Nouvelle tendance : de la drogue plus forte avec une dépendance plus rapide sur le marché

Cette mixture de drogues fait des ravages auprès des adolescents âgés de moins de 14 ans. Des trafiquants, prêts à tout pour écouler leurs marchandises, ajoutent une substance aux drogues pour rendre les consommateurs encore plus accros.

Depuis environ cinq mois, de nombreux trafiquants emploient une ruse visant à favoriser une dépendance de drogue auprès des consommateurs. Ils incorporent une substance psychostimulante chimique dans les doses qui sont vendues. 

Il s’agirait de la 3,4-methylenedioxymetham-phetamine (MDMA). Cette drogue chimique, connue sous forme de comprimés d’ecstasy, ayant pour caractéristique de stimuler le système nerveux central, possède également des effets hallucinogènes en cas de surdose. Les trafiquants, selon des renseignements, s’adonnent ainsi au « dopage » de la drogue synthétique, mais surtout de l’héroïne et du cannabis, avant d’écouler leur marchandise sur le marché local.

Une source policière révèle que des jeunes adolescents, plus précisément ceux âgés de moins de 14 ans, seraient friands de cette mixture de drogue. Certains travailleurs sociaux, selon notre source, seraient au courant de la situation. « Nous constatons qu’une drogue très nocive pour la santé est disponible sur le marché. Des trafiquants sont en train de s’adonner à un mélange de produits chimiques et c’est très dangereux. Les consommateurs deviennent non seulement dépendants, mais également agressifs et perdent leurs repères », explique un travailleur social sous le couvert de l’anonymat. 

Les consommateurs sont-ils conscients qu’ils ont affaire à un mélange de drogues ? Seuls les amateurs de sensations fortes, poursuit un autre travailleur social, sont friands de ce genre de drogue. Au niveau de l’Anti-Drug and Smugging Unit (Adsu), on avance que « les trafiquants sont prêts à tout pour écouler leurs cargaisons de drogue ». « Quitte à incorporer des substances nocives dans les doses qui sont distribuées aux toxicomanes », fait-on comprendre. 

Le responsable de l’Adsu, Choolun Bhojoo, promet davantage d’opérations cette année. « Nos officiers mèneront diverses opérations, procéderont à des arrestations ainsi qu’à des saisies. Le commissaire de police a d’ailleurs rappelé que le maintien du combat contre la drogue reste sa priorité pour 2023 », dit-il dans une déclaration. 

Jose Ah-Choon, le responsable du Centre d’accueil de Terre-Rouge (CATR), est d’avis qu’il faut revoir la politique de traitement des personnes qui souffrent d’une dépendance aux substances illicites. « Les décideurs politiques doivent également organiser une table ronde, car la situation est très critique dans le pays », souligne-t-il. 

Ally Lazer, le président de l’Association des Travailleurs Sociaux de Maurice (ATSM), déplore le rajeunissement des consommateurs de drogues de synthèse. Il exhorte les autorités à prendre des mesures pour remédier à cette situation, car « le fléau principal dans le pays est le trafic et la consommation de drogue ».