Les perspectives de croissance et de création d’emplois pour la plupart des petites et moyennes entreprises sont faibles. C’est ce qu’indique Sanjay Mungur, Chief Executive Officer d’Empretec Mauritius, à la suite d’une étude menée dans le cadre d’un plan directeur étalé sur dix ans.
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«La plupart font du marketing via le bouche-à-oreille… cela les empêche d’aller vers un plus grand marché.»
Empretec Mauritius a été désignée pour établir une feuille de route sur dix ans pour booster l’entrepreneuriat. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Sur 26 soumissionnaires, Empretec Mauritius a été choisie pour développer un Master Plan pour le secteur des petites et moyennes entreprises (PME). Pendant six mois, nous avons travaillé avec une équipe de huit experts locaux et internationaux. Après avoir consulté les entrepreneurs, les institutions et les associations de différents secteurs, nous avons organisé des réunions et des ateliers de travail avec des PME sur une base sectorielle.
Nous avons constaté qu’il y a 127 000 PME à Maurice. 61 % d’entre elles ont des chiffres d’affaires de Rs 2 millions ou moins. L’enquête a également révélé que 60 % des PME emploient cinq personnes ou moins. Seuls 7 % emploient entre 21 et 100 personnes avec des chiffres d’affaires oscillant entre Rs 10 millions et Rs 50 millions.
Quels sont les problèmes que vous avez identifiés ?
Nous les avons regroupés en six catégories. D’abord, il y a la réglementation et le cadre. C’est-à-dire tout ce qui concerne les permis. Les procédures administratives pour lancer un business prennent trop de temps. C’est un véritable parcours du combattant pour les petits entrepreneurs. Puis il y a l’absence d’une culture d’entrepreneuriat. Nombreux sont ceux qui souhaitent lancer leur propre business mais qui se retrouvent confrontés à plusieurs obstacles les empêchant d’avancer.
Le mismatch entre les compétences et la demande des employeurs pose aussi problème, tout comme le manque d’innovation et de technologie. Il a été noté que les entrepreneurs se lancent dans des secteurs qui sont arrivés à saturation. L’accès au financement est aussi un obstacle. Si 64 % des start-up n’ont aucune difficulté au départ, les soucis financiers apparaissent lorsqu’elles commencent à se développer (entre six mois et un an). L’accès au marché reste le dernier bémol. La plupart des PME font du marketing à travers le bouche-à-oreille, ce qui les empêche d’aller vers un plus grand marché. Par ailleurs, selon notre étude, moins de 3 % des PME à Maurice sont capables d’exporter.
Quels sont les points forts de ce plan directeur étalé sur 10 ans ?
En fonction du Master Plan, nous avons préconisé neuf High Impact Initiates. Cela comprend 46 actions clés qui répondront à ces six groupes de problèmes que nous avons identifiés. Le plan comprend également six actions rapides, des mesures qui n’ont besoin d’aucun changement de lois et qui amèneront des résultats rapidement. Il y a aussi des mesures pour encourager l’entrepreneuriat chez les femmes. Ces initiatives visent à améliorer l’écosystème général qui favorise la transformation des PME afin qu’elles soient innovantes, plus compétitives et prêtes à l’exportation.
Que peut-on attendre de ce « Master Plan » ?
Le plan directeur établit un road map pour augmenter la contribution des PME au Produit intérieur brut (PIB) de 40 % à 52 % en dix ans. Le Master Plan se positionne comme un game changer pour Maurice. Celui-ci favorisera la transformation des PME existantes. Il soutiendra le potentiel des start-up et encouragera l’innovation dans l’industrie.
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