Magazine

Journée mondiale de la musique: réinventer la roue

La musique locale a connu une évolution durant cette dernière décennie. L’émergence de jeunes talents donne une nouvelle dimension à notre patrimoine musical. En marge de la Journée mondiale de la musique, célébrée le mardi 21 juin, nous vous proposons un tour d’horizon des talents mauriciens et leur contribution à l’industrie.

The Prophecy: une fusion seggae, soul et dancehall

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19254","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-33096","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"360","alt":"The Prophecy"}}]]Il s’est créé une certaine notoriété en un an. Le groupe The Prophecy avec ses deux piliers, Murvin Clélie et Olivier Dauphine, a connu un succès fulgurant à travers son tube « Nou pou sirmonte » ou encore « Lamour complike », issu de son premier album « 21st Century ». Sa musique, une fusion entre le seggae, le soul et le dancehall, puise beaucoup du reggae, comme l’explique Murvin Clélie, chanteur et compositeur. « Je me suis inspiré de Bob Marley, mais aussi de Kaya. D’ailleurs, dans mon prochain album, vous retrouverez davantage cette influence seggae que je vais retravailler à ma façon, mais avec des couleurs jamaïquaines ». Musicalement, The Prophecy fait partie de ces jeunes talents qui ont su se forger un nom en très peu de temps. « Il suffit d’une chanson pour changer une vie. Et pourtant, de toutes les chansons, ce n’était pas celle là que j’aurais choisie, mais on ne peut jamais savoir ce qui peut devenir un tube ou pas. J’ai connu un grand changement dans ma vie et cet album m’a ouvert des portes », raconte Murvin Clélie. Il dit avoir souvent croisé de nombreux jeunes talents à Maurice, mais ils n’ont pas « la bonne mentalité ». « Ce n’est pas parce que je suis un artiste que je ne peux reconnaître le talent d’un autre. Par exemple, j’ai apprécié le dernier album d’Hans Nayna », souligne le chanteur du groupe. « Je reste convaincu que l’on peut aller encore plus loin dans la musique à Maurice ». Sa voix teintée de jazz et de soul s’adapte à la perfection aux rythmes jamaïcains dans son prochain album déjà en préparation. Talent à suivre…

Patyatann: une world-fusion mauricienne

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19253","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-33095","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Patyatann"}}]] Patyatann est un groupe avec un univers musical unique propre à lui. Style qu’on ne peut catégoriser. Il présente une fusion de sonorités africaines, occidentales et orientales. Ce groupe, formé en 2012, avait été retenu pour représenter Maurice au World Event Young Artists en Angleterre. Le nom du groupe a d’ailleurs été choisi pour résumer ce début de parcours atypique. Remarqué en Europe, sélectionné pour le ‘Iomma’ (Indian Ocean Music Market) et finaliste du Prix Musiques de l’Océan Indien en 2013 à La Réunion, Patyatann choisit ensuite de se consacrer à l’écriture et à l’enregistrement d’un premier album. La structure du groupe évolue : après Jason Lily, puis Neal Crétin, le percussionniste Ludovic Kathan rejoint Sarasvati Mallac, Anouchka Massoudy et Anthony Bouic en juin 2015. Les quatre voix sont guidées par une musique rythmée au son de la ravanne, du ukulélé et d’autres instruments traditionnels qu’ils transportent dans leur univers. « Les compositions de Patyatann puisent leurs origines des différents univers de ses quatre musiciens-interprètes. Ils racontent une île Maurice revisitée à travers des instruments traditionnels, comme le ‘bobre’, le ‘zez’ ou divers objets de percussion fabriqués par Ludovic. Sarasvati joue du ‘erhu’, un violon traditionnel chinois, au son duquel Anthony et Anouchka l’accompagnent à la guitare ou à la ravanne, en chantant en créole, en sanskrit, en anglais ou en français », souligne leur manager Delphine Berthommier. Un mélange de genres, de sons et de voix au sein de Patyatann qui crée une ‘world-fusion’ mauricienne, originale reflétant bien l’identité du groupe. Les quatre artistes finalisent actuellement leur premier album, dont la sortie est annoncée pour le début du mois d’août 2016.

Mulaëo: un nouveau souffle au sega

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19252","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-33094","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Mula\u00ebo"}}]] Un nom original, un groupe punchy et un groove qui ne passe pas inaperçu. Le groupe Mulaëo, composé de six membres, a su, à travers ce style original et différent, apporter un nouveau souffle à la musique locale. Les membres multi-instrumentalistes brassent les styles et les genres et ont su proposer un genre unique sur des textes engagés et entraînants. La formation musicale se compose du leader vocal et guitariste Steve Brunet, de Jonathan Joseph à la basse, Julio Mannoo au cajun et à la batterie, Roberto Pierre à la percussion, Bryan Armoogum au trombone et Joël Chengen à la trompette. Formé en 2006, Mulaëo a lancé son premier album « Voyage vers l’inconnu » en 2011. Le combo est de retour en force avec un nouvel album encore plus pétillant. S’inspirant des rythmes latino-cubains, Mulaëo a choisi de revisiter le sega de l’époque. « Nous nous sommes inspirés de chanteurs comme  Serge Lebrasse, Marclaine Antoine, pour recréer notre propre style », explique Jimmy Veerapin, responsable de communication du groupe. Leur nouvel album est une invitation au voyage sur un savant mélange de sega, de reggae et de musique du monde. « Nous voulons que notre patrimoine musical continue à vivre d’où l’utilisation aussi d’instruments traditionnels ». Cette ambition de faire perdurer la musique locale se retrouve  par exemple dans leur reprise de « La rivière Tanier » sur leur dernier album.

Yvette Dantier: sur des rythmes bossa nova

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19251","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-33093","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Yvette Dantier"}}]] À 23 ans, sa petite voix aux couleurs de la ‘bossa-nova’ brésilienne, vous l’avez entendue dans les chansons de Zulu. Yvette Dantier a débuté très jeune. « La musique a été présente dans ma vie. Je chantonnais à longueur de journée et à l’âge de huit ans, mes parents m’ont offerte ma première guitare ». Yvette remporte le concours « Timambo » à 12 ans et sa vie prendra une autre tournure. La « timambo » prend conscience de son talent et décide d’apprendre à jouer de la guitare pour pouvoir s’accompagner lors de spectacles.  « J’écrivais de petits textes et j’étais inspirée par les télé-novelas. C’est de cette façon que j’ai découvert des sonorités d’ailleurs ». Elle remporte le concours « Star 2012 » et lance sa chanson « Rev Ensanter » lors de sa participation pour le concours « Nou Pays Nou Lamisik ». « À la fois jazzy, bossa nova avec des influences latines et classiques, ma musique me décrit, elle est excentrique », explique la jeune chanteuse avec un style musical unique. « C’est surtout la musique latine qui berce mes compositions sur des paroles en français, en anglais mais aussi en créole parfois ». Yvette vit son rêve d’artiste et poste des vidéos de ses nouvelles compositions en ligne pour ses fans en attendant son album très bientôt.

Hans Nayna: toucher les sommets

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19250","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-33092","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"360","alt":"Hans Nayna"}}]]Chanteur prometteur, Hans Nayna s’est forgé une certaine notoriété au cours de ces trois dernières années. Il est la preuve que l’on peut réussir à Maurice en chantant autre chose que du traditionnel. Aujourd’hui, l’artiste parvient à ressembler de nombreux fans lors de ses concerts. « Je n’avais aucune notion de la musique lorsque j’ai attrapé ma première guitare. Adolescent, j’écoutais de la musique locale : Blakkayo, OSB, Cassiya… Mais le déclic s’est produit à l’âge de 16 ans en écoutant la chanson « Last Request » de Paolo Nutini », raconte l’artiste. Il explique qu’il s’est lancé à l’âge de 21 ans. « J’ai appris la guitare tout seul et mes premières compositions étaient en anglais ». Il se retrouve ‘lead vocal’ du groupe Five, mais très vite, c’est sa carrière solo qui prendra une autre tournure. Sa musique teintée de blues, de soul et de pop a séduit le cœur des mauriciens. « Ce qu’on retrouve dans ma musique, c’est une part de moi, c’est mon âme », d’où sa chanson « Mo lam ». Mais ce qui fait la particularité du chanteur, c’est son choix de chanter en anglais. « C’est un challenge pour moi, car à travers mes chansons, je veux porter Maurice vers l’international ». En début de 2016, Hans Nayna a lancé une opération de « crowd-funding » afin de financer la sortie de son album « Music for the soul ». Un album inspirant qui transporte dans l’univers du chanteur à la voix suave. « Mon album se vend bien. Il suffit de se fixer des objectifs et travailler sans relâche et surtout savoir saisir les opportunités. Je conseille aux jeunes artistes qui souhaitent percer de s’entourer de bonnes personnes pour réussir ».

Lespri Ravann: revaloriser le traditionnel

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"19249","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-33091","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"169","alt":"Lespri Ravann"}}]]Le sega typique a pris une nouvelle dimension depuis l’ascension du groupe de percussionnistes Lespri Ravann. Sa chanson « Madam Baya » transporte dans une époque lointaine et nostalgique qui réchauffe l’âme. Le sega typique reprend vie sur les sonorités multiples de Lespri Ravann. Le groupe se compose de Kurty Oclou, Kurwyn Castel, Samuel Dubois, Jeff Armand et Alain Castel. « Nous souhaitons redonner un nouveau souffle au patrimoine. En sus du sega traditionnel, nous nous inspirons beaucoup des rythmes afro-cubains et brésiliens », souligne Kurty Oclou. Les battements de leurs ravannes percent l’âme. Certains membres du groupe comptent plus de 10 ans d’expérience dans le domaine. Un atout qui contribue à distinguer le groupe du reste des artistes locaux. Outre la ravanne, on retrouve des sons de guitare, de basse, de djembe, de ‘doum doum’, de triangle et de maravanne dans les titres de leur album qui traitent des sujets de société. Lespri Ravann a réussi à faire voyager le sega en Égypte, à Mayotte… Il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le métissage musical de cette formation est l’exemple même que le sega ne se cantonne pas à un seul style.
Publicité
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !