
« Personne pa kone kouma nou pe soufer... Mo bizin kasiet pou mo plore, sinon mo misie pou truve. Li finn fini traumatisé ». C’est un cri du cœur et de douleur, que lance Sweety Behari, une mère de famille habitant Surinam, dont la vie a basculé le 11 novembre 2021. Ce jour-là, sa fille a perdu la vie dans un tragique accident de la route, tandis que son époux a été grièvement blessé. Aujourd’hui, elle réclame justice après avoir appris que le chauffard responsable de ce drame n’a écopé que d’un mois de prison.
« Mo pe demann lazistis. Nou lavi inn boulverse. Sa aksidan-la inn detrir nou fami ». Ces mots, Sweety Behari, 41 ans, les répète inlassablement, avec la souffrance d’une mère qui a vu sa famille voler en éclats. Sa fille bien-aimée, Darshini Behari, n’avait que 19 ans lorsqu’elle a perdu la vie. Ce jour-là, elle était à moto avec son père, Anand Behari, 49 ans. En vacances scolaires, Darshini avait décidé de travailler pour aider ses parents, confrontés à des difficultés financières.
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Sur le trajet du retour, leur moto avait été violemment percutée par une voiture conduite par Niven Naraen, un homme de 30 ans. Après la collision, ce dernier a redémarré et a pris la fuite sans porter assistance aux victimes (voir encadré).
Une famille brisée à jamais
Leur fille a succombé à une fracture du crâne après cinq jours passés aux soins intensifs. Son père a survécu, mais au prix de lourdes opérations chirurgicales. Il est resté trois mois à l’hôpital avant de pouvoir rentrer chez lui. Aujourd’hui encore, c’est un homme profondément marqué : il parle peu, son regard est vide, et il n’a toujours pas surmonté la mort de sa fille. Dans les mois qui ont suivi l’accident, il continuait à la chercher, incapable d’accepter l’inacceptable.
« Kan mo al travay, bizin enn lot dimoune res ar li. Li pa dormi, li pa manze... Pa kapav kit li tousel, li inn deza sey suizid », confie son épouse, la gorge nouée.
Leur plus jeune fils, aujourd’hui âgé de 20 ans, a également vu sa vie bouleversée. Incapable de se concentrer après la perte de sa sœur, il a dû abandonner ses études. La famille a même eu recours à un psychologue pour essayer de surmonter ce traumatisme. « Nou ti pe gagn difikilte finans. Mais nou ti enn fami sode. Mo papa inn mor sok, sink zour apre mo tifi. Zot tou ti atase ar li. Li ti premie ti zenfan dan fami », raconte Sweety Behari en sanglots.
Un verdict choquant
Ce qui révolte le plus cette mère endeuillée, c’est la peine jugée dérisoire infligée à Niven Naraen. Selon elle, il roulait sans permis depuis 2016, et malgré cela, il a tué sa fille et n’a reçu qu’un mois de prison pour homicide involontaire. « Nu pa satisfait ar sa sentence la. Li pa ti ena lisans, li finn touy mo zenfant, li finn gagn zis enn lamann Rs 26 000. Mo demann lazistis. Mo garde konfians », déplore-t-elle.
Appel aux autorités
Sweety Behari affirme avoir envoyé plusieurs lettres au commissaire de police. Elle dénonce l’impunité dont bénéficierait, selon elle, Niven Naraen, qui continue à prendre le volant malgré son passé d’infractions routières. Elle lance un appel pressant aux autorités pour que cette affaire soit reconsidérée. Elle demande également aux automobilistes d’être plus responsables, de respecter le Code de la route et la vie d’autrui.
Cette mère de famille espère que ses requêtes seront entendues, car elle a perdu un être cher et l’autre fait face à une santé précaire. Elle ne souhaite à personne de se retrouver dans cette situation. Désormais, elle voit en Dieu son seul soutien pour surmonter cette douloureuse épreuve.
Verdict de la Cour : Le chauffard condamné à un mois de prison
Niven Naraen, habitant de Souillac, âgé de 30 ans, a plaidé coupable devant la cour intermédiaire sous cinq chefs d’accusation : conduite sans permis, homicide involontaire par imprudence, blessures involontaires, non-déclaration de l’accident dans les délais légaux, et non-assistance à personne en danger. Cet accident de la route avait eu lieu, le 11 novembre 2021, à Souillac.
Le 23 avril 2025, il avait été condamné à :
- Rs 25 000 d’amende pour conduite sans permis
- Un mois de prison pour homicide involontaire par imprudence
- Deux semaines de prison pour coups et blessures involontaires
- Rs 1 000 d’amende pour non-déclaration d’accident
- Un mois de prison pour non-assistance aux victimes
Les peines de prison seront purgées concurremment. Il avait aussi été interdit de conduire tout type de véhicule pendant 12 mois.

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