Economie

Restauration rapide - Chicken Xpress : le fast-food c’est leur business

Chicken Xpress Jérôme Imbert, le directeur de Chicken Xpress, entouré de son équipe.

Le nombre de restaurants ne cesse d’augmenter à Rose-Hill, où les citadins ont toujours adoré les sorties. Mais encore faut-il savoir répondre aux attentes d’une clientèle toujours plus exigeante. Jérôme Imbert, le patron de Chicken Xpress, a su s’adapter à cette réalité en offrant une cuisine italienne basique, dont il maîtrise les secrets.

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Samedi, à l’heure du déjeuner. La salle de Chicken Xpress, située à l’étage d’un immeuble de la rue La Reine, à Rose-Hill, ne désemplit pas. La clientèle, variant de l’ado au sexagénaire, est issue de toutes les communautés. « Dès la conception du restaurant, explique Jérôme Imbert, j’avais fait  le choix d’exclure le bœuf et la charcuterie, je voulais que tout le monde trouve son compte. » Mais ce seul facteur ne suffit pas pour expliquer le succès du fast-food, devenu le coin privilégié d’une clientèle de toutes les couches sociales, d’autant que l’accès aux lieux n’est pas visible de la rue. Seule une pancarte posée sur le trottoir indique l’escalier qui y conduit. « Il y a aussi la bonne disposition mentale des employés et une comptabilité saine », fait-il valoir.

Pourtant, rien  ne prédestinait Jérôme Imbert à faire carrière dans la restauration rapide. « Certes, j’ai toujours voulu me mettre à mon compte, mais le choix de la restauration n’était pas la première option », indique le neveu de Danny Imbert, ancienne gloire du Racing Club de Maurice, récemment décédé et dont le père a évolué dans la deuxième équipe du célèbre club de Trianon. Au sortir du collège St Esprit, il se prépare à des études d’architecture  en Australie. Alors que les procédures d’inscription sont presque complétées, son rêve tombe à l’eau, car les finances  ne sont, elles, pas au rendez-vous. Toutefois, le jeune Jérôme a un plan b. Durant les vacances scolaires, il avait l’habitude de se faire de l’argent de poche dans le restaurant d’un hôtel.

Apport financier

Aussi, à 20 ans, prend-il de l’emploi à Panarottis, une enseigne de pizzas qui ouvre sa première succursale à Vacoas, où il s’initie à la préparation de ce plat. Durant quatre ans il se familiarise au management au sein de Spur, un restaurant qui appartient au propriétaire de Panarottis. En 2000, il part à Grand-Baie pour intégrer le KFC de l’endroit comme store-manager. Cette transition le met en contact avec la préparation du poulet. Un an plus tard, il participe au projet inaugural de Wimpy, à Port-Louis, un autre fast-food, où il se voit confier le poste de manager. « Le projet était vraiment alléchant, se souvient-il, mais il n’a pas perduré pour diverses raisons. »

Sans emploi durant quelques mois, l’idée de se mettre à son compte refait surface chez le jeune homme et fait son chemin. « J’ai commencé à rechercher un emplacement. Il y avait des places attrayantes mais hors de portée. Puis, un jour, un ami m’a parlé de cet endroit resté inoccupé pendant dix ans. Je suis venu voir l’endroit, il y avait des travaux à faire, tout était à refaire, à commencer par le crépi », explique-t-il.  Mais, l’effort est dans l’ADN de Jérôme, qui connaît plutôt bien Rose-Hill. « J’ai pris des risques en sachant que l’espace était à l’étage et sans accès direct à la rue ». Avec un apport financier de son beau-père auquel s’ajoute un prêt de la Banque de développement, il réunit un demi-million dont il se servira pour les travaux, l’acquisition des équipements de cuisine et l’aménagement intérieur.

Investissement physique

Sa différence, il l’établira dans le choix de son offre, sa propre expérience de la cuisine, avec un personnel de confiance et un investissement physique qui ne compte pas les heures. « À l’époque, et même jusqu’à présent, il n’y pas de concurrence dans la pizza. Puis, petit à petit, j’ai élargi la carte aux burgers, les salades, les paninis et d’autres plats qui correspondent à l’évolution de la clientèle », fait-il ressortir. Depuis ces trois dernières années, d’autres personnes sont venues épauler la fidèle Vani, affectée à la caisse, qu’il a connue à Spur.

Loin de se reposer sur ses lauriers, Jérôme suit avec intérêt le marché de la restauration, celui du fast-food en particulier, à Maurice. La prudence lui a dicté d’abandonner le projet d’ouvrir une deuxième succursale, il y a peu de temps. « Cette fois-ci, je ne voulais pas me lancer dans une deuxième aventure,  à l’aveuglette, d’autant que les employés, essentiellement des dames, ont des responsabilités familiales. Comme tout business, la restauration est tributaire de la situation économique, donc du pouvoir d’achat et de la concurrence. Je pense que je ne suis pas le seul à tenir compte de l’apparition des foodcourts et de leur impact. Toutefois, nous avons réussi à fidéliser notre clientèle. Compte tenu de notre localisation, c’est une bonne performance. Nous avons même vu des jeunes qui étaient venus chez nous tous petits, accompagnés de leurs parents. C’est un signe qui nous motive à maintenir le niveau de notre service », dit Jérôme.

Maintenir l’équilibre

Quatorze ans après son installation à Rose-Hill, ajoute-t-il, les défis restent toujours le maintien de l’équilibre financier, entre les frais fixes, les salaires, l’achat des matières premières, dont la fameuse mozzarella, omniprésente dans la cuisine italienne. Mais depuis peu et toujours en phase avec l’évolution de la demande, il a diversifié son offre en se lançant dans la livraison à domicile. « Avec le mode de vie de certaines personnes qui ne souhaitent pas cuisiner durant les week-ends, il y a une part du marché à prendre, à condition de respecter les délais de livraison », explique-t-il.

Dans les prochains jours, à l’approche des fêtes de fin d’année, Chicken Xpress se mettra au rythme des autres commerces de Rose-Hill, avec un service ouvert jusqu’à 22h. « On a appris à vivre avec cet horaire décalé, il faut tout juste être prêt », dit Jérôme avec ce même  sourire qui reflète sa bonne humeur et sa gentillesse.

 

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