En cas de la Covid-19 dans la fonction publique : nouveau protocole sanitaire pour maintenir les activités 

• Le PIB par jour ouvrable par heure s’élève à Rs 211 millions 

La fonction publique dispose d’un nouveau protocole sanitaire dont le but est de poursuivre les activités économiques en cas d’infection à la Covid-19. Selon les économistes, le confinement devrait être le dernier recours, d’autant plus que l’économie a été lourdement affectée par la pandémie et ses répercussions. 

Après les deux confinements subis par l’économie mauricienne, le pays ne peut se permettre de stopper à nouveau ses activités. Selon Strategic Insight, le Produit Intérieur Brut (PIB) par jour ouvrable par heure était estimé à Rs 211 millions en 2020. Toute interruption des activités économiques pourrait ainsi coûter cher. 

Zayd Soobedar, Managing Director de Strategic Insight, explique qu’à l’étranger les activités se poursuivent par l’entremise du télétravail par exemple. « La reprise du tourisme à Maurice est encore floue et le risque de nouveau variant pourrait surgir avec la réouverture de nos frontières prévue en octobre prochain. La fébrilité des PME rend la continuité des activités économiques indispensables », affirme Zayd Soobedar. 

C’est en vue de circonscrire les perturbations économiques qu’une circulaire concernant les nouvelles mesures a été envoyée en début de semaine aux chefs de département des différents ministères. Le nouveau protocole définit notamment la marche à suivre en cas de contamination parmi les fonctionnaires ou encore le processus de désinfection. 

De l’avis de l’économiste Pierre Dinan, la pandémie fait partie de notre quotidien. « Nous devons nous habituer à vivre avec l’ennemi tout en prenant les précautions nécessaires. Le confinement devrait être une solution de dernier recours, car l’absence d’échanges entre individus qui créent l’activité économique entrave à la richesse », soutient Pierre Dinan. 

Mise en pratique difficile

Cependant, concilier théorie et pratique quant au nouveau protocole dans la fonction publique serait un casse-tête chinois. En effet, Radhakrishna Sadien, président de la State Employees’ Federation, fait ressortir la difficulté à laquelle font face certains ministères pour faire respecter la distanciation sociale. « Comment vont-ils faire pour s’auto-isoler dans les bureaux qui n’ont pas d’espace approprié pour le mettre en pratique  Certains bureaux ne sont pas bien équipés, ne disposant même pas d’appareil de mesure de température », soutient Radhakrishna Sadien.  
Ainsi, le président de la State Employees’ Federation concède que la circulaire est contraignante. Déplorant l’absence de discussions avant la publication des nouveaux protocoles pour la fonction publique, Radhakrishna Sadien souligne que la santé des employés semble être relayée au second rang.

Quelques points clés du document

• Tout visiteur affichant une température de 37,8 degrés Celsius (°C) ou plus ne devrait pas être autorisé à accéder aux lieux de travail. 
• Tous les fonctionnaires travaillant dans la zone infectée mais qui n’ont pas été en contact étroit avec le cas suspect doivent autant que possible être relocalisés et continuer à travailler. 
• Avant le nettoyage et la désinfection, l’espace/la zone de travail immédiat doit être fermé pendant deux heures.
• Le nettoyage et la désinfection ne sont pas requis pour la zone si la personne diagnostiquée avec la Covid-19 n’était pas physiquement présente sur le lieu de travail au cours des dernières 24 heures.
• Le nettoyage et la désinfection doivent, dans la mesure du possible, être effectués après les heures de bureau pour éviter toute interruption du service et des activités des autres divisions/sections/unités. 

Quid d’une circulaire similaire dans le secteur privé ?

Les mesures prises jusqu’ici au sein des entreprises du privé visent à maintenir les activités en cas de contamination. Zayd Soobedar soutient que des ‘guidelines’ sont déjà en place, ce qui permet aux entreprises d’effectuer des rotations et d’alterner entre télétravail et présentiel. Il serait cependant difficile de venir de l’avant avec les mêmes protocoles dans le secteur privé que ceux de la fonction publique. Pour cause, Pradeep Dursun, COO de Business Mauritius, explique que la nature des activités est diverse.  

« L’actuel protocole consiste à informer les autorités lorsqu’un employé a contracté le virus. Les dispositions ont été prises pour limiter la transmission au sein des entreprises. Les nouveaux protocoles pour la fonction publique ne sont pas applicables dans le privé, car la nature des activités est très disparate », indique Pradeep Dursun.  Là encore, Radhakrishna Sadien soulève l’importance du dialogue avec les syndicalistes de chaque secteur d’activité avant une éventuelle décision de proposer de nouveaux protocoles pour le secteur privé.