Avec l’annonce des grands chantiers, les professionnels de l’emploi sont confiants qu’il y aura une évolution positive dans le monde du travail en 2017. Toutefois, certains estiment qu’il sera difficile de trouver les bonnes compétences. D’où leur appel pour une formation accrue des jeunes.
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Le tourisme, la finance, les technologies de l’information et de la communication (Tic), la construction, l’offshore et les assurances seront les secteurs phares en 2017. C’est ce que soutient Thierry Goder, directeur d’Alentaris/Cabinet de recrutement. L’optimisme est aussi de mise pour Roland Dubois, Training Consultant au ministère du Travail, des Relations industrielles, de l’Emploi et de la formation.
« On prévoit une croissance de 7 % pour le secteur de la construction et on aura besoin d’une main-d’œuvre qualifiée », dit-il. Joël Cléopâtre, Communication Executive à Adecco Mauritius, est du même avis. Il estime qu’il y aura un ‘boost’ au niveau de l’emploi en 2017 avec l’annonce des grands chantiers. Il pense qu’il faut miser davantage sur la communication, vu l’ampleur que prend le ‘social media’.
Il explique aussi que les nouvelles technologies vont de plus en plus envahir le monde du travail. Il ajoute que tous les secteurs sont concernés : bureaux, service hospitalier et manufacturier, entre autres. « Les robots vont de plus en plus accompagner l’homme dans chaque étape du travail », dit-il. Toutefois, avec l’apport de la technologie, il ne prévoit pas de pertes d’emplois, mais un renouvellement de compétence.
La recherche de bonnes compétences
Mais si les observateurs sont optimistes concernant la création d’emplois, ils ne cachent pas leurs inquiétudes au niveau des recrutements, car malgré leurs qualifications, des candidats à l’emploi ne répondent pas aux critères exigés par les employeurs. « L’émergence des gros chantiers va certes booster la création d’emplois, mais le paradoxe est qu’on arrive difficilement à trouver les bonnes compétences », estime Thierry Goder.
Le directeur d’Alentaris explique qu’au-delà des qualifications académiques et techniques, les employeurs cherchent des personnes qui peuvent communiquer facilement, qui sont capables de faire face à des pressions de travail et peuvent prendre des initiatives. Ce qui explique, dit-il, que les entreprises font davantage passer des tests de comportement avant l’embauche des candidats à l’emploi.
Il cite notamment la méthode 360 degrés, qui est réalisée en interne par la direction des ressources humaines de l’entreprise ou par un consultant extérieur. Celle-ci consiste à évaluer les comportements d’un individu en quête d’un emploi et en vue d’une promotion, entre autres. Il y a aussi des tests psychométrie dont le but est de mieux comprendre les capacités cognitives d’une personne, ainsi que sa personnalité et ses tendances comportementales, notamment face aux pressions du travail.
Formation et placement
Roland Dubois est conscient des faiblesses des jeunes candidats. D’où, dit-il, la mise sur pied du Youth Employment Programme (YEP). « On encourage les employeurs à recruter les jeunes pour les former aux rouages du monde du travail et les rendre plus accessibles à l’emploi », dit-il. Le consultant fait aussi mention du Back to Work Programme, qui assure une formation aux femmes de plus de 30 ans qui, pour une raison ou une autre, ont quitté le monde du travail et veulent maintenant y retourner.
Il explique que durant leur formation, ces femmes ont l’occasion de développer leurs compétences d’employabilité et de comportement. Après un stage de formation, elles sont aptes à prendre un emploi, fait-il comprendre. Roland Dubois est pleinement conscient que les jeunes ont une faiblesse au niveau de la communication. Il les encourage à aller travailler dans un premier temps dans les centres d’appel, où ils auront l’occasion de parfaire leur anglais et français et développer leur personnalité.
National Skill Development Programme
Quant au National Skill Development Programme, il assure une formation aux jeunes dans les créneaux porteurs notamment les Tic, le tourisme, l’hospitalité, Nursing & paramedics et construction, entre autres. Il est destiné aux jeunes de 18 à 35 ans, qui ont étudié jusqu’au Higher School Certificate. Lors de leur stage de formation – d’une durée de trois à douze mois –, ils bénéficient d’un stipend de Rs 5 000 et de Rs 1 000 pour les frais de transport.
Ce programme vise dans un premier temps 4 000 personnes. Pour Roland Dubois, ces programmes de formation vont aider grandement à diminuer le chômage en 2017. Il pense que le taux du chômage sera en dessous de 7 % durant les douze mois à venir.
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