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Addictions : dans l’ombre de Congomah, un combat pour renaître

Les Mariannes Wellness Sanctuary, à Congomah, s’est imposé comme une adresse unique, à la croisée du soin et du mieux-être.

Loin du bruit et des regards, un sanctuaire niché dans les hauteurs de Congomah accueille ceux qui veulent tourner la page. À la croisée du soin et du mieux-être, Les Mariannes Wellness Sanctuary propose un parcours singulier.

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Il faut quitter les routes bruyantes, tourner le dos aux plages de carte postale et s’engager sur un autre chemin. Une route sinueuse, bordée d’herbes folles, qui serpente à travers les collines verdoyantes de Congomah, dans le district de Pamplemousses. Ici, entre champs d’ananas, papayers généreux et bosquets de bois noirs, le monde semble ralentir, suspendre son souffle.

Au bout de ce sentier tranquille se révèle une bâtisse aux lignes épurées : Les Mariannes Wellness Sanctuary. Rien à voir avec un hôpital. Ce havre de paix, niché au cœur de la nature, est un refuge, un cocon pensé pour les corps et les esprits enchaînés par l’addiction. Loin du tumulte, loin des regards, des préjugés, du rejet… pour un retour à l’essentiel.

La photographie du lieu ne triche pas : un chemin de terre rouge, des collines ondulantes habillées de vert, et quelques maisons silencieuses, comme en retrait du monde. C’est dans ce décor que le Dr Siddick Maudarbocus a planté les racines d’un rêve : créer un sanctuaire pour ceux qui cherchent à se reconstruire. Un espace pour réapprendre à vivre.

Depuis son ouverture, Les Mariannes Wellness Sanctuary s’est imposé comme une adresse unique, à la croisée du soin et du mieux-être. Ni clinique classique, ni simple retraite holistique, c’est un centre à part, qui soigne le corps, mais aussi le mental, l’âme, la mémoire, la douleur invisible. Ici, l’addiction – qu’elle soit à la drogue, à l’alcool, aux médicaments ou aux comportements compulsifs – est abordée avec une approche globale, humaine et sensible.

« Nous ne traitons pas une pathologie, nous accompagnons une personne », confie le Dr Siddick Maudarbocus. Le ton est posé, la vision claire. « Les gens viennent ici pour fuir quelque chose… mais ils repartent avec autre chose : une direction, un souffle, parfois une nouvelle vie. »

Le secret ? Un accompagnement ultra-personnalisé. Vingt chambres, pas une de plus. Un format intime, pensé pour préserver l’esprit du lieu. Ici, pas de foule ni de couloirs froids : chaque résident bénéficie d’un suivi quotidien par une équipe pluridisciplinaire : médecins, psychologues, professeurs de yoga, nutritionnistes, thérapeutes énergétiques. Le soin devient un tout, sans cloison.

Cœur du dispositif : le Residential Program. Ce séjour immersif de plusieurs semaines est articulé autour de quatre piliers solides : désintoxication, réhabilitation psychologique, soins physiques et éveil spirituel. L’approche est à la fois rigoureuse et douce, médicale et humaine, clinique et contemplative.

Les journées ? Elles débutent au lever du soleil, avec une session de yoga sur la terrasse. Puis vient un petit-déjeuner végétal aux accents locaux – graines, fruits, tisanes. Place ensuite aux entretiens thérapeutiques, aux marches conscientes dans la forêt, aux ateliers de pleine conscience, aux soins corporels. On réapprend à habiter son corps, à faire la paix avec ses émotions. À vivre autrement.

Car ici, le luxe est ailleurs. Il ne se mesure pas en dorures, mais en silence respecté, en regards bienveillants, en présence attentive. En temps donné. Le centre propose aussi des programmes sur-mesure pour répondre à tous les profils : un VVIP Program discret et intensif, un 12 Steps Program inspiré des méthodes nord-américaines de sevrage, un Weight Loss Program pour travailler le métabolisme et l’estime de soi, ou encore un Pain Management Program pour apprivoiser la douleur.

Aux Mariannes, on vient pour se soigner, mais aussi pour se recentrer. Le lieu offre une parenthèse loin du tumulte, un espace structuré où l’on peut, pas à pas, amorcer un nouveau départ. Rien de miraculeux, juste une approche humaine, ancrée dans le réel, qui donne aux patients les moyens – et le temps – d’avancer autrement.

Raj et Ruchi, au plus près des patients

Au cœur du centre de désintoxication, deux professionnels incarnent une approche globale de la guérison. Raj Moher, infirmier spécialisé en santé mentale fort de dix ans d’expérience en Angleterre, coordonne les soins médicaux avec rigueur et humanité. À ses côtés, Ruchi Swambar, conseillère psychologique depuis trois ans, accompagne chaque jour les patients sur le difficile chemin de la reconstruction mentale. « La thérapie se fait en deux phases : d’abord, la détox médicale, ensuite le travail psychologique », explique-t-elle.

Le parcours suit un protocole rigoureux. La première semaine constitue l’étape cruciale du sevrage médical : la drogue est progressivement remplacée par des médicaments adaptés, dans un environnement protégé où aucune visite n’est autorisée. Cette isolation thérapeutique permet d’éviter les tentations extérieures et prépare le terrain pour le travail psychologique à venir.

Car, observe Ruchi Swambar, « si la drogue quitte le corps, tout reste en tête ». Cette seconde phase, la plus longue et la plus décisive, constitue le véritable cœur du traitement. Les patients participent à trois ou quatre séances hebdomadaires d’introspection, de reprogrammation mentale et de gestion des émotions. L’approche ne se limite pas aux thérapies traditionnelles : art-thérapie, journalling et ateliers d’écriture viennent enrichir l’accompagnement. « Derrière chaque consommation, il y a une douleur : un traumatisme, un conflit non résolu, un mal-être profond. Comprendre ces origines, c’est commencer à les désamorcer », explique la psychologue.

Le troisième volet mise sur la réhabilitation physique. Sauna, piscine, salle de sport permettent de réhabituer le corps au plaisir sans substances, dans une démarche de reconstruction globale. « Une détox complète dure 21 jours », précise Raj Moher.

Une fois que le patient a retrouvé un équilibre durable, la dernière étape, l’aftercare, prolonge l’accompagnement au-delà des murs du centre. Visites aux familles, suivi personnalisé, vitamines et somnifères légers maintiennent ce lien crucial qui peut faire la différence entre rechute et reconstruction. « C’est un travail colossal. On implique les familles, on suit les patients au quotidien, on leur redonne surtout l’envie de vivre », souligne Raj Moher.

Les deux professionnels convergent sur cette réalité : la rechute reste une menace permanente. Raj Moher pointe du doigt le moment le plus critique : « Le vrai danger, c’est la liberté retrouvée. Et surtout, l’accès à l’argent. C’est souvent là que tout bascule. » Cette observation rejoint l’analyse de Ruchi Swambar :

« Tant que les problèmes à l’origine de la consommation ne sont pas réglés – tensions familiales, stress financier –, le risque reste élevé. Beaucoup consomment pour fuir une réalité douloureuse. »
Cette compréhension partagée des mécanismes de rechute guide leur approche préventive. La famille est impliquée dès les premières semaines, un encadrement strict est maintenu pendant trois à six mois. « C’est souvent ce qui fait la différence entre une rechute et une reconstruction », insiste Ruchi Swambar, rappelant que « le sevrage ne se fait jamais seul ».

Au-delà des protocoles, l’humain est au centre du parcours de traitement. Raj Moher, fort de sa qualification en maladie mentale, souligne cette dimension essentielle : « Les personnes dépendantes sont en proie à une immense frustration. Elles viennent avec des problèmes complexes, pas seulement une addiction. Il faut les écouter, les rassurer, les entourer. »

Cette approche bienveillante s’étend à tous les publics. Si la majorité des patients sont des hommes entre 18 et 60 ans, Ruchi Swambar insiste sur l’importance de briser les tabous concernant les femmes : « Trop de femmes souffrent en silence. Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, c’est un acte de survie. »

Depuis janvier, environ 200 patients ont franchi les portes du centre. Les chiffres révèlent une réalité contrastée : environ 60 % des cas sont considérés comme des réussites selon Raj Moher, les autres rechutent.

« Certains reviennent au centre. D’autres terminent à l’hôpital psychiatrique Brown-Séquard ou dans des structures spécialisées. »

Ces statistiques ne découragent pas les deux professionnels, qui savent que chaque victoire représente bien plus qu’un pourcentage. « On ne soigne pas qu’un corps, on soigne une vie », résume Raj Moher. 
« C’est dans la tête, bien plus que dans le corps, que tout se joue », complète Ruchi Swambar. L’essentiel reste de redonner aux patients les outils pour se comprendre.

Reconstruire sa vie après l’addiction

Âgé de 35 ans, coiffeur de profession, ce patient a intégré le centre de désintoxication il y a trois semaines, après avoir sombré dans l’addiction à la suite d’une dépression sévère. Une chute psychologique, dit-il, qui l’a poussé à chercher de l’aide. Depuis, il suit un traitement complet : médication, thérapie psychologique, mais aussi soins corporels. « Il y a les massages, le sauna, la piscine, le fitness… Je me sens mieux, physiquement et mentalement. »

Pour lui, la clé de la guérison reste la détermination personnelle. « Tout repose sur la volonté. Il faut vraiment vouloir s’en sortir », précise-t-il. Le patient souligne également le soutien sans faille du personnel du centre. « Ils sont là à toute heure, toujours à l’écoute, très amicaux. Cela fait une vraie différence », dit-il. 

Il se dit très reconnaissant envers l’accompagnement reçu. « Le traitement est mené avec sérieux, professionnalisme et bienveillance. J’encourage tout le monde à franchir le pas », explique le patient. Aujourd’hui, ce dernier entame un nouveau chapitre, convaincu que le plus dur est derrière lui. Grâce à un cadre structuré et un soutien constant, il commence peu à peu à reconstruire sa vie, loin de la dépendance.

 

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