Plusieurs vétérans ont mordu la poussière face à des néophytes en politique. Au no 10 (Montagne Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est), Navin Ramgoolam s’est fait battre par le jeune Vikram Hurdoyal. Sur leur propre force, d’autres politiciens ont renversé des personnalités qui devaient se retrouver sur un front bench si leur équipe remportait la victoire.
Anil Bachoo vs Sudheer Maudhoo
Au no 9 (Flacq/Bon Accueil), Anil Bachoo était persuadé de pouvoir y faire un come back tonitruant. Emporté par la vague de l’Alliance Lepep le 10 décembre 2014, l’ancien vice-Premier ministre pensait que tout jouait en sa faveur pour une reconquête de la circonscription qui l’a porté à quatre reprises au Parlement. Et cela, à chaque fois, en tête de liste. Ce qui lui était encore plus favorable, c’est que les trois élus du MSM en 2014, Raj Dayal, Raj Rampertab et Pradeep Roopun, n’avaient pas eu d’investiture. La route était donc libre.
Mais, la direction orange avait un atout dans sa manche en la personne de Sudheer Maudhoo. Si l’homme n’a jamais été candidat à une élection, il a cependant été un des artisans derrière les récents succès d’Anil Bachoo dont il a été très proche pendant de nombreuses années. Cette fois-ci, en tant que candidat, il a eu l’occasion d’appliquer ses recettes pour lui-même. Résultat : 22 805 voix en sa faveur contre 19 267 voix pour Anil Bachoo, soit une différence de 3 538.
Navin Ramgoolam vs Vikram Hurdoyal
Il s’agit sans doute, là, de la plus grosse surprise de ces élections générales. Terrasser Navin Ramgoolam n’était pas une mince affaire, mais Vikram Hurdoyal y est parvenu avec brio. Au scrutin de jeudi, le candidat MSM a obtenu 5 716 voix de plus que le leader du Parti Travailliste et candidat au poste de Premier ministre.
Cependant, c’était déjà connu que Vikram Hurdoyal était un danger pour Navin Ramgoolam. Durant les derniers jours de campagne, Navin Ramgoolam n’a pas manqué de cibler systématiquement Vikram Hurdoyal, en vain. Pourtant, ce dernier est relativement nouveau au MSM. Il a intégré ce parti en décembre 2018. Mais, cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’a pas d’expérience en politique. En 2017, il a été élu président du conseil de district de Flacq. En 2014, il a participé aux élections générales, mais en tant que candidat indépendant. Le quadragénaire parvient, sans être membre d’un grand parti politique, à décrocher la septième place avec 9 775 voix. Un véritable exploit. L’homme était donc une personne qu’il fallait avoir dans son écurie pour pouvoir prendre le dessus sur Navin Ramgoolam.
Mahen Jhugroo vs Kushal Lobine
Un des fidèles parmi les fidèles des Jugnauth, Mahen Jhugroo est devenu un géant aux pieds d’argile dès qu’il a quitté la circonscription no 12 (Mahébourg/Plaine Magnien) qui l’a fait élire deux fois. Inconfortable loin de chez lui, l’ancien Government Chief Whip devenu ministre du Logement et des Terres s’est retrouvé dans une position fragile en déménageant au no 15 (La Caverne/Phoenix).
Pourtant, il y avait une logique derrière ce transfert. Pas en bon terme avec son colistier Bobby Hurreeram, la direction du parti croyait qu’il aurait très bien pu faire au no 15 qu’il a déjà servi comme maire de Vacoas/Phoenix entre 1991 et 1993. Mais, le Parti Travailliste (PTr) a un ancrage au no 15. En 2005 et en 2010, les rouges avaient pu y faire élire deux candidats à chaque scrutin. En face de Mahen Jhugroo, il y avait donc Patrick Assirvaden, président du PTr et ancien député de la circonscription (2010 à 2014), et surtout Kushal Lobine, membre du PMSD et ancien membre du PTr.
Candidat pour la première fois à des élections générales, Kushal Lobine a eu l’avantage de bénéficier également des votes d’un électorat PMSD. Ce qui lui permettra de terminer en tête de liste avec 614 voix d’avance sur le second, son colistier travailliste Patrick Assirvaden, et 2740 voix de plus que Mahen Jhugroo.
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