« Ce rapport est d’une valeur inestimable. Les instances régulatrices doivent tirer des leçons », déclare le Gouverneur de la Banque de Maurice [BoM] Ramesh Basant Roi en conférence de presse vendredi 29 janvier après avoir rendu publique une version « épurée » du rapport de la firme singapourienne nTan Corporate suite à une enquête de huit mois sur l’affaire BAI.
«For me this case is behind me. Now it is up to the Financial Services Commission (FSC) and other institutions to make use of it [le rapport] », affirme Ramesh Basant Roi.
La firme singapourienne nTan avait comme cahier de charges de faire la lumière sur les transactions entre l’assureur BAI Co. (Mauritius) Ltd, les sociétés apparentées, les actionnaires, les directeurs, la défunte Bramer Banking Corporation Limited et d’autres institutions financières. Et une des clauses du mandat a été de soumettre un rapport qui serait publiable. Aucun nom ne serait publié.
Ramesh Basant Roi annonce qu’il y aura des amendements aux lois suivant la publication de ce rapport : « There will be quite a few amendments to legislations like licensing of banks. We are working on it. From now on we will not be lax on the shareholding of banks ».
Le Gouverneur de la BoM affirme que « nous devons maintenant étudier le rapport et en tirer des leçons ». Des institutions comme le Fonds monétaire international (FMI), Moody’s et la Banque mondiale sont « very keen to know what’s in the report ».
À une question sur le coût de ce rapport, Ramesh Basant Roi affirme que la firme singapourienne n’a pas encore envoyé « son bill ».
« This report is priceless. It’s invaluable. This report is for the banking industry, for the people of Mauritius. We cannot measure the value of the credibility this report will bring to the BoM in Mauritius and outside. What we are showing is that we are transparent », explique Ramesh Basant Roi.
Les services qu’offrait la BAI ressemblaient à des Ponzi Schemes. La compagnie allait s’écrouler tôt ou tard. C’est une des conclusions du rapport nTan.
Points forts du rapport nTan :
Le rapport révèle que les clients de la BA Insurance avaient contribué à la hauteur de Rs 45 milliards, et ceux de Bramer Property Fund à Rs 5,4 milliards. Ramesh Basant Roi a insisté sur le fait que les instances régulatrices telles la Banque de Maurice elle-même et la FSC doivent tirer les leçons de ce qu’il s’est passé. Ramesh Basant Roi affirme que les autorités ont agi en avril 2015. Et d’ajouter que la BAI est une compagnie très complexe avec des fonds transfrontaliers. Devant la complexité de la tâche, la BoM a opté pour un audit effectué par la firme nTan. L’objectif de la publication de ce rapport est la transparence selon les principes de bonne gouvernance. Le FMI, la Banque mondiale et Moody’s veulent aussi savoir ce que contient ce rapport. « La BAI réalisait de bonnes performances au début, mais dès qu’elle a commencé à encourir des pertes, les transactions douteuses ont commencé », explique Ramesh Basant Roi. Il annonce aussi que la loi sera amendée pour plus de rigueur dans l’octroi de licences aux banques, mais aussi pour sanctionner certains directeurs de banques. L’intégralité du rapport est disponible sur le site de la Banque centrale.Compte-rendu Ruzayna Beegun et Kamlesh Bhuckory
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