Y aurait-il « manipulation » des chiffres quant au nombre réel de cas positifs de Covid-19 ? Le leader de l’opposition Xavier-Luc Duval en est persuadé. Faux, rétorque le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal. Il s’avère que plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation.
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Au Parlement, le 26 octobre, lors de la tranche de la Private Notice Question (PNQ), le leader de l’opposition et le ministre de la Santé ont croisé le fer quant au nombre réel de cas de Covid-19. Une bataille des chiffres qui s’est poursuivie lors des PNQ qui ont suivi, de même qu’en dehors de l’hémicycle. Selon Xavier-Luc Duval, les chiffres indiqués dans le communiqué officiel du ministère de la Santé sont loin de refléter la situation réelle dans le pays.
Or, insiste le ministre Jagutpal, seuls sont annoncés les résultats des tests PCR. Les Rapid Antigen Tests (RAT) effectués dans les Covid-19 Testing Centres (flu clinics) ne sont pas comptabilisés, a-t-il fait comprendre, en réponse à la PNQ du 26 octobre.
Sauf que, dans une déclaration à Radio Plus, lundi 8 novembre, le Dr Laurent Musango, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Maurice, a souligné que, comme recommandé par l’organisme, « on doit comptabiliser les tests PCR et les tests antigéniques également ». Cela comprend aussi les autotests (Covid-19 Home Self-Testing Kits). « En principe, on doit prendre en considération tous ces tests », a-t-il fait savoir.
Le hic, c’est que souvent ceux qui font l’autotest n’alertent pas les autorités en cas de résultat positif, déplore le Dr Laurent Musango. Et, renchérit le Dr Kursheed Meethoo-Badulla, Acting Regional Public Health Superintendant, les autotests ne peuvent être retracés si les utilisateurs n’informent pas les autorités sanitaires en se présentant dans l’un des Covid-19 Testing Centres.
« Quand une personne fait son test Covid-19 à la maison, elle doit se présenter à une flu clinic, si le résultat est positif. D’un côté, il sera possible de faire un RAT pour confirmer si elle est vraiment positive, car parfois il y a des faux positifs », explique-t-elle. De l’autre côté, « elle pourra entrer dans le système de comptabilisation des cas et sera prise en charge par la Domiciliary Monitoring Unit pour un suivi médical ».
Cette absence de notification des personnes qui ont fait l’autotest contribuerait ainsi à « fausser » les données du ministère, car il est difficile de les retracer. Ce qui pourrait expliquer que les chiffres officiels du ministère de la Santé ne refléteraient pas le nombre de cas positifs ou encore le nombre d’autotests vendus par centaines tous les jours dans les pharmacies.
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