L’ancien Senior Veterinary Officer du ministère de l’Agro-industrie, le Dr Swaley Abdoola, est catégorique. Il ne fallait pas emmener les animaux souffrant de la fièvre aphteuse au centre de quarantaine de Richelieu.
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Il ne fallait pas autoriser l’importation des animaux de Rodrigues, souligne-t-il. « Même si les animaux sont arrivés au pays, il ne fallait pas les débarquer. Le ministère de l’Agro-industrie devait informer l’autorité portuaire afin que le navire n’accoste pas le port. Mais même si les animaux sont arrivés au port, il fallait désinfecter tous les passagers. Le département vétérinaire sait qu’il faut absolument désinfecter le quai », explique-t-il. Ce dernier affirme qu’il fallait ensuite que les vétérinaires se rendent à bord du navire afin d’examiner les animaux. « Il ne fallait pas transporter les animaux au centre de quarantaine de Richelieu. C’est une erreur de la part du ministère », dit-il. à la question de savoir si Maurice est déjà en retard sur les traitements. « Nu pa kapav zet zarm », réplique-t-il. Il affirme que le service vétérinaire du ministère de l’Agro-industrie n’a pas pris les décisions assez vite. « Il fallait prendre des échantillons pour des analyses toute de suite quand la maladie a été décelée à Rodrigues. Il fallait aussi euthanasier l’animal. Je me demande si le ministère a fait tout cela rapidement », souligne-t-il.
Il explique que sept virus peuvent causer cette maladie. « Il n’existe aucun vaccin qui peut, d’un seul coup, protéger les animaux infectés. Un vaccin peut uniquement protéger un animal de deux où trois virus. Il faut absolument savoir le type de virus afin de pouvoir commander un vaccin spécifique », affirme-t-il. Mais il faut aussi connaître la durée d’immunité d’un vaccin, souligne le Dr Swaley Abdoola. Il affirme aussi que tous les animaux qui se trouvent dans un rayon de trois kilomètres d’une zone infectée doivent être vaccinés. Selon lui, ce n’est pas quand l’animal montre des signes de cette maladie qu’il transmet le virus dans son environnement, mais environ 12 heures plus tôt.
Selon l’ancien fonctionnaire, la viande peut être consommée, mais il faut savoir comment disposer des résidus quand on la nettoie. Selon lui, ce virus est peut-être arrivé à Rodrigues par quelqu’un qui aurait mal disposé de la viande infectée. Il explique aussi que quand on tue un animal, il y a un saignement approprié, mais ce n’est pas pareil quand un animal est malade. « Il y a du sang qui reste dans les muscles de l’animal et ça peut causer des problèmes et infecter d’autres animaux », précise-t-il.
Le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, explique, de son côté, qu’un Fact-Finding Committee sera institué et sera présidé par un magistrat. « Le FFC aura pour tâche de situer les responsabilités et de déterminer comment la fièvre aphteuse est arrivée à Maurice », souligne-t-il. Le ministre a aussi indiqué que notre système de surveillance n’a pas échoué, car une cargaison d’animaux est arrivée à Maurice le 15 juillet avant que la maladie ne soit détectée. « De ce fait on s’est retrouvé avec des animaux dans des différentes fermes avec ce virus », a-t-il précisé au Défi Quotidien, mercredi dernier.
Le laboratoire français confirme la souche O
Le laboratoire français a confirmé la souche O. Un nouveau résultat est arrivé de France le mardi 16 août. C’est ce qu’a souligné le ministre de l’Agro-industrie dans une déclaration au Défi Quotidien.
« Des échantillons envoyés au Botswana Vaccine Institute (BVI) vont arrivés dans la soirée de mardi et on doit avoir les résultats d’ici jeudi. Il s’agit des échantillons récupérés sur des animaux à Maurice et à Rodrigues. C’est à partir de là qu’on va passer une commande des vaccins. En ce qui concerne un nouvel analyse des échantillons envoyés au laboratoire de France, cela confirme la souche O », souligne le ministre.
Ce dernier rappelle aussi que ce virus n’a aucune incidence sur la santé humaine. 92 bêtes ont été abattues dans la région de résidences La Cure le 16 août. L’abattage des animaux infectés va continuer dans trois autres sites, notamment à Vallée-des-Prêtres, Highlands et Notre- Dame. Le comité de crise qui a été mis sur pied s’est rencontré mardi afin de faire un suivi de la situation. « On suit la situation de près. Tous les animaux affectés seront abattus. C’est la région de résidences La Cure qui est concernée en ce moment où on note plus d’une centaine d’animaux avec ce virus », souligne notre source. À Rodrigues plus de 1 700 bêtes ont déjà été abattues.
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