Sans électricité et Peu de Moyens pour manger Correctement : Suren, un ancien de la MFDC , lance un appel à la solidarité

Une vie riche en souvenirs, mais pauvre dans la vie quotidienne. Suren (prénom fictif), âgé de 60 ans, fait partie de ces rares Mauriciens à avoir côtoyé les pointures de Bollywood. Parmi, on retrouve Shah Rukh Khan, Sunil Shetty, Amitabh Bachchan et Ajay Devgn. Pendant une vingtaine d’années, cet ancien employé de la Mauritius Film Development Corporation (MFDC) a travaillé en étroite collaboration avec ces stars, puis sa vie a pris une autre tournure.

Alors que les artistes qu’il a rencontrés ont poursuivi leur chemin vers le succès, pour sa part, Suren a connu un autre destin. Pourtant, cet homme qui a aidé les producteurs indiens à tourner des films à Maurice était promis à un grand avenir. 

Suren nous a reçus dans sa modeste maison, dépourvue d’électricité. D’une voix triste et hachée à cause de son handicap, il laisse échapper ses émotions et son amertume. « Mo ti enn dimoun korek e an form avan. Aster mo nepli mem kapav marse », dit-il. 

Il nous explique que, dans le passé, il était débrouillard. Marié et père de deux enfants, en tant que chef de famille, il assumait ses responsabilités. Après sa séparation avec son épouse, il a rencontré une autre femme, qui l’épaule actuellement dans ses moments difficiles. Au niveau professionnel, Suren  nous explique qu’il a été, pendant une vingtaine d’années, un coordinateur freelance pour le MFDC et qu’il était très sollicité. Son rôle consistait à trouver des logements, des véhicules et de recruter également des acteurs pour les tournages qui se déroulaient à Maurice.

C’est avec une nostalgie évidente qu’il énonce la longue liste de films tournés à Maurice auxquels il a collaboré : Hum (1991) avec Amitabh Bachchan ou encore Baazigaar (1993) avec Shah Rukh Khan. « Dès qu’un producteur ou un artiste indien débarquait à Maurice, je le prenais sous mon aile et j’essayais de satisfaire à toutes ses exigences. Certains producteurs avaient tellement confiance en moi qu’ils n’hésitaient pas à me confier des valises remplies d’argent pour les dépenses », relate Suren.

Puis, en 2010, il décide d’arrêter ce métier, car la compétition était rude. Il devient concierge dans des bungalows du littoral jusqu’en 2018, année où il fait une attaque cérébrale. Forcé d’arrêter de travailler, il vit désormais avec une pension d’invalidité de Rs 9 000. Viennent ensuite les problèmes de santé et de finances, une spirale infernale dont il lui est difficile de se sortir. La fourniture électrique a été interrompue, car Suren est dans l’incapacité de régler ses factures d’électricité, qui s’élèvent actuellement à Rs 12 000. Le montant de la maison qu’il loue est de Rs 4 000 mensuellement et, là aussi, il a des arrérages.

De son côté, la concubine de Suren avoue : « Nous n’arrivons plus à joindre les deux bouts. Suren utilise des couches pour lesquels on doit débourser Rs 3 000. Une fois le loyer réglé et qu’on achète ses couches et ses médicaments avec sa pension, il ne reste plus grand-chose pour s’acheter à manger. »