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Père Jean-Maurice Labour : «Lorsque les chiens aboient, on écoute enfin leur voix»

Les propos du ministre de l’Intégration sociale, Alain Wong, concernant les sinistrés du cyclone Berguitta, ont soulevé l’indignation de nombreuses personnes. À la suite de la réaction du vicaire général Jean-Maurice Labour, des émissaires ont été envoyés pour essayer de modérer la situation.

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«Est-ce que l’évêché va accepter que des gens viennent dormir dans l’église ? » Ces propos du ministre Alain Wong ont été accueillis comme une douche froide et ont soulevé l’indignation de nombreuses personnes. Le diocèse de Port-Louis, par la voix de son vicaire général Jean-Maurice Labour, n’a pas tardé à réagir : « C’est à l’État de trouver des solutions pour les sans-abri et ceux qui sont dans la pauvreté ». 

Après le « froid » qui s’est installé entre le diocèse de Port-Louis et le gouvernement, des émissaires ont été envoyés à la rue Mgr Gonin, afin de ménager la chèvre et le chou et de trouver un terrain d’entente. C’est ce que nous a confirmé le père Labour. 

« Ils sont venus me voir pour essayer de clarifier certaines choses et pour essayer d’établir entre nous une ligne de communication pour qu’on puisse gérer ce dossier, très difficile, qu’est le relogement social », explique le père Labour. Le Senior Advisor du Premier Ministre, Ken Arian, de même que le député Joe Lesjongard, avaient rencontré Jean-Maurice Labour, vendredi. Il affirme avoir accepté leur proposition, car il travaille en collaboration avec le gouvernement du jour pour trouver des solutions.

Revenant sur les propos du ministre Alain Wong, il a dit que cette manière de parler laisse comprendre que « si vous n’êtes pas contents, prenez les réfugiés dans votre église ». Pour lui, c’est une manière de ne pas reconnaître la complémentarité dans la collaboration qu’il y a entre les Organisations non gouvernementales liées à l’Église et les institutions du gouvernement. 

Faire preuve d’humanité

Il a aussi ajouté que la rigueur des procédures pour les petites gens contraste avec le laxisme et les largesses au plus haut niveau. « Au plus haut niveau, nous voyons des passe-droits, de l’argent payé sur les Boards, le rapport de l’Audit qui fait régulièrement état de gaspillages. Mais au niveau des petites gens, on affiche une rigueur dans l’application des procédures et des critères ».

Pour lui, il faut savoir faire preuve d’humanité même si les pauvres ne sont pas des saints. « Si on dépense un peu plus d’argent avec les pauvres, on ne va pas en faire une maladie. Cela peut se justifier avec ce qu’on dépense au plus haut niveau », dit-il.

Pour lui, c’est le rôle des prêtres d’aller vers les plus démunis comme l’a fait ressortir le cardinal Maurice E. Piat dans une homélie . « Nous sommes des pasteurs de proximité. En étant solidaires des grévistes, nous leur montrons qu’au nom de notre foi nous sommes avec eux dans leur combat et que nous sommes en faveur de la dignité humaine et pour l’accès au logement. »

Il a souligné qu’en l’espace de cinq jours, cinq familles ont eu une maison. « Pourquoi n’ont-ils pas été entendus avant ? », s’est-il demandé. Ce qui le pousse à dire : « Lorsque les chiens aboient, on écoute enfin leur voix ». 

 

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