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Reprise des classes en présentiel : une première semaine scolaire entre angoisse et remise à niveau 

Photo Illustration – Des élèves en classe.
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Mise en place de la « testing team » dans les écoles, angoisse face à la contamination à la Covid-19, régression de certains élèves, mauvais comportements, sont autant de situations ayant retenu l’attention de cette première semaine de la reprise des classes en présentiel. Les professionnels de l’éducation font de leur mieux pour gérer ces situations.

« Le niveau de plusieurs élèves a régressé comparé à l’année dernière, mais la situation est récupérable », souligne Mansoor Kurrimboccus, secrétaire de l'Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE). En tant qu’enseignant, il affirme que les deux prochaines semaines seront consacrées à la remise à niveau des élèves. « Nous allons recommencer le programme scolaire pour récupérer l’ensemble des élèves. Cet exercice permettra de consolider leurs acquis et trouver des solutions aux faiblesses. »

Celui-ci souligne avoir aussi noté des cas d’indiscipline au sein des salles de classe. « Nous avons noté qu’en faisant la classe, il y a des commentaires de la part des élèves. Ce qui est malheureux, c’est que cela provient de ceux avec qui nous n’avions aucun problème de comportement pendant les derniers cours en présentiel ou en ligne. » 

Ce dernier est d’avis que pendant les cours en ligne, plusieurs élèves gardaient leur caméra et leur micro éteints. Selon le secrétaire, nous voyons le résultat maintenant de par le comportement des élèves. 
« Depuis la reprise en présentiel, nous avons remarqué que certains élèves dorment en classe. Je pense que c’est une habitude qu’ils ont eue pendant les cours en ligne. Malheureusement, cela se répercute pendant les classes en présentiel. » 

Il ajoute que la situation que nous vivons actuellement dans les salles de classe est le résultat des enfants qui sont restés sans surveillance lorsqu’ils étaient à la maison. « Lorsque les parents travaillent, les enfants sont seuls à la maison. Livrés à eux-mêmes, ils peuvent se permettre de faire ce qu’ils veulent, personne n’a de contrôle sur eux. Donc, il est normal que quelques mauvais comportements se répercutent en classe maintenant. » 

Le Manager et recteur du Curepipe College, Neetesh Sewpal, salue la reprise des classes en présentiel. Cette semaine, les élèves ont droit à une révision de tout ce qui a été fait entre juillet et octobre 2021, où les élèves étaient à l’école, puis ce qui était au programme pendant les cours en ligne entre novembre 2021 et janvier 2022. Le responsable fait ressortir : « Je m'assure que tous les élèves sont intégrés. Ceux qui ont eu des difficultés pour une raison ou une autre à suivre des cours en ligne sont reconnaissants du nouveau départ qui est offert. Les autres auront une révision en profondeur. Nous recommençons donc, cette année, là où nous en étions en octobre 2021. »

Neetesh Sewpal avance que ce n’est qu’à la fin de ce trimestre, qu’une évaluation appropriée pour tous les élèves pourra être faite. « C’est en connaissant le niveau scolaire exact que le tri pourra être fait et l’aide appropriée accordée. Une évaluation en ce moment ne servira sûrement à rien, car le calendrier scolaire a été rallongé de trois trimestres sur une année. »
Gestion émotionnelle

Le psychologue Vikash Baichoo est d’avis que, pour les chefs d’établissement et les recteurs, la sécurité de tout le personnel scolaire est essentielle et pose de nombreux défis. « Ils doivent s’assurer qu’ils respectent toutes les mesures de sécurité contre la Covid-19. Ils doivent également soutenir la santé mentale des élèves et lutter contre toute stigmatisation des personnes malades. L’aiguillage de certains enfants vers un soutien spécialisé est également important. »


Gestion des cas de Covid-19

Les cas positifs à la Covid-19 recensés au sein des établissements scolaires cette semaine ont suscité la panique dans certains cas. Des parents ont, tout au long de la semaine, déploré des cas de manque de professionnalisme et de communication. Linda, dont la fille fréquente l’Emilienne Rochecouste Govt School, déplore ne pas avoir obtenu toutes les informations au moment où un cas positif avait été détecté au sein de l’établissement. « Ce genre de situation crée la confusion et l’angoisse. Il faut mieux communiquer et prendre toutes les mesures qui s’imposent pour rassurer en premier lieu les élèves, ensuite les parents. »

Au niveau des éducateurs, le psychologue souligne qu’il est important d’écouter les préoccupations des élèves et, même si les émotions sont extrêmes, il leur faut exprimer leur compréhension et leur empathie. « Il faut faire savoir aux familles que vous comprenez et appréciez leur point de vue. Cela aidera à ouvrir un dialogue. Être ouvert, honnête et encourageant avec les élèves est une approche privilégiée. Les élèves se tourneront vers leurs enseignants pour qu’ils soient des modèles positifs tout au long de ce processus. La façon dont vous gérez vos peurs, votre propre stress et la manière dont vous agissez tout au long de la journée auront un impact sur la façon dont les enfants évaluent leurs propres situations et réagissent. »

Partage 

Cette semaine a aussi été marquée par un exercice de partage et d’écoute. Le recteur Didier Moutou explique qu’à travers cet exercice, ils ont pu comprendre les couacs des cours en ligne. « Depuis lundi, les élèves nous ont dit pourquoi ils n’étaient pas en ligne. Les témoignages nous ont parfois surpris et nous avons compris que la situation familiale dans certains cas n’était pas favorable. »

Vikash Baichoo soutient qu’il y a une question-clé pour les parents. « C’est de savoir si le retour de l’enfant à l’école se fait en toute sécurité. Il est important pour eux de savoir quelles mesures l’école a prises pour assurer la sécurité des élèves. En outre, ils devraient également soutenir leurs enfants en termes de développement scolaire, car ils ont peut-être pris du retard. La communication avec les chefs d’établissement et les enseignants peut aider à suivre les progrès de leurs enfants. Avant tout, il est important de soutenir leurs enfants émotionnellement et de s’assurer qu’il y a un équilibre entre les études et les loisirs. »

Toutefois, les professionnels de l’éducation soulignent que ce n’est qu’après une quinzaine de jours, voire un mois, que l’on pourra avoir une bonne évaluation. 

Photo Illustration - Testing room au BPS College.
Photo Illustration - Testing room au BPS College.

Testing team 

La « Testing Team » au sein des établissements scolaires est entrée en fonction le jeudi 10 février dernier. Ils sont 91 officiers ayant suivi une formation avec la World Health Organisation (WHO), qui sont répartis en équipe de trois dans les quatre zones éducatives. 

Le secrétaire permanent au ministère de l’Éducation, Maubarakahmad Boodhun, explique que ces derniers ne sont entrés en fonction que jeudi, parce que la formation a été retardée à cause du cyclone Batsirai.

En effet, la formation était prévue le 31 janvier et les 2 et 3 février, mais n’a pu se faire à cause de l’alerte cyclonique. Il est à noter que certains éléments ont été ajoutés au protocole pour permettre aux officiers de travailler en toute quiétude.

Par ailleurs, une campagne de communication va démarrer auprès des parents sous peu. En attendant, il revient aux chefs d’établissement de rassurer les parents et les élèves sur la situation. 

Avec la mise en place de la « Testing Team », les parents devront donner leur consentement afin que des tests de dépistage antigéniques puissent être faits sur les enfants. Les tests de dépistage seront entrepris sur des élèves ayant été en contact avec une personne positive pendant plus de deux heures. Selon le protocole, des tests seront entrepris le 1er et le 3e jour après qu’un cas positif ait été détecté. 

 

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