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Mauritius Deposit Insurance Corporation : un CEO bientôt nommé

La BoM est la seule actionnaire de la MDIC. Sameer Sharma.

Trois mois après son incorporation, la Mauritius Deposit Insurance Corporation ne compte toujours pas de personnel. Trois de ses sept directeurs ont travaillé à la Banque de Maurice. 

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La Mauritius Deposit Insurance Corporation (MDIC) a été créée pour gérer le système d’assurance des dépôts. La Mauritius Deposit Insurance Scheme Act a été votée en 2019 et promulguée en juin. L’objectif de la MDIC est de protéger les déposants, en fournissant une assurance pour leurs dépôts bancaires. Il s’agit d’une garantie qu’en cas de faillite d’une banque membre, le dépôt soit garanti jusqu’à un certain montant. Selon un document du Registrar of Companies, la MDIC compte sept directeurs, dont le gouverneur de la Banque de Maurice et ses deux sous-gouverneurs. Les membres du conseil sont, sous réserve du paragraphe (2) de la loi, nommés conformément aux statuts de la MDIC. Le premier conseil est composé de membres nommés par la Banque de Maurice avec l’accord du ministre de tutelle. La MDIC doit également avoir un CEO qui est nommé par le conseil dans les conditions qu’il détermine. Selon nos informations, cette nomination ne saurait tarder. Le Banking Committee présidé par Harvesh Seegolam a déjà abordé le sujet de la Mauritius Deposit Insurance Corporation lors d’une de ses rencontres avec les CEO des banques du pays. Cependant, pour l’heure, la MDIC ne dispose d’aucun staff. 

Board

Harvesh Seegolam, Mardayah Kona Yerukunondu et Sadhna Sewraj-Gopal, qui siègent sur le comité de la Banque de Maurice figurent parmi les directeurs de la Mauritius Deposit Insurance Corporation. N’y a-t-il pas conflit d’intérêts ? L’économiste Sameer Sharma répond par la négative. Il rappelle que le mandat principal de la banque centrale va au-delà de l’inflation pour protéger la stabilité financière. « La banque centrale du pays est la banque de dernier recours. C’est en quelque sorte la banque des banques commerciales. Il est tout à fait logique que la banque centrale gère le système en exerçant un contrôle effectif sur celui-ci. Dans un petit pays comme Maurice, il n’est pas logique de créer de plus en plus d’organismes qui se chevauchent », argue-t-il. 

Il s’avère qu’une nouvelle responsabilité — et pas des moindres — a été accordée à Harvesh Seegolam. Celui-ci a été nommé président de la Financial Services Commission (FSC) le 3 juillet 2024. Les questions envoyées par le Défi Quotidien à la Banque de Maurice concernant un éventuel conflit d’intérêts sont restées sans réponse. Or, Sameer Sharma estime que tous les Mauriciens comprennent aujourd’hui qu’il existe une très petite clique de personnes qui ont fait preuve de loyauté envers le gouvernement et qui sont toujours récompensées par de multiples postes. Il n’est cependant pas inhabituel, précise-t-il, que le gouverneur de la Banque de Maurice ou le premier gouverneur adjoint préside le conseil d’administration de la Financial Services Commission (FSC). Le premier gouverneur adjoint a déjà assumé cette responsabilité. Le problème actuel, avance l’économiste, est que Maurice est confronté à un problème de liquidité en devises étrangères. La politique fiscale du gouvernement et de la banque centrale a causé ce problème. « Il est clair que la priorité de la banque centrale devrait être de fixer la politique monétaire dans son bilan qui est en désordre. Plus on confie de responsabilités à la même personne, plus elle ne pourra pas gérer ses gros problèmes », concède Sameer Sharma. 

Pour sa part, Hafeez Toofail, professionnel du secteur financier est d’avis que la nomination du gouverneur en tant que président de la FSC est tout à fait normale. Pour cause, dit-il, Harvesh Seegolam connaît très bien cet organisme. « En outre, il est important de maintenir de bonnes synergies entre le BOM et la FSC. Ces deux institutions ont des rôles et des fonctions similaires, bien qu’ils supervisent des secteurs différents. Avec sa nomination, tout se passera comme d’habitude. Le BOM et la FSC collaborent sur un certain nombre de fronts. La surveillance prudentielle, la lutte contre le blanchiment d’argent en font partie. Et il est important que les deux organismes s’alignent et regardent dans la même direction », fait-il comprendre. 

Efficacité des institutions

L’indépendance et l’efficacité des organismes sont suivies de près sur le plan international. L’article IV du Fonds monétaire international a déjà évoqué le sujet. Or, Sameer Sharma déplore le fait que les nominations à la tête d’institutions importantes pour le pays, comme la BoM, tiennent uniquement compte  qui est loyal envers le Premier ministre ou le gouvernement et qui est lié à eux. Ils sont placés à ces postes, souligne-t-il, parce qu’on sait qu’ils suivront les ordres. Par contre, Hafeez Toofail argumente que la méthode de nomination dans ces organismes est définie dans la loi sur la banque de Maurice et la loi sur les services financiers. Il appartient, poursuit-il, aux législateurs de voir et d’évaluer si elles doivent être modifiées. « N’oublions pas que ces méthodes de nomination sont en place depuis un certain nombre d’années et qu’elles se sont avérées très efficaces. Ce n’est pas l’institution qui fait l’homme, c’est l’homme qui fait l’institution », conclut-il.

Sondage sur la composition des boards à Maurice

carolineLes résultats du « 2024 Survey on Directors’ Fees and Board Composition in Mauritius » ont été dévoilés le 3 juillet, lors d’un événement tenu par le Mauritius Institute of Directors, en collaboration avec Korn Ferry. Selon Caroline Piat, Associated Consultant de Korn Ferry, cette troisième étude montre que les entreprises mauriciennes ont pris des mesures significatives pour l’amélioration de la compétitivité des rémunérations des directeurs. Et il y a un alignement des pratiques de compensation à travers les différents secteurs. 

« Nous avons également constaté de nettes améliorations en termes de diversité et d’indépendance dans la composition des conseils. Deux tendances importantes qui alignent davantage les pratiques mauriciennes aux normes internationales. Ces changements renforcent la confiance entre les parties prenantes et soutiennent la prise de décisions judicieuses. Ce qui améliore les standards de gouvernance d’entreprise en ce qui concerne les rémunérations des directeurs et la composition des conseils », explique-t-elle. 

Qu’implique le Survey 2024 ? 

  • 56 % d’entreprises cotées en bourse 
  • 44 % de sociétés non cotées
  • Forte représentation dans les secteurs comme la banque et les groupes diversifiés (20 % chacun), ainsi que les services (17 %).

En chiffres : 

MDIC

20 000 actions ordinaires
Capital déclaré : Rs 200 000

Actionnaire

Banque de Maurice : 
20 000 actions ordinaires

Les directeurs de la Mauritius Deposit Insurance Corporation nommés le 26 mars 2024

  • Chedumbarum Pillay Neil Radhakrishna
  • Cooblall Vinay
  • Kona Yerukunondu Mardayah
  • Paturau Marie Francoise Sarah
  • Ramkhalawon Vasish
  • Seegoolam Harvesh Kumar
  • Sewraj-Gopal Hemlata Sadhna.
  • salon

     

 

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