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Perspective 2022: Pour un hôpital spécialisé en maladies infectieuses

Le Dr Sivalingum Ramen et le Dr Vasantrao Gujadhur. Le Dr Sivalingum Ramen et le Dr Vasantrao Gujadhur.

Le service de santé a de nombreux défis à relever pour faire face à la pandémie de la Covid-19. Parmi, la création d’un Infectious Disease Centre. Le point avec un ancien directeur général des services de santé et un ancien directeur des services de santé.

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Impératif d’avoir un plan  d’intervention en cas d’urgence.

« Il est difficile de parler de défis à relever en ce qu’il s’agit de la pandémie de la Covid-19, car il n’est pas possible de prévoir ce qui va se passer. Tout est hypothétique. Avec la présence du variant Omicron, dont on ne connait pas encore l’impact réel, cela peut s’aggraver ou s’améliorer », fait ressortir le Dr Sivalingum Ramen, ancien directeur général des services de santé. En revanche, le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé, ajoute que « la vaccination de la population est un des défis à relever. De plus, chacun doit se protéger en portant son masque sanitaire, respecter la distanciation physique et avoir une bonne hygiène des mains. Quand une personne est malade, elle ne doit pas quitter sa maison. Il faut aussi éviter les foules. Les autorités doivent pouvoir bien communiquer cela en vue de faire comprendre cela à la population ».

Cependant, ce n’est pas tout. Un gros chantier attend le ministère de la Santé en ce qu’il s’agit de la menace que peuvent représenter les maladies infectieuses telle la Covid-19 pour Maurice. Le Dr Ramen explique que la création du Infectious Disease Centre était à l’étude du temps où il était au ministère de la Santé. D’ailleurs, le ‘Health sector strategic plan 2020-2024 Caring for people’s health and well-being across the lifespan’ en fait mention.

Sous le chapitre de Emergency Preparedness and Response, l’on peut lire « Une menace de maladie partout dans le monde est également une menace pour Maurice. Plus précisément, les risques mondiaux pour la sécurité sanitaire, liés à la mondialisation toujours croissante, aux voyages et au commerce, à l’émergence et à la propagation de nouvelles maladies infectieuses, à l’incidence croissante des agents pathogènes résistants aux médicaments, ne peuvent être négligés à l’île Maurice ».

Par conséquent, « il est impératif d’avoir un plan de préparation et d’intervention en cas d’urgence. Ce plan comprend le développement et le maintien d’une riposte sanitaire nationale au niveau de la communauté, plans d’intervention d’urgence pour les risques biologiques, chimiques, radiologiques et nucléaires pertinents. D’autres composantes de la préparation comprennent la cartographie des potentiels dangers, l’identification et la maintenance des ressources disponibles, y compris les stocks nationaux et la capacité de soutenir les opérations au niveau de réponse communautaire/primaire pendant une urgence de santé publique », ajoute le document. C’est ce à quoi Maurice doit se préparer, souligne le Dr Ramen. Pour lui, il faut avoir un hôpital spécial pour toutes les maladies infectieuses comme il en existe dans plusieurs pays. « L’établissement doit être doté de toutes les facilités. Ce ne sera alors pas nécessaire d’avoir des « isolation wards » dans chaque hôpital. Maurice étant petit, il est facile de transporter les patients directement dans ce type d’établissement », explique-t-il.

Le Dr Ramen ajoute que l’hôpital de Souillac n’est pas approprié pour ce type d’hospitalisation. « Pour avoir un établissement qui traite que les maladies infectieuses, cela doit être un nouvel hôpital doté de toutes les aménités pour accueillir les patients avec des maladies contagieuses pour les patients en isolation et abriter les cas difficiles. Il doit aussi être doté de son propre laboratoire. Il faut penser cela à l’avenir », fait-il ressortir.

Le Health Sector Strategic Plan 2020-2024 fait aussi état de l’augmentation à la fois du nombre d’événements et de la diversité des maladies infectieuses émergentes. C’est une menace majeure pour la santé publique à Maurice. « Nonobstant les gains réalisés pour contrôler les maladies, le pays n’est pas épargné par la recrudescence des maladies infectieuses et émergentes. Il y a la Dengue, pour exemple, qui bien qu’avec un taux d’incidence modéré, est endémique dans le pays. La nouvelle pandémie d’infection respiratoire de la Covid-19 continue sa propagation à travers le globe, avec un nombre sans précédent de victimes. Maurice n’a pas été épargné par cette tragédie », dit aussi le document.

Outre les actions des autorités, comme la vaccination et les mesures sanitaires, les comportements et protections individuelles doivent être adoptés, s’appesantit le Dr Gujadhur. De plus, il préconise une surveillance passive et active du virus, tant dans les services de santé que dans la communauté à travers des tests de dépistage aléatoire. Il estime que cet aspect est un peu négligé. « Il faut améliorer la capacité de dépistage et isoler les malades. Il faut aussi proposer un bon traitement. Les hôpitaux doivent être prêts pour recevoir les malades », rappelle l’ancien directeur des services de santé.

De plus, les deux anciens haut cadres du ministère de la Santé parlent du recrutement et de la formation du personnel qui doivent se faire régulièrement. Cela afin d’éviter le surmenage et les situations difficiles, dont a eu à faire face le personnel au plus fort de la pandémie. Ils doivent aussi être dotés des équipements appropriés pour mieux se protéger, rappelle le Dr Gujadhur.

Pour épauler les infirmiers, il faut davantage de Health Care Assistant (HCA), estime le Dr Ramen. La formation des HCA étant plus courte, ils peuvent rapidement intégrer le service, souligne-t-il. Or, il faut trois ans pour former les infirmiers. Pour sa part, le Dr Gujadhur soutient que les autorités doivent améliorer leur communication afin qu’elle soit claire et précise et que la population puisse mieux comprendre ce qui se passe dans le pays.

  • defimoteur

     

 

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