
Ancien directeur du CEB, Shiam Thannoo prend cette fois les rênes de la CWA. Sa nomination soulève questions et attentes dans un contexte marqué par la controverse et l’urgence des réformes.
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Le Conseil des ministres a officialisé la nomination de Shiam Thannoo comme directeur général de la Central Water Authority (CWA). L’ancien directeur du Central Electricity Board (CEB) entame ainsi une nouvelle étape dans sa longue carrière dans le service public, fort de 39 ans au sein de l’organisme chargé de la fourniture d’électricité à l’échelle nationale.
Dans une déclaration au Défi Quotidien, Shiam Thannoo s’est dit « honoré » d’avoir été choisi pour diriger la CWA. « C’était mon premier jour aujourd’hui. La priorité, c’est de garantir la fourniture d’eau, mais aussi d’assurer la qualité des travaux et des matériaux utilisés, notamment celle des tuyaux », a-t-il déclaré. Il a souligné la nécessité de revoir en profondeur les procédures internes et l’organisation de la CWA, insistant sur une exigence de responsabilité partagée : « Il faut un accountability de toute personne au sein de la CWA, du plus petit au plus grand. »
Ingénieur de formation, Shiam Thannoo a gravi les échelons du CEB, où il a passé près de 39 ans. Il y a occupé plusieurs fonctions de direction, notamment celles de secrétaire du conseil d’administration pendant quatre ans, puis de directeur général pendant une période équivalente. Il affirme que cette expérience constituera un atout pour sa nouvelle mission : « Mon expérience à la tête du CEB sera utile pour la CWA », estime-t-il.
Des accusations rejetées
Sa nomination intervient après une période de mise à l’écart, sur fond de controverses. En 2024, il avait été démis de ses fonctions au CEB, dans ce qu’il qualifie aujourd’hui de « vengeance politique ». Des accusations avaient alors été formulées contre lui, mais il affirme qu’elles étaient infondées : « Des charges ont été retenues contre moi dans une affaire qui ne tient pas la route. D’ailleurs, si c’était fondé, le gouvernement ne m’aurait jamais refait confiance », a-t-il avancé, se disant victime d’un règlement de comptes politique sous le précédent gouvernement.
Après les élections générales de 2014, Shiam Thannoo avait été rétrogradé de son poste de directeur général du CEB à celui de Manager du département Non-Utility Generation, entraînant une baisse de salaire de Rs 185 000 à Rs 118 000. Malgré ses contestations, ce n’est qu’en décembre 2022 que son salaire initial a été rétabli, puis augmenté à Rs 205 000, avant d’être de nouveau réduit en janvier 2023. Il a également été ciblé par une enquête interne portant sur l’achat de véhicules et le recrutement d’un responsable des relations publiques (PRO). Sans avoir eu l’occasion de se défendre par écrit, il a été suspendu en novembre 2016. Après près de sept ans de procédure (trois comités disciplinaires) et de suspension, deux des cinq accusations ont été retenues, menant à son licenciement en mai 2024. Le recrutement du PRO et l’augmentation de son salaire sans approbation du conseil ont été jugés comme des fautes graves. L’Employment Relations Tribunal avait conclu en août 2024 que la rupture de confiance justifiait son renvoi et a rejeté sa demande de réintégration.
Son épouse au National Heritage Fund
L’affaire Thannoo s’inscrit dans un contexte plus large, alors que son épouse, Minakshi Thannoo, a elle aussi fait l’objet de décisions controversées. En janvier 2015, elle avait été limogée de son poste de directrice du National Heritage Fund par le conseil d’administration, qui avait estimé qu’elle avait été nommée pour des raisons politiques. Minakshi Thannoo avait contesté légalement cette interprétation. Près d’une décennie plus tard, elle a récemment été réintégrée dans ses fonctions, environ deux mois avant la nomination de son époux à la CWA. La CWA est confrontée à des défis majeurs, notamment liés à la vétusté de ses infrastructures, aux pertes d’eau sur le réseau et à la demande croissante en eau potable. Le nouveau directeur a indiqué vouloir remettre à plat certains processus internes et renforcer la culture de responsabilité et de performance au sein de l’institution.
Alors que la nomination de Shiam Thannoo peut être vue comme un retour aux commandes d’un ancien haut fonctionnaire écarté dans des circonstances controversées, elle intervient aussi à un moment charnière pour la CWA, appelée à moderniser ses pratiques pour répondre aux attentes croissantes du public.

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