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Interdiction du plastique à usage unique : incompréhension, polémique et frustrations

Le gouvernement dépense beaucoup d’argent en termes de traitement de déchets et de nettoyage des débris en plastique. Le gouvernement dépense beaucoup d’argent en termes de traitement de déchets et de nettoyage des débris en plastique.

La loi est la loi et elle devra être respectée. Une année après l’annonce de l’abolition du plastique à usage unique, certains opérateurs affirment ne pas être prêts. Ils sont habités par un sentiment d’incertitude et certains craignent pour leurs entreprises. Le 15 janvier, 10 produits fabriqués à base de plastique seront interdits par la loi. cependant, certains d’entre eux ont bénéficié d’une dérogation, mais les producteurs et les utilisateurs sont encore dans le flou.

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L’Environment Protection (Control of Single Use Plastic Products) Regulations 2020 interdit dix produits en plastique à usage unique à partir du 15 janvier 2021. Ce sont :

  • Couverts en plastique (fourchettes, cuillères, couteaux, chopsticks)
  • Assiettes jetables
  • Gobelets jetables
  • Bols jetables
  • Plateaux jetables
  • Pailles en plastique
  • Touillettes à boisson
  • Conteneurs (take-away)
  • Couvertures en plastique à usage unique
  • Récipients jetables

De plus, l’Environment Protection (Banning of Plastic Bags) Regulations 2020 entre en vigueur à partir du 1er mars 2021. Outre les sacs en plastique déjà interdits, le nouveau règlement interdit les sacs en rouleaux (roll-on), les sachets et sacs en plastique (pocket type) et les sacs en plastique transportés par des passagers à l’aéroport ou au port.

Cependant, pour les plateaux jetables, conteneurs et gobelets avec couverture utilisés uniquement pour l’emballage des produits frais et frigorifiés comme la viande, les fruits de mer et le poulet, entre autres, le ministère de l’Environnement a accordé un délai d’une année. Ils seront interdits à partir du 15 janvier 2022. D’ailleurs, cette mesure ne concerne que les produits fabriqués et emballés localement.
Polémique entre polystyrène et plastique

Cette mesure prête, cependant, à confusion parmi certains. Sakeeb Shamutally, porte-parole de l’association dit être ravi que le ministère de l’Environnement accepte d’accorder un délai d’une année aux fabricants de produits emballés de plastique ou qui utilisent des plateaux, bols ou gobelets comme emballage. Cependant, il dit ne pas comprendre le communiqué du ministère, émis le vendredi 8 janvier et stipulant que les take-away en polystyrène bénéficient aussi du moratoire jusqu’en janvier 2022. « Le communiqué parle de plastique et pas de polystyrène », affirme le producteur. Il explique que le combat pour un délai additionnel portait sur cette matière, car les machines des producteurs n’étaient pas adaptées et qu’il fallait un délai pour acquérir d’autres équipements.

Pour sa part, le directeur de l’Environnement, Shiv Sewbaduth est catégorique. « Pas de moratoire pour les take-aways en polystyrène (blanc), car c’est du plastique. » Il ajoute que cet objet est interdit, car c’est du plastique et que ce n’est pas biodégradable. Le directeur de l’Environnement affirme que le moratoire concerne des produits comme les plateaux, les bols et les gobelets utilisés par des entreprises locales pour empaqueter des aliments frais ou surgelés. Le but est de donner le temps à ces entreprises de trouver des alternatifs et non de les mettre en difficulté en cette période difficile.

Pour sa part, Sakeeb Shamutally affirme qu’il consultera les autres membres de l’association pour mieux comprendre ce communiqué. Il se dit convaincu que les producteurs trouveront un moyen de contourner le règlement et obtenir un moratoire. D’ailleurs, durant la réunion qui a eu lieu le jeudi 7 janvier entre des responsables du ministère et des membres de l’association, ces derniers ont fait part de leurs doléances. Ils ont également expliqué qu’il faudra du temps pour écouler le stock restant et changer les équipements. Ils attendent une réaction du ministère de l’Environnement.

Les frais seront passés aux consommateurs

C’est ce que prévoit l’économiste Takesh Lucko. Il affirme que c’est le prix à payer pour ne pas avoir adopté une culture de tri et de recyclage depuis longtemps. « Les producteurs passeront les frais additionnels aux consommateurs. Les matières biodégradables sont plus coûteuses à produire. »

L’économiste explique qu’il faudra s’adapter, car si le gouvernement a introduit cela, c’est pour aider le pays. Il fait remarquer que le gouvernement dépense beaucoup d’argent en termes de traitement de déchets et de nettoyage des débris en plastique. Pour lui, la question moratoire est questionnable, car l’annonce a été faite il y a presque une année et cela a donné amplement le temps aux producteurs de s’adapter. « Cependant, il faudra trouver une solution pour les produits importés comme les briques de boissons avec des pailles en plastique. Ces produits ne sont pas concernés par la loi, pour le moment et ceci pourrait donner une perception d’injustice envers les producteurs locaux », conclut l’économiste.

 

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