L’entrée en opération du métro sur la ligne Curepipe – Port-Louis a connu un engouement pour son début le lundi 10 octobre 2022. 20 000 passagers ont voyagé par le métro le premier jour. Mais certaines personnes continuent d’opter pour le trajet en bus. Le côté pratique, le coût et l’adaptation, entre autres, expliquent le choix de celles-ci. Reportage.
Il est 9 heures, le mardi 11 octobre 2022, soit le lendemain du lancement officiel de la phase 2C du métro. Elle relie Phoenix à Curepipe. À Curepipe, la gare fantôme interpelle. En effet, les passagers d’autobus sont rares.
Au loin, on aperçoit David. Cet habitant de Curepipe patiente pour le bus en direction de Port-Louis. Interrogé sur son choix, il explique qu’il préfère voyager par bus pour des raisons pratiques. « Je travaille à Ébène, l’itinéraire est encore un peu flou pour moi. Je ne suis pas sûr qu’il y ait une station de métro opérationnelle près de la région d’Ébène. En plus, je ne saurai pas où descendre, ou prendre un autre bus pour aller à mon travail sans perdre de temps. Du coup, je préfère m’en tenir à mon moyen de transport habituel », explique-t-il.
Même son de cloche pour Jean-Noel Tonta, 61 ans de Curepipe. Il n’a pas encore pris connaissance de l’itinéraire de la ligne Curepipe-Port-Louis. Il préfère donc opter pour l’autobus pour un voyage serein.
« À vrai dire, je ne maîtrise pas encore l’itinéraire du métro, car je n’ai jamais pris la ligne de Curepipe à Port-Louis. Donc, je préfère prendre le bus, afin de ne pas me perdre en chemin. »
Je suis une personne casanière qui restreint ses sorties à de courts trajets, avance Jaya Lutchmee, 73 ans, de Curepipe. Elle confie qu’elle préfère le voyage par bus parce que pour elle c’est plus accessible.
« Je sors uniquement pour faire de petites emplettes dans la ville. Le bus passe pratiquement devant mon domicile. De ce fait, le voyage en bus me semble plus pratique et moins coûteux surtout pour les trajets de courte durée », partage-t-elle.
Preity, mère de deux enfants, habite à Camp-Fouquereaux. Pour elle, le coût du trajet par autobus est plus abordable. « Pour accéder à la station de métro de Phoenix, nous devons prendre deux bus. Nous sommes à cinq personnes ; on ne peut pas se permettre le luxe de débourser Rs 500 pour le métro en sus du coût supplémentaire pour le bus. De ce fait, le choix du bus nous semble plus qu’évident ! »
Bryna Filibert, 30 ans, de Surinam, quant à elle, entreprend le trajet de son domicile à Curepipe en bus en jours de semaine. Elle attribue ce choix à une partie intégrante de son quotidien. « Pour moi, voyager en bus est une habitude. D’ailleurs, je ne compte pas changer avant de m’adapter au nouvel itinéraire du métro. Une fois que je me saurai familiariser, je prendrai le métro à la station de Curepipe pour aller au travail à Saint-Jean. »
Marie Janine, 64 ans, de Saint-Aubain, et Reaja, 14 ans, de Rivière-des-Anguilles, disent qu’elles n’ont pas le choix, car le métro ne dessert pas le sud. De ce fait, pour eux, la vie reste inchangée.
« J’ai ma Mecard, cependant je n’ai pas la possibilité de prendre le métro pour mes trajets quotidiens. Car nous n’avons pas accès au métro dans notre région. Le bus est mon seul moyen de déplacement », fait observer Marie Janine.
Idem pour Reaja, étudiante au collège Lorette de Curepipe. « Le voyage en bus est interminable. Mais on a l’habitude. Toutefois, il faut avouer qu’avec l’arrivée du métro à Curepipe, on est quelque peu envieux. On prend notre mal en patience dans l’attente de la concrétisation du projet de métro dans notre région », lâche-t-elle.
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