L’inflation, la guerre en Ukraine, la sécheresse et la période cyclonique figurent parmi les défis qui guettent la production locale en ce début d’année. Les perspectives pour 2023 sont jalonnées par ces facteurs.
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Ce n’est un secret pour personne : Maurice est tributaire du marché international pour l’importation de nombreux produits. Selon Statistics Mauritius, les importations totales pour le troisième trimestre de 2022 se chiffrent à Rs 77,05 milliards, ce qui représente une hausse de 40,7 % par rapport au trimestre correspondant en 2021.
Quant au déficit commercial pour le troisième trimestre de 2022, il s’élève à Rs 50,16 milliards. Toujours selon Statistics Mauritius, les importations totales pour 2022 devraient avoisiner les Rs 300 milliards, soit 39,5 % de plus qu’en 2021. Pourtant, la pandémie de COVID-19 avait soulevé toute l’importance de la production locale, ce qui avait suscité une prise de conscience à travers l’île.
L’année 2023 vient à peine de commencer et elle s’annonce déjà pleine de défis pour les opérateurs, eux qui espèrent pouvoir produire plus et mieux. Cependant, un facteur de haute importance suscite des inquiétudes : l’eau. Alban de Spéville, General Manager d’Agrex Limited et de Field Good Fresh Foods Limited, souligne toute la difficulté des agriculteurs pour faire des projections.
« Il n’y a pas eu de cyclone et de pluie, ce qui, avec des inondations, endommage la qualité des légumes. La plupart des planteurs arrivent à avoir un peu d’eau pour irriguer leurs champs. Il y a une abondance de légumes sur le marché et c’est assez exceptionnel », argue-t-il.
Facteurs externes
Ce n’est pas la seule contrainte qui guette la production locale. Face à la récession qui se précise à l’international, elle ne sera pas épargnée des répercussions. Jacqueline Sauzier, secrétaire générale de la Chambre d’Agriculture de Maurice, y voit un couteau à double tranchant. « Il faut certes produire plus, mais à quel prix ? », s’interroge-t-elle.
Cette question survient aussi à cause de l’impact de la guerre en Ukraine sur le coût des matières premières, notamment celui des semences. D’ailleurs, Jacqueline Sauzier fait comprendre que les prix des fertilisants ont triplé depuis cette crise. L’équilibre entre le coût de production et le pouvoir d’achat est « précaire », selon elle.
La production locale pourrait néanmoins bénéficier du fait que le prix du gaz en Europe commence à diminuer. Alban de Spéville souligne que cela pourrait provoquer une baisse des prix à Maurice. « C’est l’énergie utilisée pour produire les fertilisants. L’Ukraine et la Russie sont de gros producteurs de potasse et la guerre avait causé une perturbation dans la distribution de ce produit », fait-il comprendre.
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