Les parcs de loisirs proposant des activités diverses connaissent une affluence de visiteurs en cette période de l’année. Il n’est cependant pas rare que des accidents surviennent. Quelle sécurité pour les visiteurs dans ces parcs ? Reportage.
Des quads qui se renversent, des chutes lors de la pratique de la tyrolienne ou encore des blessures causées par des animaux sauvages... Des accidents surviennent parfois au sein des parcs de loisirs proposant des prestations touristiques, aussi appelées écotourisme. En période de fin d’année, de vacances scolaires et de haute saison touristique, ces parcs sont pris d’assaut à la fois par les touristes et les Mauriciens.
La sécurité au sein des parcs de loisirs est exercée de manière permanente. C’est ce qu’indique Daniel Saramandif, président de l’Association of Tourist Professionnals (ATP). Pour soutenir ses propos, il avance que la Tourism Authority, l’instance régulatrice responsable aussi de l’octroi des permis, veille au grain.
« De plus, il y a des protocoles en place, toujours de manière permanente, qui permettent au personnel de ces établissements de prendre les mesures qui s’imposent et d’avoir les bons gestes en cas de problème, notamment de blessures lors d’un accident », explique-t-il.
D’ailleurs, poursuit le président de l’ATP, tous les parcs d’attractions sont équipés de trousses de secours et ont un personnel qualifié pour dispenser les premiers soins en cas d’accident. « Ce personnel, dont des Health & Safety Officers, bénéficie aussi de formations régulières de mise à niveau. Les parcs de loisirs membres de l’ATP ont aussi, à leur disposition, des médecins de secours, qu’ils peuvent solliciter lorsqu’un accident survient », indique-t-il.
Vigilance accrue
Durant la haute saison, des dispositions additionnelles sont prises par ces parcs pour accentuer le niveau de sécurité. « Durant la haute saison, qui se traduit par une hausse dans le nombre de visiteurs, la direction des parcs exerce davantage de vigilance, surtout en ce qui concerne la sécurité des visiteurs. Un des moyens d’y parvenir, c’est d’augmenter le personnel, afin de pouvoir encadrer efficacement cette affluence de visiteurs », avance Daniel Samarandif.
Que se passe-t-il en cas d’accident ? Le président de l’ATP répond que la prise en charge du visiteur relève de la responsabilité de la direction du parc. « C’est à la direction du parc d’appeler les urgences ou de faire le nécessaire pour transporter le blessé vers un centre de santé », dit-il.
Il précise que les parcs de loisirs doivent être couverts par une police d’assurance. « Cette assurance prend en charge les cas de blessures survenus dans l’enceinte du parc », dit-il. Le président de l’ATP souligne toutefois que les visiteurs doivent aussi faire preuve de responsabilité.
« Si un visiteur se blesse à cause d’un équipement défaillant, par exemple, cela relève de la responsabilité de la direction du parc. Mais si un visiteur ne suit pas les consignes qui lui ont été données par les professionnels du parc, qu’il fait preuve de négligence et se blesse, l’établissement ne peut être tenu pour responsable », fait-il ressortir.
Toutefois, le président de l’ATP concède que certains parcs de loisirs prennent des risques en matière de sécurité. « D’autres, en revanche, disposent des moyens nécessaires pour pallier tout risque. L’idéal serait que tout le monde soit au même niveau, en ce qu’il s’agit des services offerts et de la sécurité. D’où la nécessité de se réunir autour d’une table afin de repenser tout cela », estime-t-il.
Qualité, service et sécurité
L’Association of Tourism Professionnals se penche actuellement sur un plan pour les parcs de loisirs. Celui-ci tiendra en compte la qualité, le service et la sécurité en ce qu’il s’agit des prestations offertes. Selon Daniel Saramandif, un comité technique a été mis sur pied pour dessiner les contours de ce plan. Une nécessité, selon notre interlocuteur, avec l’ouverture de plusieurs parcs de loisirs à travers le pays.
Autorisation nécessaire
Avant de proposer une activité, la direction d’un parc de loisirs doit obtenir une autorisation de la Tourism Authority, indique Daniel Saramandif, président de l’Association of Tourist Professionnals. « Il faut aussi s’assurer que tous les équipements nécessaires pour la pratique de cette activité soient fournis aux visiteurs et que ces équipements répondent à certaines normes », précise-t-il. En sus de la Tourism Authority, les compagnies d’assurances veilleraient aussi au grain, à en croire le président de l’ATP. « Celles-ci font des inspections, afin de s’assurer que toutes les dispositions nécessaires sont prises pour assurer la sécurité des visiteurs », dit-il.
Quelques cas…
En août dernier, Falaknaz Auliar, 24 ans, a fait une chute d’environ 15 mètres dans un ravin, alors qu’elle faisait une randonnée en quad avec des amis. Il a fallu l’intervention des pompiers et de la police pour secourir la jeune femme. Elle a eu plusieurs côtes fracturées et a été grièvement blessée à la colonne vertébrale.
En 2016, dans un domaine, un quad s’est renversé, faisant deux blessées, dont une qui a subi des blessures à la clavicule. Si une des blessées avait mis en cause l’engin, la direction du domaine avait déclaré que toutes les procédures avaient été respectées en ce qui concerne la sécurité.
En décembre 2017, une Mauricienne de 12 ans a fait une chute, alors qu’elle faisait de la tyrolienne à Rodrigues. Elle doit son salut aux harnais de sécurité qui l’ont empêchée de tomber. Elle a été transportée à l’hôpital de Crève-Cœur. Un responsable de la police du tourisme a alors évoqué une responsabilité partagée.
En août 2016, un autre accident survenu lors de la pratique de la tyrolienne et impliquant deux touristes a été rapporté. Les deux touristes ont dû subir des interventions chirurgicales. L’établissement avait même décidé de suspendre ses activités de tyrolienne temporairement.
Les inspections de la Tourism Authority
De janvier à ce jour, seize inspections ont été faites par la Tourism Authority (TA) dans les parcs de loisirs engagés dans l’écotourisme. Quatre contraventions ont été émises.
Ces établissements disposent d’un Tourist Enterprise Licence (TEL) délivré par l’autorité concernée. Pas moins de cinq critères sont considérés lors de l’octroi du permis.
Sécurité. Des mesures de sécurité doivent être en place pour garantir la sécurité des visiteurs dans le parc. Le titulaire de permis doit d’ailleurs soumettre un plan de sécurité, un plan d’urgence et des mesures d’atténuation.
Personnel. Pour chaque groupe de dix visiteurs, le parc de loisirs doit disposer d’un moniteur professionnel pour une activité et d’un guide. Des superviseurs formés et qualifiés doivent veiller sur les visiteurs à tout moment lors de leur visite dans le parc et doivent être capables de prendre les mesures qui s’imposent en cas de besoin.
Responsabilité. Aussi longtemps qu’un visiteur se trouve dans l’enceinte du parc, l’opérateur ou la direction du parc sera responsable du bien-être et de la sécurité de celui-ci, entre autres.
Consignes. Les visiteurs doivent être informés du type de circuit ou des difficultés qu’ils pourraient rencontrer. Des panneaux de signalisation doivent être en place au sein du parc, indiquant les obstacles, les passages dangereux, etc.
Assurances. Le parc doit être couvert par un Public Liability Insurance, qui couvre tous les visiteurs.
Au total, la Tourism Authority a effectué 4 821 inspections durant la période janvier 2018 à ce jour. 392 contraventions ont été émises. En 2017, il y a eu 575 contraventions et 4 691 inspections. Alors que de juillet à décembre 2016, la TA a effectué 4 306 inspections et émis 1 062 contraventions.
Année | Inspections | Contraventions |
Juillet-Déc. 2016 | 4 306 | 1 062 |
Jan.-Déc. 2017 | 4 691 | 575 |
Jan.-Déc. 2018 | 4 821 | 392 |
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