
Les questions fusent sur la Toile. Qui a donné l’autorisation à un jet privé en provenance de Madagascar d’atterrir sur le sol mauricien dans la nuit de samedi ?
Publicité
Dans un premier temps, des spéculations allaient bon train quant à une possible fuite du président malgache Andry Rajoelina vers Maurice, face à la crise politique qui secoue la Grande Île. Le président est en effet sous la pression de la rue.
Mais ces rumeurs ont vite été démenties par le Bureau du Premier ministre (PMO) à Maurice. Selon une source du PMO, Andry Rajoelina ne se trouvait pas à bord du jet privé. En revanche, l’appareil avait à son bord l’ex-Premier ministre malgache, Christian Louis Ntsay, Ravatomanja Maminiaina, homme d’affaires, leurs épouses respectives ainsi que les membres de l’équipage.
Il y avait au total sept passagers, selon une liste qui circule sur la Toile depuis ce dimanche matin.

Immatriculé 5R-HMR, le jet privé malgache de la société Trans Ocean Airways a quitté Antananarivo vers 21 h 21 (22 h 22, heure de Maurice). Il a d’abord tenté d’atterrir à La Réunion avant de se voir refuser l’autorisation d’approche. Selon le site réunionnais Freedom, « après avoir tourné plusieurs fois au nord de l’île, l’appareil a finalement mis le cap sur Maurice, où il a été autorisé à se poser ».
Toujours selon Freedom, « cet avion, un Cessna Citation 560XL, peut accueillir jusqu’à huit passagers et être configuré en version médicale ».
La diaspora malgache résidant à Maurice, sous la bannière « Génération Z Malagasy Maurice », a exprimé sa profonde inquiétude et son indignation face à ce qu’elle qualifie « d’atterrissage suspect » d’un jet privé malgache sur le tarmac mauricien, ce dimanche à 00 h 47.
Le mouvement évoque des faits troublants, affirmant que l’appareil, parti d’Antananarivo, s’est vu refuser l’autorisation d’atterrir à La Réunion. Il réclame des réponses claires et immédiates, notamment sur l’identité des personnes ayant autorisé cet atterrissage et sur celle des occupants de l’appareil, tout en demandant leur arrestation et leur extradition.

La situation demeure tendue à Madagascar ce dimanche. Selon Jeune Afrique, la présidence malgache a publié un premier communiqué samedi en fin de journée, assurant qu’Andry Rajoelina « reste dans le pays » et « continue de gérer les affaires nationales », alors que des informations contradictoires avaient circulé plus tôt dans la journée.
La situation sur la Grande Île est suivie de près, heure par heure, par les autorités à Port-Louis. Une source au sein du PMO souligne :
« Si une demande d’atterrissage émanant du président malgache devait être formulée, elle serait examinée, et la décision dépendra des circonstances. »
Ce dimanche, la présidence malgache a émis un second communiqué informant la Nation et la communauté internationale qu’une « tentative de prise de pouvoir illégale et par la force, contraire à la Constitution et aux principes démocratiques, est actuellement en cours sur le territoire ».
« Face à cette situation d’une extrême gravité, le président de la République, garant de l’unité nationale, condamne avec la plus grande fermeté cette tentative de déstabilisation et appelle l’ensemble des forces vives de la Nation à faire bloc pour défendre l’ordre constitutionnel et la souveraineté nationale », peut-on lire dans le communiqué.

Les manifestations, initialement déclenchées par des jeunes protestant contre les coupures d’eau et d’électricité à Madagascar, se sont transformées en un mouvement plus large dirigé contre le président Andry Rajoelina.

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !