C'est une initiative écologique qu’une de nos compatriotes, Françoise Gachet, a mise sur pied pour aider à nettoyer le lagon de Pointe-d’Esny. Cette amoureuse de la nature et de la mer nous affirme ne pas pouvoir rester les bras croisés alors que les lagons du sud-est sont en danger avec la fuite d’huile du vraquier Wakashio à Pointe-d’Esny.
«Je fais cela pour aider l’ONG Eco-Sud, qui elle aussi qui met des plans de nettoyage sur pied », indique Françoise Gachet. Elle a ainsi lancé un appel aux coiffeurs et internautes, jeudi, sur le réseau social Facebook pour faire don des cheveux afin de pouvoir fabriquer plusieurs boudins de cheveux. Un appel qui n’est surtout pas passé inaperçu car depuis qu’elle a partagé son message sur Facebook, cette mère de famille n’a plus une seconde de répit.
« Je suis impressionnée par le nombre de personnes qui me contactent et qui veulent aider, mais c’est mieux de se diriger vers notre site web https://anangel.mu pour avoir plus de détails ou m’écrire uniquement sur WhatsApp », explique celle qui s’est embarquée dans une nouvelle aventure écologique.
Les cheveux et l’hydrocarbure
Françoise Gachet nous explique que les cheveux qui seront collectés peuvent ainsi devenir des matériaux de premier plan en matière de dépollution.
« De par sa constitution, les cheveux peuvent absorber de produits gras, comme les hydrocarbures », explique-t-elle pou justifier sa démarche de récupérer des cheveux.
Avec les cheveux récoltés, Françoise Gachet confectionnera des boudins de cheveux. Pour cela, il faut des cheveux et de la toile ou collant-bas.
« Il faudra mettre les cheveux dans les bas ou sac en toile en forme de saucisson, ensuite nous allons rattacher et placer dans l’eau afin de filtrer l’hydrocarbure de l’eau », précise-t-elle.
Selon elle, cette méthode est efficace et eco-friendly, car l’hydrocarbure sera absorbé dans les boudins de cheveux.
Ainsi, avec l’étendue des déversements d’huile dans les lagons du sud-est, il faudra faire beaucoup boudins pour pouvoir nettoyer le lagon comme il le faut.
Gonflée à bloc par les messages d’encouragement et des personnes qui proposent leur aide notamment des coiffeurs, entre autres, Françoise Gachet a mis en place un site Web https://anangel.mu et une application mobile pour regrouper tous ceux et celles qui veulent l’aider dans cette initiative.
« Ceux qui veulent donner un coup de main sont la bienvenue. Il faut juste s’enregistrer sur notre site et ils seront guidés sur l'aide qu'ils pourront apporter dans ce processus », affirme-t-elle.
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En ce moment, la matière première qu’a besoin Françoise Gachet est constituée principalement de cheveux et surtout de « pantyhose » c’est-à-dire des collants et des bas.
Dès qu’elle aura fait un bon nombre de boudins de cheveux, la jeune mère de famille qui habite à Tamarin, commencera l’exercice de dépollution à Pointe-d’Esny où la situation est jugée grave.
Pour la petite histoire...
L’initiative vient des États-Unis. Elle a été utilisée une première fois en 1978 après le naufrage de l'Amoco Cadiz dans les eaux françaises. Ce super tanker avait déversé sur les côtes bretonnes plus de 200,000 tonnes de pétrole. En France, l’association Coiffeurs Justes recycle les cheveux depuis 2015. Cette démarche écologiste est en train de se développer. Il y a déjà 1 600 coiffeurs partenaires en France qui utilisent les cheveux pour les recycler en dépolluants.
En 2010, l'association Matter of Trust reprend le procédé aux Etats-Unis pour tenter de réparer les dégâts causés par une marée noire.
L’organisation Matteroftrust.org récolte toujours des dons de cheveux du monde entier pour fabriquer des dépolluants contre l’hydrocarbure.
Sources : FranceInfo et Matteroftrust.org
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