Le port de Maurice se classe 369e sur 405 ports mondiaux, perdant 39 places par rapport à l’année précédente. C’est ce qu’indique le « Container Port Performance Index de 2023 » de la Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence. En comparaison, les ports de l’océan Indien, comme Port Réunion (320e), Toamasina (300e) et Mayotte (307e), sont mieux classés.
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Le « container port » de Port-Louis se classe à la 369e place sur les 405 ports au monde. Cela représente un recul de 39 places par rapport à l’année dernière. Il figure donc parmi les derniers. C’est ce qu’indique le « Container Port Performance Index (CPPI) de 2023 : A comparable assessment of performance based on vessel time in port » préparé par la Banque mondiale avec un apport externe de S&P Global Market Intelligence.
L’index publié l’année dernière et couvrant l’année 2022 avait placé Port-Louis à la 330e place sur 347 ports dans le monde. Le 6 juin 2023, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, avait contesté certains points de ce rapport à l’Assemblée nationale, lors d’une Private Notice Question (PNQ) posée par le leader de l’opposition d’alors, Xavier-Luc Duval.
Dans la nouvelle édition de son index, la Banque mondiale confirme la mauvaise performance du port mauricien. À la décharge de Port-Louis, le nombre de ports examinés par la Banque mondiale pour cet index 2023 a fortement augmenté, passant de 344 à 405 ports. « Il y a 55 nouveaux entrants au CPPI 2023 et plusieurs mouvements significatifs depuis le CPPI 2022. Cent ports ont amélioré leur classement dans le CPPI 2023 par rapport au CPPI 2022, avec certains des plus grands mouvements améliorant leur classement de plus de 200 places », précise le rapport de 92 pages.
Les cinq ports les plus performants sont, dans l’ordre, Yangshan (Chine), Salalah (Oman), Cartagena (Colombie), Tanger-Mediterranean (Maroc) et Tanjung Pelepas (Malaisie). Les cinq derniers sont Tacoma (États-Unis), Cotonou (Bénin), Mersin (Turquie), Ngqura (Afrique du Sud) et Cape Town (Afrique du Sud) arrivant à la 405e place.
Dans l’océan Indien, Port Réunion se fixe à la 320e place et celui de Toamasina, à Madagascar, a la 300e place. Celui de Mayotte se trouve à la 307e place. Les trois sont donc devant Port-Louis, même s’ils ne sont pas non plus bien classés au niveau mondial. À titre indicatif, le premier classé dans le monde, Yangshan, a géré l’arrivée et débarquement de 3 509 navires en 2023, contre 464 pour Port-Louis.
Au niveau des ports se situant dans la région subsaharienne, Port-Louis se place à la 27e place sur 44 ports. Le port le plus performant de cette région est celui de Berbera (Somalie), suivi de Mogadiscio (Somalie) et de Conakry (Guinee). Le moins bon est logiquement Cape Town, car il est dernier au niveau mondial.
Dans leur avant-propos du rapport, Nicolas Peltier-Thiberge, Global Practice Director Transport de la Banque mondiale, et Jenny Paurys, Head of Global Intelligence & Analystics S&P Global Market Intelligence, avancent que les défis causés par la pandémie de COVID-19 et ses conséquences sur le secteur se sont encore atténués en 2023. « Les perturbations continues ou nouvelles, sous la forme de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des attaques contre les navires dans le golfe d’Aden et des restrictions de tirant d’eau sur le canal de Panama, ont toutes impacté le transport maritime de conteneurs. »
Ils ajoutent que l’excès de nouvelle capacité commandée par les lignes maritimes pendant la pandémie et la baisse de la demande ont entraîné une chute des taux de fret, après un effondrement initial, vers les normes pré-pandémiques sur la plupart des routes. Ils précisent que « ces changements impactent la performance et le classement des ports. Alors que certains problèmes sont exogènes ou systémiques, d’autres sont endogènes ou spécifiques à certains lieux, ce qui fait que les deux types de problèmes influencent la performance et le classement des ports individuels ».
Nicolas Peltier-Thiberge et Jenny Paurys font ressortir que l’un des « côtés positifs » de la pandémie a été une prise de conscience accrue et une attention particulière à la résilience et à l’efficacité des portes maritimes, où toute friction aura des impacts tangibles sur le choix des consommateurs, sur les prix et en fin de compte, sur le développement économique. « Cette attention est encore plus importante maintenant », disent-ils.
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