
Alors que l’enquête de la Financial Crimes Commission sur le Reward Money prend de l’ampleur, un ancien haut gradé de la police, qui dirigeait plusieurs unités concernées, sort de son silence. Affirmant avoir respecté les procédures, il se dit serein face aux soupçons d’abus. Il se dit prêt à faire face à ce qu’il qualifie de vendetta politique.
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Ce qui n’était qu’un mécanisme discret de récompense policière est devenu le cœur d’un séisme institutionnel. À mesure que l’enquête de la Financial Crimes Commission (FCC) progresse, les fondations de plusieurs unités d’élite des Casernes centrales se fissurent. Le dispositif du Reward Money, conçu pour rémunérer les informateurs en échange de renseignements sensibles, est désormais accusé d’avoir servi de canal d’abus.
Après les trois premières arrestations dans cette affaire, d’autres noms circulent. Parmi : celui d’un ex-haut gradé de la police qui était responsable de plusieurs unités d’élite et ciblées par l’enquête de la FCC, lesquelles avaient été mises sur pied sous l’ère de l’ancien commissaire de police (CP) Anil Kumar Dip.
Face à la tempête, le haut gradé, qui a gravi les échelons sous l’ancien gouvernement, déclare : « Je suis très serein. » Il précise qu’il n’a rien à se reprocher. Il affirme avoir toujours suivi les procédures lorsqu’il était à la tête des trois unités phares des Casernes centrales ces dernières années.
À ses yeux, le fonctionnement du Reward Money était clair, balisé et conforme à la loi. « Tout a été fait dans la légalité et ‘on records’ », précise-t-il dans une déclaration accordée au Dimanche/L’Hebdo. Il se dit prêt à faire face à ce qu’il qualifie de vendetta politique.
L’ex-haut gradé détaille le processus : le Reward Money est débloqué uniquement après un enchaînement de validations strictes. Chaque opération repose sur un Informer Handler, chargé de vérifier les informations fournies, d’en évaluer la véracité, puis de rédiger un rapport. Celui-ci valide ou non le lancement de l’opération. L’Informer Handler fait des demandes officielles auprès de ses supérieurs. Il leur soumet les informations et les opérations sont menées.
Une fois l’opération réussie, l’officier produit un rapport démontrant que les renseignements obtenus sont bien pertinents. Ce n’est qu’après cette étape que les fonds peuvent être libérés. Les chèques sont émis au nom du policier responsable de l’informateur qui doit, à son tour, remettre l’argent à ce dernier. Le commissaire de police a le dernier mot pour approuver toute demande de Reward Money.
Le haut gradé insiste sur l’efficacité du système dans la lutte contre les grands trafics. « Gete komie gro sezi ladrog, komie sispe finn arete dan sa bann gran ‘case’ ladrog la », se défend-il, en réponse aux critiques visant ses collègues. Selon lui, les montants versés variaient selon les cas et suivaient un « Legal Rate » bien établi. Rien, dit-il, ne se faisait en dehors des procédures.
L’Assistant commissaire de police (ACP) et ancien patron de la Counter Terrorism Unit, Lilram Deal, a été le premier visé dans cette affaire. Arrêté dès le début des investigations, il a été remis en liberté sous caution après près d’un mois de détention. Il fait l’objet d’une inculpation provisoire de blanchiment d’argent.
Mercredi, l’Assistant surintendant de police (ASP) Faraaz Mooniaruth et le sergent Yeshdeo Seeboruth – deux officiers liés à la défunte Force Crime Intelligence Unit (FCIU) – ont été interpellés à leur tour par la FCC. Tous deux demeurent en détention. L’ASP Faraaz Mooniaruth a été provisoirement inculpé de « public official using office for gratification » et le sergent Yeshdeo Seeboruth de blanchiment d’argent.


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