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Enquête sur l’affaire MIC : la nouvelle résidence de Padayachy visée par un ordre de saisie

La résidence de l’ancien ministre des Finances, située à Roches-Brunes, est estimée à plus de Rs 9 M.

La Financial Crimes Commission a obtenu un ordre de saisie d’une luxueuse résidence de Renganaden Padayachy, soupçonnée d’avoir été financée avec des fonds illicites liés au scandale de la Mauritius Investment Corporation. 

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La Financial Crimes Commission (FCC) entame un nouveau volet dans son enquête sur le scandale financier entourant la Mauritius Investment Corporation (MIC). Dans une décision judiciaire, un Attachment Order a été émis mercredi par un juge en chambre contre la résidence de l’ancien ministre des Finances, Renganaden Padayachy, située à Morcellement Mount Pleasant, Roches-Brunes. La propriété, fraîchement construite, est estimée à plus de Rs 9 millions.

Ce gel judiciaire interdit désormais toute opération de vente, de transfert ou de cession du bien, le tout dans l’optique de préserver un actif susceptible d’être confisqué en cas de condamnation. La FCC soupçonne en effet que cette maison a été financée à l’aide de fonds illicites provenant des opérations douteuses liées à la MIC. Selon les éléments soumis au juge par les enquêteurs, il existerait des raisons valables de croire que l’argent injecté dans la construction de cette maison, située dans un quartier huppé, provient directement d’une fraude impliquant des investissements publics.

L’ancien grand argentier, éclaboussé par deux enquêtes distinctes, avait été interpellé le 9 avril dernier dans l’affaire relative à l’acquisition par la MIC d’actions de la société East Coast Hotel Investment Ltd, une transaction évaluée à 48 millions d’euros. À peine sa liberté retrouvée, il avait été appréhendé, deux jours plus tard, à sa première résidence à Gris-Gris dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Menlo Park Limited, par des limiers de l’Anti-Money Laundering Unit du Central CID.

Ces deux affaires ont levé le voile sur des pratiques suspectes au sein de la MIC, structure censée soutenir les entreprises locales en difficulté pendant la pandémie. Au fil des investigations, plusieurs protagonistes ont été interrogés, dont l’ancien gouverneur de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam. Ce dernier aurait affirmé que Padayachy aurait exercé des pressions pour faire avancer certains dossiers de financement, notamment ceux concernant Menlo Park et East Coast Hotel.

La FCC a donc entamé cette procédure permise sous l’article 69 du Financial Crimes Commission Act 2023. L’objectif : geler les biens potentiellement liés à des activités criminelles pour éviter qu’ils ne soient dilapidés ou mis hors de portée de la justice.

Renganaden Padayachy demeure, pour l’instant, en liberté conditionnelle dans ces deux affaires. Cependant, l’étau semble se resserrer une nouvelle fois autour de lui, alors que la FCC continue d’éplucher les dossiers gérés par la Mauritius Investment Corporation.

Devant le tribunal de Port-Louis : Padayachy obtient une modification de ses conditions de liberté 

Inculpé sous deux accusations provisoires, notamment pour abus de fonction et pour entente délictueuse en vue de commettre une fraude, Renganaden Padayachy a comparu le mercredi 7 mai 2025 devant le tribunal de Port-Louis afin de solliciter une modification de certaines conditions de sa remise en liberté sous caution. Motif invoqué : un changement d’adresse. La magistrate Shaheen Inshirah Daureeawoo a accédé à sa demande.

Par l’entremise de son avocat, Me Raouf Gulbul, l’ancien ministre a informé la Cour qu’il réside désormais à Roches-Brunes, Beau-Bassin. En conséquence, il devra dorénavant se présenter quotidiennement au poste de police de Camp Levieux, entre 6 heures et 20 heures, en lieu et place de celui de Souillac.

Pour rappel, Renganaden Padayachy, 54 ans, a été arrêté en avril 2025 dans le cadre de deux enquêtes distinctes portant sur des faits présumés de fraude et de détournement de fonds. La première affaire concerne une fraude alléguée de Rs 300 millions au détriment de la Mauritius Investment Corporation (MIC). La seconde porte sur un versement irrégulier de Rs 45 millions effectué au profit de la société privée Menlo Park. Les faits se seraient déroulés en mai et août 2024, au siège de la MIC à Port-Louis.

Hormis le changement de poste de police, les autres conditions attachées à sa remise en liberté demeurent inchangées. Il doit résider à une adresse fixe, s’abstenir d’interférer avec les témoins — y compris via les réseaux sociaux — et rester joignable à tout moment sur son téléphone portable.

Il devra de nouveau se présenter devant le tribunal le 24 septembre 2025.

Pour bénéficier de sa liberté conditionnelle, il avait dû fournir deux cautions, respectivement de Rs 300 000 et Rs 250 000, par chèque, ainsi que signer deux engagements de dette de Rs 5 millions chacun.

 

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