Le Premier ministre a réaffirmé sa confiance dans l’industrie sucrière, soulignant son importance dans l’économie mauricienne. Il est d’accord qu’une réforme est nécessaire.
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«L’industrie sucrière a un rôle multifonctionnel. J’y suis très sensible, » a affirmé Pravind Jugnauth lors de son intervention à une cérémonie (conjointe d’Alteo et de Terra Milling) de remise de titres de propriétés à 109 ex-employés de la défunte usine de Mon Loisir, le jeudi 12 septembre à Rivière-du-Rempart. « Nous devons faire tout ce qu’on peut pour que cette industrie soit non seulement vivante mais viable et qu’elle continue à apporter sa contribution pour que l’économie grandisse. »
L’industrie sucrière, pilier historique de l’économie mauricienne, est à la croisée des chemins. Les opérateurs vivent des moments difficiles avec des revenus inférieurs au coût de production, suite à la libéralisation du marché européen, notre principal acheteur. Il est question de performance financière « catastrophique » comme l’a fait ressortir André Bonieux, Chief Executive Officer d’Alteo Limited, premier producteur de sucres au pays. Et sans une solide réforme avec la participatin de tous les partenaires, incluant l’État en tant que facilitateur et régulateur, elle serait condamnée à disparaître.
Le Premier ministre - dont la première responsabilité ministérielle en l’an 2000 a été l’agriculture incluant une réforme du secteur sucrier face aux changements en Europe – a indiqué, en effet que c’est un défi. Il y a nécessité pour une réforme. Des consultations sont en cours avec la Banque mondiale. Le pays dispose des compétences. En amont à cette affirmation, il a néanmoins indiqué qu’une réforme doit être bénéfique à tout le monde.
« Quand nous effectuons une réforme, il faudrait que tout le monde en sorte gagnant. Il faudrait que les propriétaires d’usines et propriétés continuent à être profitables. (À partir de là) on pourrait employer des personnes. Des planteurs continueront avec leurs activités », a-t-il fait ressortir devant une assistance composée de hauts cadres de Terra Milling, dont le CEO de Terra Mauricia, Nicolas Maigrot, d’ex-employés, de ministres et de hauts cadres de divers organismes. « Mais quand nous effectuons des réformes pour réduire les coûts, nous devons faire de sorte que les travailleurs obtiennent leurs dûs ».
Il s’est référé à la formule de Voluntary Retirement Scheme, au début des années 2000, permettant au personnel de se retirer avec un montant forfaitaire plus conséquent qu’il aurait obtenu après et un lopin de terre. Dans la foulée, il a salué la participation des propriétés et usiniers à cette époque. Ces derniers ayant consenti à des efforts financiers tant pour le VRS que pour la transformation de l’industrie sucrière en une industrie cannière.
Ceci étant dit, bien que le gouvernement puisse pointer du doigt l’absence de décisions importantes sous des régimes précédents pour aider l’industrie à mieux s’armer, il y a urgence pour donner un nouveau souffle à la première activité agricole du pays.
VRS : sept ans à attendre…
Patience, mère de toutes les vertus. Ainsi va le dicton. Dans le cas des 131 bénéficiaires, pour obtenir leur dû, ils ont dû patienter sept longues années. C’est la période entre la fermeture de la compagnie usinière de Mon Loisir et la réception de leurs titres de propriété à La Clémence. La faute revient à un long processus au sein de l’administration publique.
Presque une vingtaine d’organismes et de départements sont concernés. Des exemples: le Morcellement Board, la Central Water Authority et le Central Electricity Board. Il suffit qu’une instance ne donne pas son aval que le projet de morcellement pour les ex-employés de l’industrie sucrière soit retardé et/ou contraint de retourner à la case départ. « Petit à petit nous parvenons à débloquer la situation,» a néanmoins rassuré le Premier ministre, Pravind Jugnauth. « Nous mettons l’accent sur les plans qui restent. Ce n’est pas juste que les travaillent continuent à attendre. »
Or, avoir un lopin de terre dans un morcellement et doté de toutes les aménités est un élément-clé dans l’octroi de la retraite volontaire à un employé de l’industrie sucrière, comme stipulé dans le schéma-directeur. Dans le cas de La Clémence, chaque bénéficiaire est propriétaire d’un lopin de terre variant de 10 perches à 16 perches. L’ex-employé a également eu droit à un montant forfaitaire pour prendre une retraite anticipée.
Certes, les ex-employés présents à la remise de titres ont poussé un ouf de soulagement en arborant un sourire. On ne peut, cependant, passer sous silence le décès de 23 des ex-employés, ceux qui n’ont pu profiter…de leur dû.
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