Sécurité routière: il n’a pas de voiture, mais on l’accuse d’excès de vitesse

Siddick Shumshoodeen a reçu une lettre, le mardi 23 février, l’informant qu’il devra se rendre à la cour no 4 de Port-Louis. Il est accusé d’avoir commis un excès de vitesse. Pourtant, le principal concerné affirme qu’il ne possède pas de véhicule. Le lundi 29 février, Siddick Shumshoodeen s’est rendu en cour et a plaidé non coupable. L’affaire a été reportée au 18 mars. « Je ne possède pas de véhicule et je n’en ai jamais eu. Je ne détiens pas non plus de permis de conduire. J’ai reçu une lettre affirmant que le 6 décembre 2010, vers 18h45, j’ai commis un excès de vitesse sur l’autoroute, à Pailles. C’est aberrant ! » Il y a deux ans, raconte Siddick Shumshoodeen, il a reçu une lettre pour payer une amende de Rs 2 000 pour excès de vitesse. Il s’est aussitôt rendu aux Casernes centrales pour réclamer des explications. Un officier lui a alors montré une photo prise par une caméra de surveillance. « Sur la photo, on voyait bien que ce n’était pas moi. Le comble, c’est que l’officier m’a demandé si je connaissais la personne. Mais le visage de l’individu ne me disait rien. » L’affaire a finalement été classée. C’est du moins ce que croyait Siddick Shumshoodeen. Deux ans plus tard, elle revient sur le tapis. Cette fois, il est sommé de se présenter en cour. La rédaction d’Xplik ou K a contacté l’inspecteur de police Shiva Coothen pour faire la lumière sur cette affaire. Après avoir consulté les dossiers, l’officier nous informe que depuis 2007, Siddick Shumshoodeen est bel et bien le propriétaire du véhicule en question. Toujours selon les registres de la National Transport Authority, en 2014, ce dernier en était toujours le propriétaire. « Le 9 décembre 2010, un officier de la Traffic Branch a adressé une note au propriétaire du véhicule pour l’informer du délit, en insistant pour savoir qui était au volant. La police n’a obtenu aucune réponse. Elle a été contrainte d’ouvrir une enquête. » L’officier admet, toutefois, qu’il se pourrait qu’il y ait deux personnes qui portent le même nom. L’inspecteur invite Siddick Shumshoodeen à se rendre de nouveau aux Casernes centrales, muni de sa carte d’identité, en vue de trouver une solution à son problème.