Ramgoolam s’engage à solliciter la police étrangère pour enquêter sur l’affaire Kistnen 

L’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam s’est expliqué sur sa rencontre avec Soopramanien Kistnen, au cours de laquelle l’ex-agent du MSM lui aurait fait de graves révélations. C’était le 4 août 2020 au domicile du leader du Parti travailliste. Dans un entretien accordé à Nawaz Noorbux, Navin Ramgoolam affirme que Soopramanien Kistnen lui a raconté plusieurs choses au sujet du déroulement des élections générales de 2019, et plus précisément sur le mécanisme utilisé par le MSM. 

« Linn rakont mwa bann zafer extraordiner. Il m’a expliqué comment ce groupe procédait avec les contracteurs et sous-contracteurs. Il m’a parlé de plusieurs millions de roupies pour l’achat de médicaments et comment il a participé lui-même à des appels d’offres. » 

Selon Navin Ramgoolam, Soopramanien Kistnen lui a dit avoir obtenu un contrat de Rs 5 millions sur un terrain à Alma et qu’il devait par la suite remettre Rs 2,5 millions aux proches d'un politicien. 

Mais ce que l’ex-Premier ministre trouve encore plus grave, c’est ce que Kistnen lui a raconté sur les votes des Bangladais. « Linn rakont mwa zot inn pay Bangladeshis. Kouma linn organiz loto fer zot vot dan presk tou sirkonskripsion. Il m’a donné la liste de plusieurs usines où ils allaient chercher ces Bangladais. » Il trouve aberrant ce qui est arrivé dans l’enquête sur la mort de Soopramanien Kistnen. « Ils ont voulu faire passer ça pour un suicide. C’est grave, un agent principal de Pravind Jugnauth aux dernières élections générales qui a été tué. » 

Navin Ramgoolam soutient que Kistnen devait le rencontrer une nouvelle fois pour lui remettre des documents mais qu’il est mort avant. « Il m’avait dit qu’il gardait ces documents dans sa voiture et je lui avais dit que c’était dangereux. Je n’imaginais pas qu’on allait le tuer mais qu’on allait lui voler ses documents. » Le leader du Parti travailliste a aussi pris l’engagement d’ouvrir une nouvelle enquête pour faire la lumière sur toute cette affaire s’il revient au pouvoir. Il annonce qu’il sollicitera l’expertise de policiers étrangers, en rappelant qu’il l’a déjà fait pour le meurtre de l’Irlandaise Michaela Harte. Pour Navin Ramgoolam, il est hors de question, maintenant, que ce soit la police.