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L’administration carcérale en plein scandale : un détenu surpris avec un cellulaire aux données «compromettantes»

C’est une découverte qui fait l’effet d’une déflagration au sein de l’administration pénitentiaire mauricienne. Il y a environ deux semaines, un téléphone portable de dernière génération, un Samsung Z Flip, a été retrouvé en possession d’un détenu sud-africain lors d’une fouille effectuée dans les dortoirs du Block B. Le détenu étranger a dénoncé un autre prisonnier, incarcéré pour une affaire de trafic de drogue, comme étant le propriétaire de l’appareil. Ce dernier serait un « maillon fort » du narcotrafic au sein de la prison de Beau-Bassin. Il a été transféré à la prison de La Bastille, à Phoenix, depuis environ une semaine. 

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Si la présence d’un téléphone portable en milieu carcéral est déjà en soi un manquement grave à la sécurité, la nature du contenu retrouvé sur l’appareil soulève des questions bien plus inquiétantes. Selon nos recoupements d’informations, le smartphone contiendrait des photos, des vidéos et des numéros de contact de hauts gradés et d’officiers de prison, hommes et femmes confondus. Des éléments qui, toujours selon ces sources, seraient « très compromettants pour l’administration carcérale ». Le téléphone portable, explique-t-on, a été envoyé à l’IT Unit de la police à des fins d’analyse.

La découverte du Samsung Z Flip laisse entrevoir un système organisé, où les connexions entre le détenu et des membres influents de l’administration pénitentiaire semblent avérées. Mais comment un tel appareil a-t-il pu franchir les contrôles stricts censés régir l’entrée et la sortie d’objets en prison ? Qui sont ces figures de l’administration dont les noms et les images figureraient dans les fichiers du téléphone ? 
Les soupçons d’une collusion entre prisonniers influents et certains membres de l’administration carcérale ne sont pas nouveaux. Cette connivence avait été mise en avant dans le rapport de la commission d’enquête présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen (PLSL) soumis en 2018. Cependant, ce nouveau rebondissement apporte des éléments concrets qui pourraient faire basculer la situation dans une autre dimension. Le rapport, précisons-le, évoquait « un réseau bien huilé, où certains officiers ferment les yeux en échange de faveurs ou d’argent » et affirmait que « les trafics en prison ne sont possibles qu’avec la complicité interne ».

Face à l’ampleur du scandale, une enquête interne aurait été ouverte. Un autre informateur basé au département « General Duties » a également été interrogé sur la situation. Celui-ci, à travers un message écrit, a répondu ceci : « Gard kinn amenn sa portab-la, boug-la pey li. Enn portab de valer zame pou avoy a traver miray prizon. Inn vinn dan lame sa. »

Le commissaire des prisons p.i : « C’est confidentiel »

Sollicité pour une déclaration, le commissaire des prisons par intérim (p.i.) s’est montré peu loquace. « Je ne peux rien vous dire. C’est confidentiel », a-t-il déclaré, malgré notre insistance. Interrogé sur les informations en notre possession, il nous a renvoyé la balle : « Vous avez déjà vos informateurs, qui sont très fiables au sein des prisons. Veuillez confirmer l’information auprès de vos sources. » Le commissaire des prisons p.i. laisse toutefois entendre qu’une « enquête est en cours ». Sur quoi porte-t-elle ? Quel en est l’objectif ? Mystère. « Je ne peux rien vous dire. C’est confidentiel », répète-t-il, imperturbable.

 

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