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En cas de catastrophe naturelle : tout savoir sur les «emergency shelters»

shelter Les victimes des inondations du 17 février au centre de Riche-Terre.
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Les inondations font de plus en plus peur. Nombreuses sont les familles vivant dans les endroits à haut risque qui préfèrent s’abriter dans des centres de refuge de leur localité. Comment fonctionnent ces abris d’urgence ?

Communément appelé centre de refuge, emergency shelter est le terme le plus approprié pour ce type d’abri, fait ressortir une source du National Disaster Risk Reduction and Management Centre (NDRRMC). Ce dernier précise que l’objectif du emergency shelter est de protéger les gens en cas de catastrophe naturelle. « Ce ne sont pas à proprement parler des centres de refuge mais des bâtiments qui appartiennent à différents ministères, mairies ou conseils de district et qui servent à différentes activités. C’est en fonction des circonstances que ces bâtiments sont temporairement transformés en abris  », explique notre source.

Quels sont les critères d’admission ? 

Un officier du ministère de la Sécurité sociale explique que n’importe quel citoyen qui se sent en danger là où il habite, alors qu’il y a un avertissement de cyclone de classe III ou de pluies torrentielles, peut se rendre dans le shelter le plus proche de sa résidence. Au préalable, il doit passer par le poste de police de sa localité. Il se rendra ensuite au shelter accompagné par des policiers.

Qui prend la décision d’ouvrir les Abris ?

Les autorités concernées. Mais la décision d’ouvrir les abris est prise dès que l’alerte passe au niveau III ou que la station météorologique émet un avis de pluies torrentielles. Un préposé sera déjà sur place pour y donner accès.

Qu’en est-il de l’aide sociale ?

Il y a une procédure à suivre pour obtenir une aide sociale à laquelle a droit un sinistré quand sa maison a été inondée et que ses denrées de base ont été abîmées. La personne se rend au poste de police de sa localité pour rapporter le problème. La police fait un état des lieux et émet un rapport. Munie du rapport, la personne se rend à la Sécurité sociale qui met le mécanisme en place pour que le sinistré reçoive une aide sociale qui est de Rs  180. Pas plus de trois jours, si c’est le cas de pluies torrentielles et même s’il continue de pleuvoir. Dans le cas d’un cyclone, l’aide sociale peut aller au-delà de trois jours. 

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Les réfugiés doivent quitter les lieux après l’alerte.

Combien de jours le sinistré peut-il rester dans l’abri ?

En principe, les sinistrés doivent quitter l’abri dès que l’avertissement de cyclone ou de pluies torrentielles est enlevé. Par exemple, les 19 personnes, parmi lesquelles 8 enfants, qui avaient cherché refuge au Centre social de Sainte-Croix, le dimanche 17 février, ont dû quitter les lieux le lendemain vers 16 heures. Toutefois, même si le soleil brillait, l’avis de pluies torrentielles n’avait pas encore été enlevé. 

En revanche, le mardi 19 février, 229 personnes occupaient toujours le Centre communautaire de Riche-Terre, dont 66 enfants, alors que l’avis de pluies torrentielles avait été enlevé la veille à 19 heures. Ces personnes ne voulaient pas partir parce que leurs matelas étaient trempés et que le sol de leur maison était jonché de boue. 

Selon le protocole, les sinistrés doivent partir dès que l’avis a été enlevé. « Mais, certains ne veulent pas partir », reconnaît un officier. Les députés Vikash Oree, de la majorité et Aurore Perraud, de l’opposition, ont visité les shelters de Port-Louis. Mardi, ils étaient à Riche-Terre. C’est la député du PMSD qui a fait une demande auprès des autorités afin que les sinistrés restent un jour de plus dans l’abri.

Qu’est-ce qui est servi dans les ABRIS ?

Depuis l’évènement de janvier 2018, les autorités ont procédé à une mise à jour du protocole afin d’apporter un aspect plus humain à ce qui est offert comme repas. Désormais les sinistrés ont des pains fourrés au moins deux fois par jour. Cependant, la distribution de vivres ne serait pas la même partout. Par exemple, au Centre communautaire de Riche-Terre, pour le petit déjeuner du mardi 19 février, les sinistrés ont eu droit à du pain, du beurre, du fromage et de l’eau. Pour le déjeuner, des pains fourrés étaient prévus. Samedi et dimanche, tout était organisé afin que tous les sinistrés aient un repas. 

Par ailleurs, le cas était différent dans un autre centre de la capitale. Dans l’après-midi, quelqu’un n’a apporté que des boissons gazeuses et des biscuits. Le lendemain matin, les sinistrés n’ont rien eu. Idem dans la journée. Ce n’est que vers 14 heures qu’on leur a servi un pain aux œufs.

De Combien d’abris dispose-t-on à travers l’île ?

On compte 172 emergency shelters à travers le pays. Valeur du jour, 314 personnes sont officiellement enregistrées comme réfugiés. Petite anecdote : le centre communautaire qui sert d’abri aux sinistrés de Riche-Terre a été lui aussi inondé, dimanche. L’eau est montée à plus de 50 cm. Le lendemain, lundi, le personnel et les sinistrés ont enlevé toute la boue et l’eau.

Qu’est-ce qui est prévu pour améliorer la situation des sinistrés ?

Il faudrait élargir les canaux ou les rivières, par exemple, mais aussi augmenter leur profondeur. À Riche-Terre, tous les sinistrés du centre communautaire sont unanimes à dire que leur problème est dû à un canal qui n’a pas été proprement développé et maintenu depuis au moins 2013. Pire, le canal, large à un endroit, a été rétréci plus loin par une entreprise qui s’y est installée. Et le mur construit par cette entreprise a dévié le cours d’eau vers des maisons, provoquant ainsi l’inondation de ces maisons. Le député Vikash Oree en est pleinement conscient. Pris à partie par les habitants, il a promis aux réfugiés que le nécessaire serait fait dès le 20 février. Il a même annoncé que les constructions faites tout près du canal pourraient être démolies si besoin est.

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Le PPS Oree et la député PMSD Aurore Perraud au centre de Riche-Terre.

 

  • LDMG

 

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