À l’Assemblée nationale française le 18 janvier : la cogestion de Tromelin examinée

À partir du 18 janvier, l’accord de cogestion Maurice/France sur l’île de Tromelin sera examiné par l’Assemblée nationale française. Si le texte est adopté par la majorité de la Chambre, il sera ensuite envoyé à Maurice pour adoption par le Conseil des ministres.

Ce projet de loi dormait dans les tiroirs depuis près de cinq ans. Le « projet de loi autorisant l'approbation de l'accord-cadre entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République de Maurice sur la cogestion économique, scientifique et environnementale relative à l'île de Tromelin et à ses espaces maritimes environnants », selon son libellé, avait été adopté en première lecture par le Sénat le 18 décembre 2012 et devait être adopté en avril 2013. Mais, la proposition de cogestion avait provoqué une levée de boucliers avec, notamment Marine Le Pen parlant de « traité antipatriotique ».

Si le texte est approuvé, ce serait une bonne nouvelle pour notre pays, car Maurice et la France s’opposent sur ce dossier depuis 1976. Tout comme Maurice revendique l’archipel des Chagos, elle revendique la souveraineté sur Tromelin. Alors que la France ne voulait faire aucun compromis.

Il a fallu environ 20 ans de négociations pour qu’un accord soit passé, le 7 juin 2010, entre les deux nations. Si l’accord « ne peut être interprété comme un changement de position », le différend est mis « délibérément à l’écart » pour qu’il puisse y avoir une cogestion administrative portant principalement sur la protection de l’environnement, les ressources halieutiques, l’observation des phénomènes naturels et la recherche archéologique.

Inhabitée, Tromelin est située à 535 kilomètres au nord de La Réunion, à laquelle elle est rattachée, et à 450 kilomètres à l’est de Madagascar. Elle est longue de 1,7 kilomètre et large de 700 mètres à son point le plus large. L’intérêt principal n’est pas l’île en soi, mais ce qui l’entoure. Sa Zone Économique Exclusive est d’une superficie de 285 000 km2 et est très poissonneuse. Son lit pourrait contenir du pétrole, du gaz et des nodules polymétalliques.