L’émigration est un phénomène qui attire de plus en plus des jeunes gradués et professionnels à Maurice comme à l’étranger. Cet exode des cerveaux et des compétences résulte à un manque de main-d’œuvre. Toutefois, les jeunes sont, eux, animés par le désir d’explorer de nouveaux horizons.
Cela fait plusieurs années maintenant que l’immigration moderne attire les jeunes qui ont terminé leurs études ainsi que les jeunes professionnels en quête d'une meilleure qualité de vie, d'un salaire plus que décent et d'opportunités. Ce phénomène est devenu une réalité mondiale, où les frontières s'estompent, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives et à des horizons prometteurs. Maurice n’échappe pas à la règle. Toutefois, le défi est réel pour le pays qui se voit confronté à un manque de main-d’œuvre en sus du vieillissement de la population.
Karina Bhoobun, âgée de 29 ans, est une ancienne journaliste et présentatrice de Radio Plus. Installée à Montréal, Québec, elle travaille comme investigatrice en fraude à la Banque Royale du Canada. Célibataire, elle dit avoir toujours été une « visionnaire » et a senti qu'elle ne pouvait pas évoluer davantage à Maurice, en particulier en raison de la situation politique.
« En 2019, j’ai pris la décision de quitter Maurice pour m’installer au Canada. J’ai obtenu ma résidence permanente de manière indépendante, sans être sponsorisée par un conjoint ou toute autre personne. Étant qualifiée, j’ai satisfait à une liste sélective de critères. J’ai toutefois attendu patiemment d’avoir le précieux sésame plutôt que de partir avec un permis de travail ou d’étudiant », raconte-t-elle.
La jeune femme concède que le processus d'immigration en solitaire n'est pas sans difficultés, mais Karina Bhoobun estime que cela l'a aidée à sortir de sa zone de confort et à mûrir. « J’aime beaucoup mon île Maurice, mais pas ceux qui l’administrent. Les salaires sont aussi dérisoires et les patrons n’accordent pas souvent des hausses salariales. Les opportunités professionnelles et les salaires à l'heure au Canada offrent un tout autre environnement de travail, avec une évolution rapide basée sur le mérite, l'expérience et l'éducation », précise-t-elle.
Karina Bhoobun souligne également que les opportunités d'éducation, telles que les bourses, sont accessibles en Amérique du Nord grâce à différentes organisations partenaires du gouvernement fédéral du Canada ou du Québec. « Le mindset en Amérique du Nord est différent, offrant la possibilité de changer de carrière à tout âge et de contribuer au développement de la société », indique l’intervenante.
Cependant, elle ne renie pas son pays d'origine et envisage un éventuel retour à Maurice, surtout si un gouvernement plus « altruiste » prend le pouvoir. « Je ressens du dépit face aux fléaux qui touchent mon pays, comme la drogue et les inégalités sociales croissantes. Je constate une division persistante entre les habitants basée sur leur appartenance religieuse. Le taux de chômage parmi les diplômés est un autre sujet de préoccupation », se désole-t-elle.
Bien qu'elle ait noté certaines améliorations en termes d'infrastructures lors de ses vacances à Maurice en 2022, elle estime que le sort des Mauriciens eux-mêmes doit être pris en compte et amélioré. « Je me sens révoltée à l'idée que les voix critiques sont réprimées. Le pays est mal gouverné. Maurice va de mal en pis », s’indigne la jeune femme.
Karina Bhoobun admet que l'herbe n'est pas plus verte ailleurs, car le Canada a également ses propres défis, comme le coût élevé du logement et de la vie. Elle souligne que les Canadiens paient beaucoup de taxes et travaillent dur pour réussir. Malgré tout, elle est fière d'avoir pu vivre dans deux pays différents et apprécie les opportunités qui lui ont été offertes au Canada. « Les Mauriciens ont une chance grâce à leur bilinguisme et à leur forte éthique de travail, ce qui leur permet de s'intégrer positivement dans leur nouvelle patrie », dit-elle.
« Tout recommencer »
Nazeem Junggee, âgé de 38 ans, travaille pour une entreprise d'impression à Vancouver. Il s’est envolé pour le Canada avec sa famille depuis quatre mois. Depuis 2010, il s’est tourné vers l’entreprenariat. Il était propriétaire d'une compagnie d'impression numérique grand format à Maurice. Il est père de deux filles, âgées de 10 et 2 ans. « Le coût de la vie à Maurice est vraiment élevé et je ne pense pas pouvoir économiser suffisamment pour ma retraite et pour soutenir mes deux enfants s'ils veulent étudier à l'étranger ou même dans une université privée à Maurice. Ni ma femme ni moi n'avons hérité de biens ou de richesses de nos parents. Nous avons souscrit un prêt-logement de 25 ans et avons tout recommencé. Mais lorsque j'ai commencé à planifier les 10-20 prochaines années, j'ai vu qu'il serait vraiment difficile d'assurer l'éducation de nos enfants. Je ne dis pas que la vie est plus facile au Canada, mais si je dois lutter, je préfère le faire dans un pays avec de meilleures chances de succès, une meilleure qualité de vie, une méritocratie et sans avoir peur des pratiques politiques malsaines », dit-il.
En lisant les nouvelles locales, il se dit que migrer a été la meilleure décision pour sa famille. « Ma famille me manque et c'est assez triste que mes enfants ne grandissent pas avec leurs grands-parents, Dadi, Nani, etc. Mais je préfère que les grands-parents viennent nous rendre visite plutôt que de revenir à l'île Maurice. Je n'ai aucune intention de revenir. Avec les compétences que nous avons, nous pouvons facilement gagner notre vie ici et offrir un avenir bien meilleur à nos deux filles », estime Nazeem Junggee.
Une autre raison importante pour laquelle il a eu assez de Maurice est lorsqu’il a rejoint le parti extraparlementaire « En Avant Moris ». « J'ai subi des représailles du gouvernement. Mon entreprise a été prise pour cible, j'ai perdu de nombreux contrats des ministères. Je subissais des bullying de certaines autorités. J'ai réalisé que je prenais trop de risques pour ma famille. C'était effrayant et cela n'en valait pas la peine. L'entreprise était notre seule source de revenus, alors je ne pouvais pas prendre plus de risques », dit-il, amer.
Meilleur Salaire
Hensley Bignoux, âgé de 45 ans, travaille à Doha, au Qatar. Cet ingénieur aéronautique agréé a travaillé pour Air Mauritius pendant 19 ans. Cependant, en février 2017, il a décidé de partir pour chercher de meilleures opportunités professionnelles.
« Mon choix de quitter Air Mauritius était principalement motivé par un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail. Même en travaillant dur et avec l'aide du salaire de mon épouse, on avait du mal à payer les factures, en tant que parents de quatre enfants », soutient-il.
Bien qu'il soit reconnaissant à Air Mauritius pour la formation qui a façonné sa carrière, il a ressenti le besoin d'utiliser ses compétences et son expertise pour une autre entreprise. Hensley Bignoux est conscient que de nombreux ingénieurs comme lui, formés par Air Mauritius, ont également choisi de servir d'autres compagnies aériennes à travers le monde. « Cela a été une opportunité financière considérable et mon emploi actuel me permet de voyager fréquemment autour du monde », évoque-t-il.
Toutefois, il ressent la nostalgie pour son pays natal. « Je suis comblé professionnellement, mais rien ne peut remplacer le sentiment d'être chez soi. Home is Home », lance l’intervenant qui ne compte pas pour autant abandonner sa carrière au Qatar pour rentrer au bercail.
Shameem Jaumdally, âgé de 39 ans, est chercheur principal en Médecine respiratoire, basé à Cape Town depuis maintenant 20 ans. Son parcours à l'étranger a commencé lorsqu'il a entrepris des études menant à un doctorat en virologie médicale. À l'époque, le VIH/SIDA était un grave problème qui l'a convaincu que cette filière était la meilleure pour lui.
Cependant, Shameem Jaumdally a rencontré des défis en cherchant des programmes adaptés et spécialisés dans son domaine d'études à Maurice. « Le pays n'accordait pas et n'accorde toujours pas une grande importance à la formation pour la recherche. C’est cela qui m’a poussé à rechercher des opportunités à l'étranger où ma carrière serait davantage valorisée », dit le virologue.
Opportunités
Ce qui a été le cas dans son pays d’accueil. « Les opportunités de recherche dans de grands instituts étaient bien plus fréquentes, et une certaine méritocratie prévalait, ce qui n'était pas toujours le cas à Maurice », dit-il. Cependant, il a également réalisé que sa filière d'étude et de formation était essentielle pour le pays où il se trouvait, mais peut-être moins dans d'autres pays.
Malgré les avantages professionnels, Shameem Jaumdally ressent le déchirement de la distance avec sa famille à Maurice. « Je valorise les bénéfices que j’ai obtenus à Maurice, comme une éducation gratuite de qualité, qu'on ne retrouve pas partout ailleurs », renchérit-il.
Pour lui, peu importe le nombre d'années passées loin de Maurice, il estime qu'il peut toujours contribuer d'une manière ou d'une autre à l’avancement de son pays. « Mon souhait le plus cher est que le(s) gouvernement(s) mauricien(s) offrent davantage d'opportunités aux citoyens établis à l'étranger pour apporter leur contribution à leur mère patrie, malgré le temps et la distance qui les séparent », espère Shameem Jaumdally.
Club très exclusif
Soraya Bruton, 34 ans, est vice-présidente du département d'Audit interne pour une banque d'investissement française à Londres. Elle a quitté Maurice en 2014 pour diverses raisons. « L'une des principales étant mon désir de me spécialiser dans le secteur du Investment Banking. Je voulais avoir une expérience de première main en travaillant sur des produits bancaires complexes comme les opérations sur les marchés de taux d'intérêt fixes et les opérations sur les marchés des devises, ainsi que d'autres activités liées au secteur. À l'époque, l'industrie bancaire à Maurice donnait l'impression d'être un club très exclusif. Je souhaitais aussi travailler avec des personnes aux compétences diverses qui considéraient réellement la diversité comme une force et non comme une faiblesse », dit-elle.
Elle a également voulu s’installer dans un pays où le statu quo est constamment remis en question pour améliorer les questions politiques, sociales et de sécurité. « À ce moment-là, je n'étais pas convaincue de la direction que prenait Maurice. La ligne de progression pour bénéficier économiquement et évoluer tout en restant à Maurice me semblait floue. En tant que femme, je voulais vivre dans un pays où même s'il fait noir, je peux me sentir en sécurité en rentrant chez moi, sans avoir à subir des comportements antisociaux comme les sifflements, les coups de klaxon ou les injures, etc. », dit-elle.
Soraya Bruton poursuit qu’étant passionnée de voyages, elle voulait avoir l'opportunité d'explorer. De Londres, il est facile d'obtenir des vols directs vers presque n'importe quelle destination.
Les pays les plus prisés selon Ravish Pothegadoo
- Le Canada offre un bon environnement en termes d’éducation, de logement, de sécurité personnelle et d’état de santé. On peut demander la citoyenneté canadienne et vivre, travailler et étudier n’importe où. On a accès aux soins de santé et aux mêmes avantages sociaux dont bénéficient les Canadiens.
- L’Australie se classe parmi les premiers pays de l’indice de développement humain des Nations Unies, avec une économie florissante. Il y a un besoin constant de personnes spécialisées et qualifiées avec des nombreuses options de visa, reconnaissance des diplômes d'études et prestations de retraite entres autres Il propose un environnement sécurisé. Le pays a l’un des taux de criminalité les plus bas et une force de police
- efficace.
- L'Europe : La France, l'Angleterre, la Belgique, la Suisse, l'Allemagne
L'Angleterre et la France restent les plus prisés car souvent le Mauricien a déjà de la famille ou des amis déjà établis dans ces pays
L’Allemagne possède l’un des systèmes d’immigration les mieux organisés et les plus rapides au monde. Les experts en ingénierie, en technologie et en fabrication ont un vaste marché du travail avec des nombreux avantages, notamment l’éducation et les soins de santé et gratuits.
Et à présent : les Émirats arabes unis
Secteurs concernés
- Hôtellerie et tourisme
- Food & Beverages
- Santé : nursing etc.
- Technologies de l’information et de la communication
- Finances
Pourquoi les jeunes veulent quitter le pays ?
Les raisons qui incitent les jeunes à quitter le pays et à émigrer sont diverses. Selon Ravish Pothegadoo, fondateur et directeur de Talent On Tap, le chômage, le sous-emploi, les bas salaires et la pauvreté des familles sont les principaux facteurs qui poussent les jeunes à chercher de meilleures perspectives socioéconomiques dans d'autres pays.
« Les postes dans les pays d'Europe, ou ailleurs, sont régularisés par un salaire minimum assez décent pour leur permettre de vivre de manière similaire aux résidents locaux, et offrent une meilleure qualité de vie et une meilleure qualité des aliments », affirme-t-il.
Il revient aussi sur le coût relatif des produits qui est également un élément à prendre en compte. « Par exemple, une BMW qui peut coûter Rs 400 000 à Maurice peut coûter 2 500 euros en Europe », met-il l’accent.
Autre motivation importante : la recherche d'une meilleure éducation, d'un style de vie différent et d'une culture enrichissante pour leurs enfants.
« Certaines familles constatent qu'il n'y a pas de retour sur investissement après avoir dépensé des millions pour l'éducation tertiaire de leurs enfants en Europe ou ailleurs. Lorsque ces jeunes reviennent à Maurice pour travailler, ils sont confrontés à des salaires relativement bas, comme par exemple Rs 20 000 », ajoute Ravish Pothegadoo.
Le salaire, un élément décisif
Selon l'économiste Takesh Luckho, l'exode des cerveaux demeure un sérieux problème pour Maurice, en particulier dans des secteurs techniques comme l'ICT (technologies de l'information et de la communication) et les finances. Dès la fin de leurs études secondaires ou supérieures, de nombreux jeunes souhaitent quitter le pays, persuadés que l'herbe est plus verte ailleurs. « Le facteur le plus déterminant pour inciter les gens à émigrer est le salaire, qui est plus élevé qu'à Maurice. Les jeunes diplômés veulent commencer leur carrière avec une rémunération attrayante », affirme l’intervenant.
Takesh Luckho souligne que les jeunes peuvent débuter avec un salaire de Rs 20 000, que ce soit dans le secteur public ou privé. « Il y a plus d'opportunités d'évolution dans le secteur privé. En optant pour l'immigration, ils peuvent toucher entre 1 600 et 2 000 euros (entre Rs 70 000 et Rs 100 000). Cela attire les jeunes professionnels. Cependant, le coût de la vie, du logement et autres est plus élevé », précise l'économiste.
Selon Takesh Luckho, la perception qu'il n'y a pas de méritocratie à Maurice décourage également les jeunes de rester au pays. « On a l'impression qu'il n'est pas facile de trouver un emploi ou d'obtenir une promotion dans le secteur public sans avoir un backing politique. Pour remédier à cette situation, une refonte du système éducatif est nécessaire », estime-t-il, ajoutant que les régulateurs ont un rôle important à jouer pour « briser cette perception » et instaurer la confiance afin que les jeunes aient envie de rester à Maurice.
Il souligne que Maurice est sorti d'un système élitiste et a donné l'opportunité à tous de poursuivre des études tertiaires. Cependant, l’économiste fait remarquer qu'il y a des étudiants brillants qui obtiennent leur diplôme avec succès, tandis que d'autres sont moyens ou faibles. « Nous avons un grand nombre de diplômés, mais nous ne tenons pas compte de ceux qui ont brillamment réussi par rapport à ceux qui ont simplement réussi. Nous devons adopter un système de notation ('grading') comme dans plusieurs pays européens. Les étudiants moins performants sur le plan académique pourraient suivre des cours de soutien dans des domaines en back-office qui pourraient les aider dans le monde professionnel », recommande-t-il.
Engouement
Rohinee Muthoora, Client Relationship Officer chez Arrivals Canada Immigration, confirme un nombre croissant de Mauriciens qui pensent à l'émigration. Cela concerne les jeunes étudiants, les adultes déjà employés dans le secteur public ou privé. Toutes les tranches d’âge sont aussi concernées.
« Nous recevons des demandes de jeunes qui souhaitent poursuivre leurs études au Canada et y travailler. Ils font une demande pour obtenir un Permanent Residence Permit (PR). Il y a aussi ceux qui ont terminé leurs études dans d'autres pays mais qui, une fois de retour à Maurice, ont du mal à s'adapter et souhaitent repartir », explique-t-elle.
Le Canada et l'Australie sont considérés comme des eldorados pour de nombreux Mauriciens aspirant à une vie meilleure. « Certaines personnes se plaignent de la situation économique à Maurice. Des parents veulent également partir pour offrir à leurs enfants un meilleur avenir. Il y a ceux qui ont déjà un emploi mais qui n'hésitent pas à tout quitter pour commencer une nouvelle vie », explique Rohinee Muthoora.
Elle souligne que certains, qui ont déjà un emploi, essaient de trouver des opportunités dans leur domaine de prédilection, tandis que d'autres n'hésitent pas à changer de domaine d'activité. « Les secteurs qui attirent le plus sont l'hôtellerie, la construction aussi bien que le poste de chauffeur de poids lourds. Certains font une demande pour obtenir leur PR, tandis que d'autres recherchent un permis de travail ('Work Permit') et, après deux ans, ils déposent une demande pour obtenir le statut de résident permanent », ajoute la Client Relationship Officer.
L'impuissance des autorités
Le ministère du Travail observe depuis deux à trois ans un engouement particulier de la part des diplômés en économie, Finance et Banking, qui choisissent de partir pour des destinations ciblées comme le Canada et le Luxembourg. « Ce phénomène est en partie dû au bouche-à-oreille, certains partent spontanément sans planification particulière. La principale raison de leur départ est liée aux salaires, car les entreprises mauriciennes ne peuvent pas rivaliser avec les rémunérations offertes à l'étranger. Cependant, le ministère reconnaît qu'il est difficile de résoudre cette question du jour au lendemain », précise une source.
Notre source souligne que le ministère se sent « impuissant » face à cette situation, car il s'agit d'un choix personnel et de vie des individus. « Ceux qui partent sont principalement des célibataires, car ils sont plus libres de leurs mouvements. Les personnes ayant des responsabilités familiales trouvent plus difficile de tout abandonner et de partir. En général, ceux qui choisissent le Canada le font pour offrir un meilleur cadre de vie à leur famille. La qualité du système éducatif canadien joue un rôle déterminant dans cette décision, et certains ont également des qualifications professionnelles qui leur permettent d'obtenir des salaires d'environ Rs 150 000 à l'étranger », ajoute-t-on.
Au niveau du ministère du Travail, on mentionne qu'il existe des programmes de reconversion et de formation au niveau du Human Resource Development Council (HRDC) pour aider à requalifier les travailleurs. « Par exemple, le gouvernement propose des programmes de formation pour les ingénieurs avec le ‘Trainee Engineer Scheme’ où les diplômés en ingénierie sont intégrés. Il y a des bourses qui sont offertes », dit-on.
Le ministère reste réaliste. Malgré cela, le départ de certains professionnels du secteur financier, économique et bancaire ne peut être évité. « Cela témoigne également de la qualité de la formation locale qui permet à ces jeunes de travailler à l'étranger. En sus, les fonds renvoyés par ceux qui partent à leur famille contribuent positivement à l'économie », avance-t-on.
Pour l'instant, il n'y a pas de mesures spécifiques pour empêcher ces départs. « Le gouvernement a fait des efforts en introduisant un salaire minimum, mais cela ne semble pas suffisant pour retenir certains professionnels. Le ministère continue de suivre la situation et étudie les moyens de renforcer la formation locale pour attirer et retenir les talents », souligne notre source.
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