Attention à nos seniors sur les routes !

De janvier 2012 à juin 2015, nos routes ont tué 497 personnes, dont 118 âgées de 60 ans ou plus . Ce groupe de personnes fait donc 24 % des victimes de la route alors qu’il ne représente que 14,2 % de la population . Une étude plus approfondie des chiffres démontre que 65 % des seniors décédés étaient des piétons !.D’ici 2052, les seniors constitueront 30 % des citoyens mauriciens. Si rien n’est fait, nous n’aurons pas besoin d’attendre cette échéance pour voir une détérioration de la situation. Car les choses évoluent rapidement . Par exemple, les seniors représentaient 30 % de la totalité des piétons victimes d’accidents de 1998 à 2002, alors qu’actuellement, ils en représentent 60 % ! À quoi pouvons-nous logiquement attribuer cette hausse si ce n’est par l’augmentation du pourcentage des plus de 60 ans ? Le vieillissement de la population touche aussi d’autres pays. Par exemple, en France, 50 % des piétons morts dans des accidents de la route sont âgés de 65 ans ou plus. Cette surreprésentativité des personnes âgées dans le nombre de victimes – surtout piétonnes – d’accidents de la route est liée a plusieurs causes, telle la santé. Avec l’âge, la vision, l’ouïe et les reflexes des seniors ont tendance à diminuer. De plus, certaines conditions comme le diabète, l’Alzheimer, les rhumatismes, l’arthrite ou les troubles cardiovasculaires peuvent influencer le jugement , les décisions et l’exécution de celles-ci, critères primordiax pour circuler en toute sécurité.

L’aspect du vivre-ensemble et de la conduite défensive n’est pas négligeable. Être sensible aux difficultés des personnes âgées et anticiper leurs comportements permet d’éviter d’éventuelles menaces à leur sécurité. L’impatience , l’égoïsme et l’imprudence sont donc à bannir.Or , selon Global School Based Health Survey de 2007 , 37,8 % des élèves à Maurice n’ont jamais été gentils ou serviables envers leurs camarades de classes ou alors ils ne l’ont été que très rarement. Je ne pense pas que les choses aient beaucoup évolué depuis. Dans un tel contexte, comment pouvons nous nous attendre à un partage et à de la probité envers les seniors sur la route ? En conséquent, un programme d’éducation civique scolaire se révèle hautement salutaire pour la protection des personnes en situation de vulnérabilité. Un piéton est neuf fois plus exposé qu’un automobiliste pour la même distance parcourue et ce ratio augmente en fonction de l’âge.

Il est important de prendre les mesures infrastructurelles et légales pour encadrer l’accroissement du volume des personnes âgées, qui, pour la plupart, circulent à pied. Par exemple, il pourrait s’avérer nécessaire d’augmenter le nombre de passages cloutés et les dispositifs de signalisations auditives et visuelles. Il faudrait aussi s’assurer que le temps alloué pour traverser sur un passage clouté soit calqué sur la moyenne de temps que prendraient les personnes âgées à le faire. L’obscurité est aussi un facteur à risque car, entre 1998 et 2002, 45 % des piétons fatalement touchés l’ont été lors d’accidents survenus entre 18 heures et 6 heures . Il est donc souhaitable de considérer un programme d’éclairage de route qui réponde mieux à nos exigences. Il est tout aussi vital que les piétons, encore plus les seniors, portent des vêtements clairs ou des accessoires rétro réfléchissants afin d’être mieux repérés. De plus, il faut des limitations de vitesse restrictives dans des lieux fréquentés, comme les régions urbaines. Dans les villes hollandaises, par exemple, la vitesse est limitée à 30 km/h.

De nos jours, les personnes âgées ont des facilités à la fois financières et sociales qui leur permet une mobilité de plus en plus accrue. Cependant, elles doivent être bien encadrées et aimées pour éviter des fins de vie tragiques. Si de nos jours, 3 piétons sur 5 ont 60 ans ou plus, qu’en sera-t-il dans 10 ans ? À la fin de sa vie , c’est dans un lit que devrait partir une personne qui aura bien vécue et non lor la ri !