour les deux-roues qui sont les plus exposés aux accidents. « La formation est essentielle. Sans elle, le nombre d’accidents ne diminuera pas. Une moto, c’est comme une arme à feu. Si on ne sait pas l’utiliser, on se blesse et on blesse d’autres personnes », ajoute-t-il. Nos deux intervenants accueillent favorablement l’annonce faite récemment par le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, en ce qui concerne un projet de moto-écoles. « On recense 200 000 motocyclettes dans le pays, et la plupart des conducteurs ne possèdent qu’un learner. Le gouvernement finalisera bientôt le projet de création de moto-écoles. Les Expressions of Interest seront bientôt prêtes, afin que ceux qui sont intéressés à ouvrir des moto-écoles s’enregistrent », disent-ils. Parmi les mesures annoncées par le ministre la semaine dernière, il y a la mise sur pied d’une unité de 40 motards dont la tâche sera de veiller à ce que tous les automobilistes respectent le Code de la route.
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !