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Fermeture des frontières : l’avocat réclame des dommages Rs 20 M à l’État

Fezal Khan Boodhoo parle de « fautes lourdes » de l’État.

Bloqué quatre mois au Malaisie après un traitement médical, l’avocat du privé Fezal Khan Boodhoo réclame des dommages de Rs 20 millions à l’État. Il fait valoir que le Haut-commissariat de Maurice en Malaisie a failli à lui apporter de l’aide durant son périple. 

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Rs 20 302 553. C’est le montant que réclame l’avocat Fezal Khan Boodhoo à l’État. Cela dans une plainte déposée en Cour suprême.  Dans le document, l’homme de loi déclare qu’après la fermeture des frontières mauriciennes en raison de la pandémie de Covid-19, il a été livré à lui-même en terre étrangère avec peu de moyens. Il estime que le Premier ministre Pravind Jugnauth n’avait pas le droit d’interdire à ses citoyens de fouler le sol mauricien sans donner un préavis raisonnable. L’affaire sera appelée le 14 janvier 2021. Me Fezal Khan Boodhoo a retenu les services de Me Anil Gayan et l’avoué Feroza Maudarbocus Moolna. 

Dans sa plainte, l’avocat relate avoir quitté Maurice le 14 mars 2020 par le vol EK 702 pour Kuala Lumpur, via Dubaï. Son vol de retour à Maurice via Dubaï par le vol EK 343 était prévu pour le 22 mars 2020. Il précise s’être rendu à Kuala Lumpur pour des raisons médicales, suite à un rendez-vous pris à l’avance avec un hôpital de Selangor, en Malaisie. 

Or, dit-il, dans sa plainte, le 18 mars 2020, le Premier ministre Pravind Jugnauth a tenu une conférence de presse et a annoncé qu’il y avait trois cas confirmés de Covid-19 à Maurice et qu’il avait en conséquence décidé de fermer les frontières mauriciennes pendant deux semaines pour les citoyens et les étrangers indistinctement. Cela à partir de 10 heures le 19 mars 2020.

« Aucune base légale »

« Au moment des faits, le Premier ministre n’avait pas le pouvoir de fermer les frontières de Maurice à ses citoyens et il n’avait aucune base légale pour le faire », soutient l’intéressé dans sa plainte. Selon l’avocat plaignant, il y avait d’autres « options disponibles pour protéger la santé publique à Maurice, sans enfreindre les droits constitutionnels des citoyens mauriciens ».

Il ajoute, dans le document, avoir été pris de court par cette annonce. Donc, il n’a pas pu prendre ses dispositions pour rejoindre Maurice avant la fermeture des frontières. Et il s’est retrouvé bloqué en Malaisie. Son vol de retour de retour a été immédiatement annulé et il est resté ainsi bloqué contre son gré en Malaisie jusqu’à son retour à Maurice le 17 juillet 2020 par un vol de rapatriement.

Le plaignant affirme que le Premier ministre et d’autres ministres ont agi de manière discriminatoire en donnant aux passagers d’Europe un préavis d’au moins 48 heures avant d’imposer une interdiction de voyager à destination et en provenance d’Europe. Cependant, ils ont ignoré les citoyens mauriciens bloqués dans d’autres parties du monde, comme lui, en Malaisie.

De plus, dit-il, dans sa plainte, l’État a maintenu la fermeture des frontières, tout en permettant aux jets privés et aux non-citoyens d’atterrir à Maurice pendant une durée déraisonnable. Durant ses quatre mois en Malaisie, l’avocat avance avoir contacté à plusieurs reprises le haut-commissariat de Maurice en Malaisie pour toute information utile en vue d’un rapatriement immédiat, mais que « ledit haut-commissariat a failli à l’éclairer sur le sujet ». Il dit n’avoir reçu aucune assistance de cette instance. 

Il fait valoir que, durant ces quatre mois, son étude a été affectée et sa famille a été en proie à des difficultés. Il dit avoir encouru des dépenses supplémentaires de Rs 302 553. De plus, il dit avoir subi un traitement humiliant et dégradant, et que l’État a commis des « fautes lourdes » à son égard. Il dit avoir souffert des dommages moraux à hauteur de Rs 20 millions. D’où sa réclamation de Rs 20,3 millions à l’État.

 

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