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Espaces de coworking : introduction au mode de travail de demain

Espace bureau

Au départ, les espaces de travail partagé répondent à l’augmentation rapide du nombre de travailleurs indépendants. Ils regroupent un ensemble de travailleurs qui ont autant besoin d’un site de travail que d’un lieu d’échange, de ‘networking’, de coopération et de créativité. Zoom sur cette nouvelle forme de travail qui existe depuis peu à Maurice.

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Aartee Bungaroo : «C’est un espace de travail partagé»

« Travailler ensemble, mais pour soi. » C’est ainsi qu’Aartee Bungaroo, responsable de French Hub, décrit les espaces de coworking. Présent au centre commercial de Grand-Baie, French Hub est né en mai 2015. « Partis du constat qu’il existe à Maurice peu de lieux proposant des espaces professionnels prêts à l’emploi qui offrent une diversité de services haut de gamme, les fondateurs du French Hub ont créé un espace dédié aux entrepreneurs locaux et étrangers », explique la responsable du centre. C’est d’ailleurs, selon elle, tout ce qui fait le charme des espaces coworking.

« Ce concept est très intéressant, dans la mesure où il offre la possibilité aux gens de travailler individuellement au sein d’un espace collectif. C’est une solution qui permet de bénéficier d’un espace de travail à faible coût, tout en favorisant les échanges avec d’autres professionnels. C’est cela l’espace de travail partagé », souligne-t-elle. Les espaces de coworking offrent plusieurs avantages.

« Au French Hub par exemple nous proposons aux entrepreneurs un espace de bureau, un ‘work lounge’, une terrasse pour les événements ainsi qu’une salle de réunions en plus de la connexion Internet  par fibre optique. En sus de  ces offres très avantageuses pour quelqu’un qui démarre une entreprise, les espaces de coworking  permettent l’interaction entre professionnels », ajoute la jeune femme.

French Hub fait partie du groupe Go Business qui regroupe les sociétés Vanille Stratégie, 911 Invest et Lovely Maurice.

Ashwini de Ango Beverages : « Ce n’est pas évident de travailler chez soi »

Ashwini (qui a souhaité garder l’anonymat) représente la compagnie Ango Beverages, spécialisée dans la vente et le marketing. Elle fréquente les espaces de coworking du French Hub depuis un an. Pour elle, ce concept est parfait et permet de travailler dans un espace idéal. «  La création de ces espaces est une très bonne idée car nous n’avons pas toujours les moyens de louer un bureau. Travailler chez soi n’est pas idéal pour recevoir des clients ou pour être productif », explique Ashwini.

En effet, les différents espaces de coworking existant à Maurice offrent toute la latitude voulue aux occupants pour recevoir leurs clients. Ces derniers sont accueillis par une hôtesse, une secrétaire ou une réceptionniste. « Ce n’est pas évident d’être efficace lorsqu’on travaille à domicile car on se laisse distraire par beaucoup de choses. Dans les espaces de coworking du French Hub, nous ne sommes pas dérangés », commente Ashwini.

Elle estime que ce genre d’espace peut encourager les jeunes à lancer leur propre business. « Pour un jeune entrepreneur, c’est très encourageant puisque nous savons combien c’est difficile de lancer sa propre entreprise. Avec toutes les facilités qu’offrent les espaces de coworking, comme la connexion Internet, l’électricité plus le ménage qui est compris, pour un jeune, c’est une aubaine. Pour moi, ce sont vraiment des conditions idéales pour travailler », souligne-t-elle.

Un lieu de développement

Nos intervenants sont tous du même avis : ce sont les jeunes entrepreneurs qui affectionnent le plus les espaces de travail collaboratif.  Beaucoup d’entre eux choisissent ces sites de travail lorsqu’ils lancent leur entreprise avant de se tourner, le moment venu, vers des lieux plus exclusifs. Nos interlocuteurs rappellent aussi que les espaces bureaux traditionnels sont beaucoup plus chers que les espaces de coworking,  surtout en régions urbaines. Mais l’idée n’est pas de concurrencer les espaces bureaux classiques. Les postes dans les espaces de coworking sont limités à une seule personne, c’est-à-dire à l’entrepreneur lui-même. Chaque espace de travail collaboratif a ses propres tarifs qui peuvent être journaliers, mensuels ou annuels. Mais l’accès au bureau reste ouvert 24 / 7.

Le coworking dans le monde

Les espaces de coworking sont nés à San Francisco en 2005. Ces espaces de travail partagé, entre travail à domicile et travail en entreprise, se sont étendus rapidement aux États-Unis et sont  présents dans les grandes villes du pays.  Le coworking s’est fait une place dans la majorité des grandes capitales et des grands centres économiques occidentaux. À San Fransisco ou encore à Berlin, se  trouvent les plus grands espaces de coworking au monde. Certains sont capables d’accueillir plusieurs centaines de personnes. En Europe, le coworking, parfois soutenu par les pouvoirs publics, a explosé depuis 2010. C’est sur le Vieux Continent que l’on trouve aujourd’hui le plus grand nombre de lieux dédiés à ce nouveau mode de travail.

Marie-Noëlle Elissac Foy : « L’objectif est d’introduire un nouveau mode de travail à Maurice »

The Hive est parmi les pionniers de ce concept à Maurice. Ouvert à Saint-Pierre, il s’adresse aux personnes qui n’ont pas de bureaux et aux professionnels qui bougent beaucoup. C’est d’ailleurs pour cette raison que le nom : The Hive-Your 3rd Desk, a été choisi. Marie-Noëlle Elissac Foy, directrice de The Talent Factory Ltd, raconte les débuts de The Hive.

« C’est un projet développé par deux jeunes architectes : Nicolas Dalais et Sofyane Zouioueche. Nous avons voulu créer un ‘third desk’ qui intéresse d’abord ceux qui n’ont pas de bureaux, avec des forfaits raisonnables et une grande flexibilité. Nous croyons qu’aujourd’hui, chaque personne doit disposer d’un ‘third desk’. »

C’est pour cela que The Hive a créé cinq bureaux dans plusieurs endroits. « Nous accueillions une dizaine de membres pour le moment, nous n’en prendrons qu’un maximum de 30 par lieu. Nous mettons à la disposition des ‘freelancers’, des ‘startuppers’, des consultants et des entrepreneurs, un ‘lounge’ et un espace de travail partagé, deux salles pour les réunions et les conférences, une salle de lecture et une salle de ‘brainstorming’.

Nos membres y rencontrent d’autres entrepreneurs », ajoute Marie-Noëlle Elissac Foy. La directrice de The Talent Factory Ltd explique que l’approche de The Hive se veut différente. « Ce ne sont pas les murs qui comptent, mais la communauté que nous voulons créer. La dimension humaine du projet est essentielle. L’objectif est d’introduire un nouveau mode de travail à Maurice. »

Muriel Yvon : « Bien plus qu’un espace de travail, le coworking est une zone de réseautage »

Tout comme The Hive, The Ground Collaborative Space,   qui a ouvert ses portes à la mi-mars, vise  non seulement les start-up, les ‘freelancers’, mais aussi les créateurs d’entreprises et même quelques sociétés de plus grande taille. Muriel Yvon, Community and Office Manager de The Ground, décrit les  espaces de coworking comme un lieu de partage. « Les espaces de coworking sont bien plus qu’un espace de travail. C’est une zone de réseautage,  d’échange, d’ouverture et de collaboration.

Nous vivons dans un monde égocentrique et nous nous tournons de moins en moins vers les autres. Cette nouvelle façon de travailler permet ce côté humain que nous ne retrouvons presque plus dans le domaine du travail. » C’est dans un ancien entrepôt du groupe IBL à Cassis que The Ground a trouvé refuge. « 1 000 m2 ont été aménagés. Au total, The Ground peut accueillir environ 100 ‘coworkers’.

Un abonnement peut couvrir l’usage de l’espace pour une journée, dix jours ou un mois », précise la Community and Office Manager de The Ground. Pour elle, Il n’y a pas de doute, les espaces de travail collaboratif peuvent devenir le mode de travail de demain. « Ce cadre professionnel devrait continuer à se développer dans les années à venir. Car les jeunes entrepreneurs affectionnent particulièrement ce genre d’endroits pour travailler », avance-t-elle.

C’est d’ailleurs pour cette raison que The Ground envisage d’autres projets.  « Nous allons organiser des activités à l’intention de nos membres. Des soirées de réseautage ainsi que des événements. Nous pensons aussi créer un jardin bio pour les membres. » The Ground compte aussi proposer à ses locataires une cafétéria bio (qui sera également ouverte au public), ainsi que des cabines téléphoniques pour des appels confidentiels.

 

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